Analyse Technique d’Implantation d’un Bâtiment

Analyse Technique d’Implantation d’un Bâtiment en Urbanisme

Analyse Technique d’Implantation d’un Bâtiment en Urbanisme

Contexte : Le respect du Plan Local d'Urbanisme (PLU)Document réglementaire qui établit les règles de construction et d'usage des sols pour une commune. Il définit ce qui peut être construit, où et comment..

L'implantation d'un nouveau bâtiment en milieu urbain est un processus complexe régi par des règles strictes. Avant même de dessiner les plans, les architectes et urbanistes doivent réaliser une analyse approfondie de la parcelle et des règlements en vigueur, notamment le Plan Local d'Urbanisme (PLU). Cet exercice vous guidera à travers les étapes clés de cette analyse pour un projet de construction de bureaux, en vérifiant sa conformité avec les principales règles de densité et d'implantation.

Remarque Pédagogique : Cet exercice vous apprendra à interpréter un règlement d'urbanisme et à appliquer des calculs fondamentaux comme le Coefficient d'Occupation des Sols (COS)Ratio qui fixe la surface de plancher maximale constructible par rapport à la superficie de la parcelle. et l'emprise au solProjection verticale du volume de la construction, tous débords et surplombs inclus. C'est l'ombre du bâtiment sur le sol., des compétences essentielles pour tout projet de construction.


Objectifs Pédagogiques

  • Comprendre et appliquer les règles de recul par rapport aux voies et aux limites séparatives.
  • Calculer l'emprise au sol maximale autorisée et la comparer au projet.
  • Calculer la surface de plancher maximale constructible via le COS.
  • Vérifier la conformité de la hauteur du projet avec le règlement.

Données de l'étude

Une société souhaite construire un immeuble de bureaux sur une parcelle située en zone "UM" (Zone Urbaine Mixte) d'une commune.

Fiche Technique de la Parcelle
Caractéristique Valeur
Superficie de la parcelle 1 250 m²
Façade sur la Rue Principale 25 mètres
Profondeur de la parcelle 50 mètres
Plan de la Parcelle et du Projet
Rue Principale (Largeur 12m) Projet Bâtiment (30m x 15m) 5m 5m 5m 5m
Extrait du Règlement du PLU (Zone UM) Valeur / Règle
Coefficient d'Occupation des Sols (COS) 0,40
Emprise au sol maximale 40% de la surface de la parcelle
Recul par rapport à la voie publique 5 mètres minimum
Recul par rapport aux limites séparatives H/2 avec un minimum de 4 mètres
Hauteur maximale des constructions (H) 12 mètres (R+3)

Questions à traiter

  1. Le projet respecte-t-il le recul minimal de 5 mètres par rapport à la Rue Principale ?
  2. Calculez l'emprise au sol du projet en m² et en pourcentage de la parcelle. Est-elle conforme au PLU ?
  3. Calculez la surface de plancher totale du projet (sachant qu'il a 4 niveaux : RDC + 3 étages).
  4. Quelle est la surface de plancher maximale autorisée par le COS ? Le projet est-il conforme ?
  5. Le projet, d'une hauteur de 12 mètres, respecte-t-il le recul par rapport aux limites séparatives latérales ?

Les bases de l'Urbanisme Réglementaire

Pour résoudre cet exercice, il est crucial de maîtriser trois notions fondamentales qui régissent la constructibilité d'un terrain.

