Analyse Thermique d’un Bâtiment de Bureaux

Analyse Thermique d’un Bâtiment de Bureaux

Analyse Thermique d’un Bâtiment de Bureaux

Contexte : L'efficacité énergétique des bâtiments.

L'analyse thermique est une étape cruciale dans la conception des bâtiments modernes. Elle vise à quantifier les pertes de chaleur (déperditions) à travers l'enveloppe du bâtiment (murs, toiture, fenêtres) en hiver. Une bonne isolation permet de réduire ces pertes, ce qui diminue les besoins en chauffage, les coûts énergétiques et l'empreinte carbone. Cet exercice vous guidera dans le calcul des déperditions d'un petit bâtiment de bureaux, en appliquant les concepts de résistance thermiqueCapacité d'un matériau à s'opposer au passage de la chaleur. Plus la résistance est élevée, plus le matériau est isolant. et de coefficient de transmission thermique UQuantité de chaleur qui traverse une paroi par unité de surface et par unité de temps, pour une différence de température d'un degré. Plus U est faible, meilleure est l'isolation..

Remarque Pédagogique : Cet exercice vous apprendra à décomposer une paroi complexe en couches simples, à calculer la performance thermique de chaque élément de l'enveloppe, puis à évaluer la déperdition thermique globale du bâtiment. Ces compétences sont fondamentales pour tout projet de construction ou de rénovation énergétique.


Objectifs Pédagogiques

  • Calculer la résistance thermique (R) d'une paroi multi-couches.
  • Déterminer le coefficient de transmission thermique (U) pour les murs, la toiture et le plancher.
  • Calculer les déperditions thermiques totales (G) d'un bâtiment simple.
  • Comprendre l'impact de l'isolation sur la performance énergétique.

Données de l'étude

On étudie un bâtiment de bureaux de plain-pied, de forme rectangulaire simple, situé à Lille. Le bâtiment n'a pas de mitoyenneté. L'objectif est de calculer ses déperditions thermiques surfaciques en régime stationnaire.

Fiche Technique
Caractéristique Valeur
Dimensions au sol (extérieures) 15 m x 10 m
Hauteur sous plafond 2,80 m
Température intérieure de consigne 19 °C
Température extérieure de base (Lille) -5 °C
Surface totale des fenêtres 25 m²
Vue en coupe du bâtiment
15 m 2.8 m Toiture Murs & Fenêtres Plancher bas
Paroi Composition (de l'intérieur vers l'extérieur) Épaisseur (e) Conductivité thermique (λ)
Mur Extérieur Plaque de plâtre BA13 1.3 cm 0.25 W/(m·K)
Laine de verre (Isolant) 12 cm 0.04 W/(m·K)
Parpaing creux (béton) 20 cm 1.15 W/(m·K)
Fenêtre Double vitrage standard U_w = 2.8 W/(m²·K) (donné)

Questions à traiter

  1. Calculer le coefficient de transmission thermique du mur extérieur (U_mur).
  2. Sachant que U_toiture = 0.20 W/(m²·K) et U_plancher = 0.25 W/(m²·K), calculer les surfaces déperditives (mur, toiture, plancher).
  3. Calculer les déperditions thermiques par transmission pour chaque type de paroi (murs, toiture, plancher, fenêtres).
  4. Calculer la puissance de chauffage totale nécessaire pour compenser ces déperditions par la température de base.

Les bases de la thermique du bâtiment

Pour résoudre cet exercice, nous utiliserons trois concepts fondamentaux qui décrivent comment la chaleur se propage à travers les matériaux.