1. L'Emprise au Sol
C'est la surface correspondant à la projection verticale du bâtiment sur le terrain. Elle inclut l'épaisseur des murs, les balcons, les surplombs, etc. Le PLU l'exprime souvent en pourcentage de la surface de la parcelle pour limiter la densification et préserver des espaces libres. \[ \text{Taux d'emprise au sol} = \frac{\text{Surface de l'emprise au sol du b\^atiment}}{\text{Surface totale de la parcelle}} \times 100 \]

2. Le Coefficient d'Occupation des Sols (COS)
Le COS est un coefficient qui, multiplié par la superficie de la parcelle, donne la Surface De Plancher (SDP) maximale constructible. La SDP correspond à la somme des surfaces de tous les niveaux construits, clos et couverts, d'une hauteur sous plafond supérieure à 1,80 m. \[ \text{SDP}_{\text{Maximale}} = \text{Surface}_{\text{parcelle}} \times \text{COS} \]

3. Les Règles de Recul (ou d'implantation)
Ce sont les distances minimales que la construction doit respecter par rapport aux voies publiques, aux limites de la parcelle (voisins), ou à d'autres constructions. Elles visent à garantir l'ensoleillement, l'intimité, la sécurité et une bonne intégration urbaine.


Correction : Analyse Technique d’Implantation d’un Bâtiment en Urbanisme

Question 1 : Le projet respecte-t-il le recul minimal de 5 mètres par rapport à la Rue Principale ?

Principe

Le concept physique ici est la création d'un "espace tampon" entre le domaine public (la rue) et le domaine privé (la construction). Cet espace assure la sécurité, l'intimité et permet une transition harmonieuse dans le paysage urbain.

Mini-Cours

Le "recul par rapport à la voie" est la distance mesurée horizontalement de tout point d'un bâtiment au point le plus proche de l'alignement. L'alignement est la limite juridique entre la voie publique et la propriété privée. Cette règle vise à préserver l'ensoleillement de la rue, à permettre d'éventuels élargissements futurs de la voie et à créer des espaces pour des aménagements paysagers en front de parcelle.

Remarque Pédagogique

Pour aborder ce type de question, la première étape est toujours d'identifier clairement sur le plan la ligne d'alignement (la limite de la parcelle côté rue) et la façade du bâtiment. La distance à vérifier est la plus petite distance perpendiculaire entre ces deux lignes.

Normes

La référence réglementaire est l'article spécifique du Plan Local d'Urbanisme (PLU) de la commune, ici l'extrait fourni pour la zone UM, qui stipule : "Recul par rapport à la voie publique : 5 mètres minimum".

Formule(s)

Il s'agit d'une condition de conformité, pas d'un calcul complexe. La formule logique est :

\[ \text{Recul}_{\text{Projet}} \ge \text{Recul}_{\text{PLU}} \]
Hypothèses

Pour cette vérification, nous posons les hypothèses suivantes :

  • Le plan fourni est exact et à l'échelle.
  • La "Rue Principale" est une voie publique et non privée.
  • L'alignement correspond bien à la limite de la parcelle visible sur le plan.
Donnée(s)

Nous extrayons les chiffres pertinents de l'énoncé et du plan.

ParamètreSourceValeur
Recul imposé par le PLUTableau du règlement5 mètres
Recul du projet (visible sur le plan)Schéma5 mètres
Astuces

Attention, certains PLU définissent le recul non pas par rapport à la limite de propriété, mais par rapport à l'axe de la voie. Lisez toujours attentivement la définition précise dans le règlement pour éviter une erreur d'interprétation !

Schéma (Avant les calculs)
Limite de Parcelle (Alignement)Façade du Bâtiment5 m ?
Calcul(s)

La vérification est une simple comparaison des données.

\[ 5 \text{ m} \ge 5 \text{ m} \Rightarrow \text{CONFORME} \]
Schéma (Après les calculs)
Limite de Parcelle (Alignement)Façade du Bâtiment5 m = Conforme
Réflexions

Le résultat "conforme" signifie que le projet peut avancer sur ce critère. L'implantation à 5 mètres exactement est un choix stratégique : il maximise la profondeur constructible à l'arrière de la parcelle tout en respectant la règle. Un recul supérieur aurait réduit l'espace disponible pour le jardin ou les parkings.