1. Résistance Thermique (R)
La résistance thermique d'un matériau mesure sa capacité à freiner le passage de la chaleur. Elle dépend de son épaisseur (e) et de sa conductivité thermique (λ). Plus R est grande, plus le matériau est isolant. \[ R = \frac{e}{\lambda} \quad [\text{m}^2 \cdot \text{K/W}] \] Pour une paroi composée de plusieurs couches, la résistance totale est simplement la somme des résistances de chaque couche, y compris les résistances superficielles (Rsi et Rse) qui représentent l'échange de chaleur avec l'air. \[ R_{\text{totale}} = R_{\text{si}} + R_1 + R_2 + ... + R_n + R_{\text{se}} \]

2. Coefficient de Transmission Thermique (U)
Le coefficient U, aussi appelé U-value, est l'inverse de la résistance thermique totale. Il représente la quantité de chaleur qui traverse 1 m² de paroi pour une différence de température de 1 Kelvin (ou 1°C). Plus U est faible, plus la paroi est performante. \[ U = \frac{1}{R_{\text{totale}}} \quad [\text{W/(m}^2 \cdot \text{K)}] \]

3. Flux Thermique (Φ) et Déperditions (G)
Le flux thermique (Φ), exprimé en Watts, est la quantité de chaleur qui traverse une paroi. Il est proportionnel au coefficient U, à la surface de la paroi (A) et à la différence de température (ΔT) entre l'intérieur et l'extérieur. \[ \Phi = U \times A \times \Delta T \quad [\text{W}] \] Les déperditions totales d'un bâtiment sont la somme des flux thermiques de toutes ses parois.


Correction : Analyse Thermique d’un Bâtiment de Bureaux

Question 1 : Calculer le coefficient de transmission thermique du mur extérieur (U_mur).

Principe (le concept physique)

Pour trouver le coefficient U_mur, nous devons d'abord calculer la résistance thermique totale du mur (R_total_mur). Cette résistance est la somme des résistances de chaque couche qui compose le mur, ainsi que des résistances d'échange thermique en surface (côté intérieur et côté extérieur).

Mini-Cours (approfondissement théorique)

Une paroi composite, comme notre mur, peut être vue comme une série d'obstacles au passage de la chaleur. Chaque couche (plâtre, isolant, parpaing) a sa propre résistance. En thermique, lorsque les couches sont en série (l'une après l'autre), leurs résistances s'additionnent. C'est analogue à des résistances électriques en série : la résistance totale du circuit est la somme des résistances individuelles.

Remarque Pédagogique (le conseil du professeur)

La clé pour ne pas se tromper est la rigueur. Listez toujours les couches dans l'ordre, de l'intérieur vers l'extérieur. Calculez la résistance de chaque couche séparément avant de les sommer. Et surtout, assurez-vous que toutes vos épaisseurs sont en mètres avant de commencer le moindre calcul !

Normes (la référence réglementaire)

Les valeurs des résistances superficielles Rsi et Rse ne sont pas inventées. Elles sont définies par des normes, comme la norme ISO 6946. En France, les réglementations thermiques (comme la RE 2020) s'appuient sur ces standards pour définir les méthodes de calcul et les exigences de performance.

Formule(s) (l'outil mathématique)

Résistance thermique d'une couche

\[ R_{\text{couche}} = \frac{e \text{ (en mètres)}}{\lambda} \]

Coefficient de transmission thermique

\[ U_{\text{paroi}} = \frac{1}{R_{\text{totale}}} = \frac{1}{R_{\text{si}} + \sum R_{\text{couches}} + R_{\text{se}}} \]
Hypothèses (le cadre du calcul)

Pour simplifier le calcul, on utilise des valeurs forfaitaires pour les résistances superficielles, conformément aux normes thermiques.

  • Résistance superficielle intérieure (flux horizontal) : R_si = 0.13 m²·K/W
  • Résistance superficielle extérieure (flux horizontal) : R_se = 0.04 m²·K/W
  • On considère un transfert de chaleur unidimensionnel, perpendiculaire à la paroi.
Donnée(s) (les chiffres d'entrée)

Nous reprenons les données de l'énoncé concernant la composition du mur, en convertissant les unités.

CoucheSymboleÉpaisseur (e)Conductivité (λ)
Plaque de plâtree_platre0.013 m0.25 W/(m·K)
Laine de verree_isolant0.12 m0.04 W/(m·K)
Parpainge_parpaing0.20 m1.15 W/(m·K)
Astuces (Pour aller plus vite)

Pour vérifier rapidement un ordre de grandeur, sachez que la résistance de l'isolant doit être très largement supérieure à celle des autres couches. Si ce n'est pas le cas, vous avez probablement fait une erreur. Ici, R_isolant (3.0) est bien plus grand que R_platre (0.052) et R_parpaing (0.174).