Points de vigilance

Ne confondez pas la largeur de la rue (12m) avec le recul exigé (5m). Le recul se mesure depuis la limite de votre parcelle, pas depuis le milieu de la rue. De plus, attention aux balcons ou autres éléments en saillie qui sont souvent inclus dans la mesure du recul.

Points à retenir

La règle de recul par rapport à la voie est un critère fondamental et non négociable du PLU. C'est l'une des premières contraintes à intégrer dans l'esquisse d'un projet pour définir la "ligne de construction" avant.

Le saviez-vous ?

À Paris, les célèbres alignements haussmanniens du 19ème siècle ont imposé des règles de recul et de hauteur très strictes pour créer l'harmonie architecturale que l'on connaît aujourd'hui. Ces règles étaient parmi les premières formes de planification urbaine à grande échelle en France.

FAQ

Questions fréquentes sur ce sujet.

Résultat Final
Oui, le projet respecte le recul par rapport à la voie publique. La façade est implantée à 5 mètres, ce qui correspond au minimum réglementaire.
A vous de jouer

Si le PLU imposait un recul de 6 mètres, de combien de mètres le projet dépasserait-il la limite ?

Question 2 : Calculez l'emprise au sol du projet en m² et en pourcentage. Est-elle conforme ?

Principe

Le concept est de contrôler la densité de construction sur une parcelle. En limitant la surface que le bâtiment peut "occuper" au sol, on garantit la présence d'espaces non bâtis (pleine terre, jardins, parkings) qui sont essentiels pour la gestion des eaux de pluie, la biodiversité et la qualité du cadre de vie.

Mini-Cours

L'emprise au sol est la projection verticale du volume de la construction, tous débords et surplombs inclus. Elle se calcule en multipliant la longueur par la largeur du bâtiment. Le PLU fixe un pourcentage maximal de la surface de la parcelle qui peut être couverte par cette emprise. Cela évite que les parcelles ne soient entièrement bétonnées.

Remarque Pédagogique

La méthode consiste en trois temps : 1. Calculer l'emprise du projet. 2. Calculer l'emprise maximale autorisée par le PLU. 3. Comparer les deux chiffres. C'est une approche systématique qui évite les erreurs.

Normes

La référence est l'article du PLU de la zone UM qui stipule : "Emprise au sol maximale : 40% de la surface de la parcelle".

Formule(s)
\[ \text{Emprise}_{\text{projet}} = \text{Longueur} \times \text{Largeur} \]
\[ \text{Emprise}_{\text{max}} = \text{Surface}_{\text{parcelle}} \times \frac{\text{Taux}_{\text{max}}}{100} \]
Hypothèses

Nous supposons que :

  • Le bâtiment est un simple rectangle, sans débords ni surplombs qui augmenteraient son emprise.
  • Les dimensions de \(30 \text{ m} \times 15 \text{ m}\) sont les dimensions extérieures du bâtiment.
Donnée(s)

Les chiffres d'entrée pour ce calcul sont :

ParamètreValeurUnité
Dimensions du bâtiment30 x 15\(\text{m}\)
Surface de la parcelle1250\(\text{m}^2\)
Taux d'emprise au sol max40\%
Astuces

Pour calculer rapidement 40% d'un nombre, vous pouvez le multiplier par 4 puis diviser par 10 (ou multiplier par 0.4). Par exemple, \(1250 \times 4 = 5000\), et \(5000 / 10 = 500\). C'est souvent plus rapide de tête que de poser la multiplication par 0.40.