Schéma (Avant les calculs)
Composition du mur extérieur
PlâtreLaine de verre (Isolant)ParpaingInt.Ext.Flux de chaleur
Calcul(s) (l'application numérique)

Résistance thermique de la plaque de plâtre

\[ R_{\text{platre}} = \frac{0.013}{0.25} = 0.052 \, \text{m}^2 \cdot \text{K/W} \]

Résistance thermique de l'isolant

\[ R_{\text{isolant}} = \frac{0.12}{0.04} = 3.00 \, \text{m}^2 \cdot \text{K/W} \]

Résistance thermique du parpaing

\[ R_{\text{parpaing}} = \frac{0.20}{1.15} = 0.174 \, \text{m}^2 \cdot \text{K/W} \]

Résistance thermique totale du mur

\[ \begin{aligned} R_{\text{total,mur}} &= R_{\text{si}} + R_{\text{platre}} + R_{\text{isolant}} + R_{\text{parpaing}} + R_{\text{se}} \\ &= 0.13 + 0.052 + 3.00 + 0.174 + 0.04 \\ &= 3.396 \, \text{m}^2 \cdot \text{K/W} \end{aligned} \]

Coefficient de transmission thermique du mur

\[ \begin{aligned} U_{\text{mur}} &= \frac{1}{R_{\text{total,mur}}} \\ &= \frac{1}{3.396} \\ &= 0.294 \, \text{W/(m}^2 \cdot \text{K)} \end{aligned} \]
Schéma (Après les calculs)
Profil de température dans le mur
Réflexions (l'interprétation du résultat)

On remarque que la laine de verre (R=3.00) représente près de 90% de la résistance thermique totale du mur. C'est bien le rôle de l'isolant. Le plâtre et le parpaing ont une contribution très faible à l'isolation. Un U_mur de 0.294 W/(m²·K) est une valeur correcte pour un bâtiment de bureaux respectant les réglementations thermiques récentes.

Points de vigilance (les erreurs à éviter)

L'erreur la plus commune est d'oublier de convertir les épaisseurs de centimètres en mètres avant de calculer les résistances. Une autre erreur fréquente est d'oublier d'inclure les résistances superficielles Rsi et Rse dans la somme totale.

Points à retenir (permettre a l'apprenant de maitriser la question)
  • La performance d'une paroi (U) est l'inverse de la somme des résistances (R) de ses couches.
  • La résistance d'une couche est son épaisseur divisée par sa conductivité.
  • L'isolant est le composant qui contribue le plus à la résistance thermique totale.
Le saviez-vous ? (la culture de l'ingénieur)

Le concept de "maison passive" (Passivhaus), né en Allemagne, pousse cette logique à l'extrême. Ces bâtiments sont si bien isolés et étanches que les besoins en chauffage sont inférieurs à 15 kWh/m² par an, soit près de 90% de moins qu'un bâtiment classique. La chaleur dégagée par les occupants et les appareils électroménagers suffit presque à les chauffer !

FAQ (pour lever les doutes)
Résultat Final (la conclusion chiffrée)
Le coefficient de transmission thermique du mur extérieur est U_mur = 0.29 W/(m²·K).
A vous de jouer (pour verifier la comprehension de l'etudiant)

Si l'on remplaçait la laine de verre par 16 cm du même isolant, quel serait le nouveau U_mur ? (Réponse au centième près)

Question 2 : Calculer les surfaces déperditives (mur, toiture, plancher).

Principe (le concept physique)

Les surfaces déperditives sont les frontières entre le volume chauffé et l'extérieur (ou le sol). La chaleur s'échappe à travers ces surfaces. Le calcul consiste à déterminer l'aire de chaque paroi de l'enveloppe en utilisant les dimensions géométriques du bâtiment.

Mini-Cours (approfondissement théorique)

En thermique, on distingue la surface "brute" d'une façade de sa surface "nette". La surface brute est le rectangle total (longueur x hauteur). La surface nette, utilisée pour le calcul des déperditions du mur opaque, est cette surface brute de laquelle on a soustrait les ouvertures (fenêtres, portes). Chaque élément (mur, fenêtre) est ensuite traité avec son propre coefficient U.

Remarque Pédagogique (le conseil du professeur)

Soyez méthodique. Calculez d'abord les surfaces simples comme le plancher et la toiture. Pour les murs, calculez le périmètre du bâtiment, puis multipliez par la hauteur pour obtenir la surface brute de toutes les façades. C'est seulement à la fin que vous soustrairez la surface totale des fenêtres pour obtenir la surface nette des murs.

Normes (la référence réglementaire)

Les réglementations thermiques précisent quelles dimensions doivent être utilisées pour les calculs (intérieures, extérieures, ou en axe de mur). Pour ce calcul simplifié, nous utilisons les dimensions extérieures, ce qui est une pratique courante pour les études préliminaires.

Formule(s) (l'outil mathématique)

Aire d'un rectangle

\[ A_{\text{rectangle}} = \text{Longueur} \times \text{largeur} \]

Aire nette des murs

\[ A_{\text{mur, nette}} = (\text{Périmètre} \times \text{Hauteur}) - A_{\text{fenêtres}} \]
Hypothèses (le cadre du calcul)

On fait l'hypothèse que la toiture est plate et que le plancher bas a les mêmes dimensions que l'empreinte au sol du bâtiment.

Donnée(s) (les chiffres d'entrée)

Nous utilisons les dimensions extérieures du bâtiment fournies dans l'énoncé.

  • Longueur : L = 15 m
  • Largeur : l = 10 m
  • Hauteur : h = 2.80 m
  • Surface des fenêtres : A_fenetres = 25 m²
Astuces (Pour aller plus vite)

Pour éviter les erreurs de calcul, faites un petit croquis rapide du bâtiment avec ses dimensions. Cela vous aidera à visualiser les surfaces à calculer et à ne pas en oublier.

Schéma (Avant les calculs)
Dimensions du bâtiment
15 m10 mh = 2.80 m
Calcul(s) (l'application numérique)

Surface du plancher et de la toiture

\[ A_{\text{plancher}} = A_{\text{toiture}} = 15 \times 10 = 150 \, \text{m}^2 \]

Périmètre du bâtiment

\[ \text{Périmètre} = 2 \times (15+10) = 50 \, \text{m} \]

Surface brute des murs

\[ A_{\text{mur,brute}} = 50 \times 2.80 = 140 \, \text{m}^2 \]

Surface nette des murs

\[ A_{\text{mur,nette}} = 140 - 25 = 115 \, \text{m}^2 \]
Schéma (Après les calculs)
Décomposition des surfaces déperditives
Toiture150 m²MursPlancher150 m²Mur Latéral (10m)Mur Latéral (10m)Façades (15m)Total Murs = 115 m²
Réflexions (l'interprétation du résultat)

Le bâtiment est plus long que large, et pas très haut. Il en résulte que les surfaces horizontales (plancher et toiture, 300 m² au total) sont plus importantes que la surface verticale des murs (140 m²). Cela suggère que l'isolation de la toiture et du plancher sera particulièrement importante pour la performance globale.

Points de vigilance (les erreurs à éviter)

L'erreur classique est d'oublier de soustraire la surface des fenêtres de la surface des murs. Cela conduirait à une surestimation des déperditions par les murs et une sous-estimation globale (car les fenêtres sont moins performantes que les murs).

Points à retenir (permettre a l'apprenant de maitriser la question)
  • La surface déperditive d'un mur est sa surface nette (brute moins ouvertures).
  • Le plancher et la toiture sont des surfaces déperditives majeures.
  • Le calcul précis des surfaces est la base de tout bilan thermique fiable.
Le saviez-vous ? (la culture de l'ingénieur)

Le rapport entre la surface déperditive et le volume chauffé d'un bâtiment est appelé "coefficient de compacité". Plus un bâtiment est compact (proche d'une sphère ou d'un cube), plus ce rapport est faible, et plus il est facile de le rendre performant énergétiquement. C'est pourquoi les bâtiments modernes évitent les formes architecturales trop complexes.