Schéma (Avant les calculs)
Parcelle (1250 m²)Emprise Projet (? m²)Emprise Projet ≤ 40% de la Parcelle ?
Calcul(s)

Étape 1 : Emprise du projet

\[ \begin{aligned} \text{Emprise}_{\text{projet}} &= 30 \text{ m} \times 15 \text{ m} \\ &= 450 \text{ m}^2 \end{aligned} \]

Étape 2 : Emprise maximale autorisée

\[ \begin{aligned} \text{Emprise}_{\text{max}} &= 1250 \text{ m}^2 \times 40\% \\ &= 1250 \text{ m}^2 \times 0.40 \\ &= 500 \text{ m}^2 \end{aligned} \]

Étape 3 : Comparaison et Taux du projet

\[ 450 \text{ m}^2 \le 500 \text{ m}^2 \Rightarrow \text{CONFORME} \]
\[ \begin{aligned} \text{Taux}_{\text{projet}} &= \frac{450 \text{ m}^2}{1250 \text{ m}^2} \times 100 \\ &= 36\% \end{aligned} \]
Schéma (Après les calculs)
36%
Limite 40%
Réflexions

Le projet est conforme sur ce point, avec une marge de 4% (soit 50 m²). Cela signifie que les concepteurs pourraient encore agrandir légèrement le bâtiment au sol si nécessaire, ou qu'ils ont volontairement gardé cette marge pour plus d'espaces verts ou de stationnement.

Points de vigilance

L'erreur classique est de confondre l'emprise au sol (l'ombre du bâtiment) avec la surface de plancher (la somme des surfaces de tous les étages). Ce sont deux notions distinctes avec des règles différentes.

Points à retenir

La règle d'emprise au sol est un outil clé pour maîtriser la densité bâtie. Elle impacte directement la taille et la forme du rez-de-chaussée de votre construction et la quantité d'espace libre restant sur la parcelle.

Le saviez-vous ?

Certains PLU modernes introduisent un "Coefficient de Biotope par Surface" (CBS) qui va plus loin que l'emprise au sol. Il n'impose pas seulement de ne pas construire, mais il exige qu'un certain pourcentage de la parcelle soit écologiquement favorable (pleine terre, toitures végétalisées, etc.).

FAQ

Questions fréquentes sur ce sujet.

Résultat Final
L'emprise au sol du projet est de 450 m² (36%), ce qui est inférieur au maximum autorisé de 500 m² (40%). Le projet est donc conforme sur ce point.
A vous de jouer

Si la parcelle ne faisait que 1000 m², quelle serait l'emprise au sol maximale autorisée en m² ?

Question 3 : Calculez la surface de plancher totale du projet (4 niveaux).

Principe

Il s'agit de quantifier la surface "utile" totale du bâtiment. C'est cette surface qui génère de la valeur (logements, bureaux, commerces) et qui est donc fortement réglementée pour contrôler la densité globale d'un quartier.

Mini-Cours

La Surface de Plancher (SDP) est la somme des surfaces de chaque niveau, clos et couvert, calculée à partir du nu intérieur des façades. On déduit certaines surfaces comme les vides, les trémies d'escalier, les zones de stationnement ou les locaux techniques. Pour un immeuble de bureaux simple comme celui-ci, on peut approximer la SDP d'un niveau par son emprise au sol.

Remarque Pédagogique

L'approche la plus simple est de calculer la surface d'un étage type, puis de la multiplier par le nombre total de niveaux. Assurez-vous de bien compter tous les niveaux, y compris le rez-de-chaussée (RDC).

Normes

Le calcul de la Surface de Plancher est défini par le Code de l'urbanisme. Le PLU, lui, ne définit pas le mode de calcul mais fixe la limite via le COS.

Formule(s)
\[ \text{SDP}_{\text{Totale}} \approx \text{Emprise au sol} \times \text{Nombre de niveaux} \]
Hypothèses

Nous supposons que :

  • Tous les niveaux ont la même surface que l'emprise au sol (pas de retraits ou de balcons).
  • Il n'y a pas de surfaces à déduire (parkings en sous-sol, etc.) qui compliqueraient le calcul.
  • Le RDC + 3 étages correspondent bien à 4 niveaux de plancher.
Donnée(s)
ParamètreValeurUnité
Surface d'un niveau (Emprise au sol)450\(\text{m}^2\)
Nombre de niveaux4
Astuces

Quand un projet est décrit en "R+X", cela signifie un Rez-de-chaussée PLUS X étages. Le nombre total de niveaux est donc toujours X+1. C'est un piège courant !