FAQ (pour lever les doutes)
Résultat Final (la conclusion chiffrée)
Les surfaces déperditives sont : A_mur = 115 m², A_toiture = 150 m², et A_plancher = 150 m².
A vous de jouer (pour verifier la comprehension de l'etudiant)

Si la hauteur sous plafond était de 3.20 m (tout le reste étant identique), quelle serait la nouvelle surface nette des murs ?

Question 3 : Calculer les déperditions thermiques par transmission pour chaque type de paroi.

Principe (le concept physique)

Les déperditions (ou flux thermique Φ) pour chaque paroi se calculent en multipliant le coefficient U de la paroi par sa surface A et par l'écart de température ΔT entre l'intérieur et l'extérieur. C'est l'application directe de la loi de Fourier pour une paroi complète.

Mini-Cours (approfondissement théorique)

Le flux thermique Φ (en Watts) représente une puissance. C'est l'énergie (en Joules) qui traverse la paroi chaque seconde. Pour maintenir la température intérieure constante, le système de chauffage doit fournir en permanence une puissance égale à la somme de tous ces flux thermiques.

Remarque Pédagogique (le conseil du professeur)

Le ΔT est le moteur du transfert de chaleur. Il est le même pour toutes les parois en contact avec l'extérieur. Organisez vos calculs dans un tableau pour plus de clarté : une ligne par paroi, avec des colonnes pour U, A, ΔT, et le résultat Φ. Cela minimise les risques d'erreur.

Normes (la référence réglementaire)

La "température extérieure de base" n'est pas la température la plus froide jamais enregistrée. C'est une température de référence réglementaire, définie pour chaque région, utilisée pour dimensionner les systèmes de chauffage afin qu'ils puissent répondre aux besoins pendant les périodes les plus froides de l'hiver.

Formule(s) (l'outil mathématique)

Déperditions thermiques d'une paroi

\[ \Phi = U \times A \times (T_{\text{int}} - T_{\text{ext}}) \]
Hypothèses (le cadre du calcul)

On suppose que le plancher bas donne sur un vide sanitaire non chauffé, considéré à la température extérieure. C'est une hypothèse conservative (qui majore les déperditions).

Donnée(s) (les chiffres d'entrée)

On rassemble toutes les données calculées et fournies précédemment.

ParamètreSymboleValeurUnité
U_murU_m0.29W/(m²·K)
U_toitureU_t0.20W/(m²·K)
U_plancherU_p0.25W/(m²·K)
U_fenêtreU_w2.8W/(m²·K)
A_murA_m115
A_toitureA_t150
A_plancherA_p150
A_fenêtreA_w25
ΔTΔT19 - (-5) = 24°C (ou K)
Astuces (Pour aller plus vite)

Puisque le ΔT est le même pour tous les calculs, vous pouvez le mettre en facteur. Calculez la somme de tous les (U x A) puis multipliez le résultat final par ΔT. Cela fait gagner du temps : (U_m*A_m + U_t*A_t + ...) * ΔT.

Schéma (Avant les calculs)
Flux de chaleur à travers l'enveloppe
T_int = 19°CT_ext = -5°CΦ_toitureΦ_plancherΦ_mursΦ_fenêtres
Calcul(s) (l'application numérique)

Déperditions par les murs

\[ \Phi_{\text{murs}} = 0.29 \times 115 \times 24 = 799.2 \, \text{W} \]

Déperditions par la toiture

\[ \Phi_{\text{toiture}} = 0.20 \times 150 \times 24 = 720.0 \, \text{W} \]

Déperditions par le plancher

\[ \Phi_{\text{plancher}} = 0.25 \times 150 \times 24 = 900.0 \, \text{W} \]

Déperditions par les fenêtres

\[ \Phi_{\text{fenetres}} = 2.8 \times 25 \times 24 = 1680.0 \, \text{W} \]
Schéma (Après les calculs)
Répartition des déperditions thermiques
Réflexions (l'interprétation du résultat)

Le diagramme est très parlant : bien que les fenêtres ne représentent qu'une petite partie de la surface totale de l'enveloppe, elles sont la source principale de déperditions (plus de 40% du total). Cela est dû à leur coefficient U très élevé par rapport aux parois opaques isolées. C'est un point clé de la conception énergétique.

Points de vigilance (les erreurs à éviter)

Attention à ne pas mélanger les couples (U, A). N'appliquez pas le U_mur à la surface des fenêtres ! Chaque paroi a son propre coefficient et sa propre surface. La rigueur dans l'organisation des données est essentielle.

Points à retenir (permettre a l'apprenant de maitriser la question)
  • Les déperditions d'une paroi sont le produit U × A × ΔT.
  • Les éléments avec un U élevé (fenêtres, ponts thermiques) peuvent causer des déperditions importantes même avec une faible surface.
  • Comparer les Φ de chaque paroi permet d'identifier les points faibles de l'enveloppe.
Le saviez-vous ? (la culture de l'ingénieur)

La thermographie infrarouge est une technique qui permet de "voir" les déperditions de chaleur d'un bâtiment. Une caméra thermique capture le rayonnement infrarouge émis par les surfaces, créant une image où les zones chaudes (fortes déperditions) apparaissent en rouge/jaune et les zones froides (bien isolées) en bleu/violet.

FAQ (pour lever les doutes)
Résultat Final (la conclusion chiffrée)
Les déperditions sont : Φ_murs = 799 W, Φ_toiture = 720 W, Φ_plancher = 900 W, et Φ_fenêtres = 1680 W.
A vous de jouer (pour verifier la comprehension de l'etudiant)

Si la température extérieure de base était de -9°C au lieu de -5°C, quelles seraient les nouvelles déperditions par les fenêtres ?

Question 4 : Calculer la puissance de chauffage totale nécessaire.

Principe (le concept physique)

La puissance de chauffage nécessaire pour maintenir la température intérieure constante par -5°C à l'extérieur est égale à la somme de toutes les déperditions thermiques. C'est la puissance que le système de chauffage doit fournir en continu pour compenser les pertes de chaleur.

Mini-Cours (approfondissement théorique)

Ce calcul de puissance (Φ_total) est fondamental pour le dimensionnement des équipements de chauffage (chaudière, pompe à chaleur, radiateurs). Un système sous-dimensionné ne parviendra pas à maintenir la consigne de température par temps très froid. Un système sur-dimensionné sera plus cher à l'achat et fonctionnera souvent dans de mauvaises conditions de rendement.

Remarque Pédagogique (le conseil du professeur)

Ce calcul final est une simple addition, mais il est la conclusion de tout votre travail. Prenez le temps de vérifier que vous avez bien additionné tous les postes de déperditions calculés à la question précédente, sans en oublier et sans compter deux fois le même.

Normes (la référence réglementaire)

Un bilan thermique réglementaire complet est plus complexe. Il doit inclure les déperditions par renouvellement d'air (liées à la VMC), les déperditions par les ponts thermiques (jonctions entre parois), et doit aussi prendre en compte les apports solaires et les apports internes (chaleur dégagée par les personnes et les équipements), qui viennent réduire les besoins en chauffage.

Formule(s) (l'outil mathématique)

Somme des déperditions

\[ \Phi_{\text{total}} = \sum \Phi_{\text{parois}} \]
Hypothèses (le cadre du calcul)

On fait l'hypothèse que les déperditions par transmission surfacique sont les seules pertes du bâtiment. On néglige la ventilation et les ponts thermiques pour cet exercice.

Donnée(s) (les chiffres d'entrée)

On utilise les résultats de la question 3.

  • Φ_murs = 799.2 W
  • Φ_toiture = 720.0 W
  • Φ_plancher = 900.0 W
  • Φ_fenêtres = 1680.0 W
Astuces (Pour aller plus vite)

Pas d'astuce particulière pour une addition, si ce n'est d'utiliser une calculatrice !