Schéma (Avant les calculs)
RDC (450 m²)R+1 (450 m²)R+2 (450 m²)R+3 (450 m²)SDP Totale = ?
Calcul(s)
\[ \begin{aligned} \text{SDP}_{\text{Projet}} &= 450 \frac{\text{m}^2}{\text{niveau}} \times 4 \text{ niveaux} \\ &= 1800 \text{ m}^2 \end{aligned} \]
Schéma (Après les calculs)
SDP Totale = 1800 m²
Réflexions

Le chiffre de 1800 m² représente le potentiel économique du bâtiment. C'est cette surface qui sera louée ou vendue. Il est donc crucial pour le promoteur de la maximiser, mais, comme nous le verrons, dans les limites imposées par le PLU.

Points de vigilance

Attention à ne pas oublier le rez-de-chaussée dans le comptage des niveaux. De plus, dans un cas réel, il faudrait déduire précisément les surfaces non incluses dans la SDP (cages d'escalier, gaines techniques, etc.), ce qui réduirait légèrement le total.

Points à retenir

La Surface de Plancher est le principal indicateur de la densité d'une construction. Son calcul est une étape fondamentale pour évaluer la faisabilité économique et réglementaire d'un projet.

Le saviez-vous ?

La notion de "Surface de Plancher" a remplacé en 2012 deux anciennes notions, la SHOB (Surface Hors Œuvre Brute) et la SHON (Surface Hors Œuvre Nette), afin de simplifier les calculs et de mieux correspondre à la surface "réellement" utilisable d'un bâtiment.

FAQ

Questions fréquentes sur ce sujet.

Résultat Final
La surface de plancher totale du projet est de 1800 m².
A vous de jouer

Si le projet ne comportait qu'un RDC et 2 étages (R+2), quelle serait sa surface de plancher totale ?

Question 4 : Quelle est la surface de plancher maximale autorisée par le COS ? Le projet est-il conforme ?

Principe

Le COS est l'outil principal de la commune pour maîtriser la densité de construction. Il établit un lien direct entre la taille d'un terrain et la quantité de surface de plancher qu'il peut accueillir. Le principe est de s'assurer que le "droit à construire" est proportionnel à la surface de la parcelle.

Mini-Cours

Le Coefficient d'Occupation des Sols est un ratio sans unité. Pour obtenir la surface de plancher maximale autorisée, il suffit de multiplier la surface de la parcelle par ce coefficient. Un COS de 0.4 signifie que l'on peut construire une surface de plancher totale égale à 40% de la surface du terrain.

Remarque Pédagogique

Cette question est le point culminant de l'analyse de densité. Elle met en relation la taille de la parcelle (donnée de base) et la taille du projet (calculée à la Q3) via la règle du PLU. C'est la vérification la plus critique pour la viabilité du projet.

Normes

La référence est l'article du PLU de la zone UM qui fixe le "Coefficient d'Occupation des Sols (COS)" à 0,40.

Formule(s)
\[ \text{SDP}_{\text{max}} = \text{Surface}_{\text{parcelle}} \times \text{COS} \]
Hypothèses

Nous supposons que le COS de 0,40 s'applique uniformément à toute la parcelle et qu'il n'y a pas de bonus de constructibilité possibles (par exemple pour performance énergétique, etc.).

Donnée(s)
ParamètreValeurUnité
Surface de la parcelle1250\(\text{m}^2\)
COS0,40
SDP du projet (calculée en Q3)1800\(\text{m}^2\)
Astuces

Ne confondez pas le taux d'emprise au sol (en %) et le COS (un ratio). Même si dans cet exercice ils sont tous les deux de 40% (ou 0.4), ils s'appliquent à des choses différentes : l'un à la surface au sol, l'autre à la surface totale des étages.