Schéma (Avant les calculs)
Bilan des puissances thermiques
Σ Φ_déperditionsΦ_chauffageBilan :Φ_chauffage = Σ Φ_déperditions
Calcul(s) (l'application numérique)

Puissance totale de chauffage

\[ \begin{aligned} \Phi_{\text{total}} &= \Phi_{\text{murs}} + \Phi_{\text{toiture}} + \Phi_{\text{plancher}} + \Phi_{\text{fenetres}} \\ &= 799.2 + 720.0 + 900.0 + 1680.0 \\ &= 4099.2 \, \text{W} \end{aligned} \]
Schéma (Après les calculs)
Répartition des déperditions thermiques
Réflexions (l'interprétation du résultat)

Une puissance de 4.1 kW est nécessaire. On observe que les fenêtres, malgré leur faible surface (11% de la surface déperditive totale), sont responsables de plus de 40% des déperditions. Cela souligne l'importance cruciale de choisir des menuiseries performantes (triple vitrage, etc.) dans un projet de construction à haute efficacité énergétique.

Points de vigilance (les erreurs à éviter)

Le résultat est en Watts (W), pas en kilowatts (kW). Faites attention à la conversion finale si on vous demande le résultat en kW. 4099.2 W = 4.0992 kW ≈ 4.1 kW.

Points à retenir (permettre a l'apprenant de maitriser la question)
  • La puissance de chauffage à installer doit être au moins égale à la somme de toutes les déperditions.
  • L'analyse de la répartition des déperditions permet de prioriser les travaux d'amélioration (ici, changer les fenêtres serait le plus efficace).
  • Ce calcul est une photo à l'instant le plus froid ; les besoins en chauffage seront plus faibles le reste de l'année.
Le saviez-vous ? (la culture de l'ingénieur)

Le premier choc pétrolier de 1973 a marqué la naissance des réglementations thermiques en France. Avant cette date, l'énergie était si bon marché qu'on isolait très peu les bâtiments. La crise a forcé les ingénieurs et architectes à repenser entièrement la conception de l'enveloppe du bâtiment pour économiser l'énergie.

FAQ (pour lever les doutes)
Résultat Final (la conclusion chiffrée)
La puissance de chauffage nécessaire pour compenser les déperditions par transmission est d'environ 4.1 kW.
A vous de jouer (pour verifier la comprehension de l'etudiant)

Si on améliorait l'isolation de la toiture pour atteindre U_toiture = 0.15 W/(m²·K), quelle serait la nouvelle puissance totale de chauffage nécessaire ?


Outil Interactif : Impact de l'isolation

Utilisez ce simulateur pour visualiser comment l'épaisseur de l'isolant dans le mur et le type de fenêtre influencent le coefficient U_mur et les déperditions totales du bâtiment.

Paramètres d'Entrée
12 cm
Résultats Clés
U_mur (W/m²·K) -
Déperditions Totales (W) -

Quiz Final : Testez vos connaissances

1. Si on double l'épaisseur d'un isolant, sa résistance thermique (R)...

2. Un coefficient U élevé signifie que la paroi est...

3. Dans l'exercice, quel élément est responsable de la plus grande partie des déperditions ?

4. L'unité de la conductivité thermique (λ) est :

5. Pour calculer les déperditions totales, on a besoin de :


Glossaire

Conductivité thermique (λ)
Propriété intrinsèque d'un matériau à conduire la chaleur. Un bon isolant a une faible conductivité thermique. Unité : W/(m·K).
Résistance thermique (R)
Capacité d'une couche de matériau à s'opposer au passage de la chaleur. Elle augmente avec l'épaisseur et diminue avec la conductivité. Unité : m²·K/W.
Coefficient de transmission thermique (U)
Quantité de chaleur traversant 1m² de paroi pour un écart de 1°C (ou 1K) entre l'intérieur et l'extérieur. C'est l'inverse de la résistance thermique totale. Plus U est faible, plus la paroi est isolante. Unité : W/(m²·K).
Déperditions thermiques
Quantité de chaleur (en Watts) perdue à travers l'enveloppe d'un bâtiment. Elles dépendent de la performance de l'isolation (U), de la surface des parois (A) et de la différence de température (ΔT).
Analyse Thermique d’un Bâtiment de Bureaux

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