Schéma (Avant les calculs)
Droits à Construire (SDP max = ?)Projet (SDP = 1800 m²)≤ ?
Calcul(s)

Étape 1 : Calcul de la SDP maximale autorisée

\[ \begin{aligned} \text{SDP}_{\text{max}} &= 1250 \text{ m}^2 \times 0.40 \\ &= 500 \text{ m}^2 \end{aligned} \]

Étape 2 : Comparaison avec le projet

\[ 1800 \text{ m}^2 (\text{Projet}) > 500 \text{ m}^2 (\text{Autorisé}) \Rightarrow \text{NON CONFORME} \]
Schéma (Après les calculs)
Projet (1800 m²)
Autorisé (500 m²)
Réflexions

Le projet est radicalement surdimensionné par rapport aux droits à construire de la parcelle. Il est irréalisable en l'état. Le promoteur et l'architecte doivent revoir leur copie : soit le projet est abandonné, soit il est drastiquement réduit. Par exemple, avec une emprise de 450 m², on ne pourrait construire qu'un seul niveau (\(450 \text{ m}^2 \le 500 \text{ m}^2\)), et non quatre.

Points de vigilance

Le COS est souvent le facteur le plus limitant d'un projet de construction. Même si l'emprise au sol et la hauteur sont respectées, si la surface de plancher totale dépasse la limite du COS, le permis de construire sera refusé.

Points à retenir

La conformité d'un projet s'évalue sur plusieurs critères indépendants. Un projet peut être conforme en emprise au sol mais non conforme en surface de plancher, et inversement. Toutes les règles doivent être respectées simultanément.

Le saviez-vous ?

La loi ALUR de 2014 a supprimé le COS dans de nombreuses zones des PLU pour encourager la densification des zones déjà urbanisées et lutter contre l'étalement urbain. Cependant, beaucoup de communes l'ont maintenu ou utilisent d'autres outils (emprise, hauteur, etc.) pour contrôler la densité.

FAQ

Questions fréquentes sur ce sujet.

Résultat Final
Non, le projet n'est pas conforme. La surface de plancher maximale autorisée est de 500 m², alors que le projet en propose 1800 m², soit un dépassement de 1300 m².
A vous de jouer

Avec un COS de 0.4 et une emprise de 400 m², combien de niveaux de 400 m² chacun pourrait-on construire au maximum sur cette parcelle de 1250 m² ?

Question 5 : Le projet (H=12m) respecte-t-il le recul par rapport aux limites séparatives latérales ?

Principe

Cette règle vise à protéger les voisins. Elle garantit une distance minimale entre les constructions sur des parcelles adjacentes pour préserver l'ensoleillement, l'intimité (éviter les vues directes), et limiter la propagation du feu en cas d'incendie.

Mini-Cours

La règle "H/2" signifie que le recul à respecter est égal à la moitié de la hauteur du bâtiment. C'est une règle proportionnelle : plus un bâtiment est haut, plus il doit s'éloigner des voisins. Le PLU ajoute souvent un "plancher" (un minimum absolu, ici 4m) pour s'assurer qu'un recul suffisant est maintenu même pour les bâtiments bas.

Remarque Pédagogique

Face à une règle de type "A avec un minimum de B", il faut toujours calculer A, puis le comparer à B. La valeur à retenir est la plus grande des deux. C'est seulement après avoir déterminé ce recul requis que vous pouvez le comparer à la situation du projet.

Normes

La référence est l'article du PLU de la zone UM : "Recul par rapport aux limites séparatives : H/2 avec un minimum de 4 mètres".

Formule(s)
\[ \text{Recul}_{\text{Requis}} = \max\left(\frac{H_{\text{Projet}}}{2}, \text{Recul}_{\text{min}}\right) \]
Hypothèses

Nous supposons que la hauteur \(H=12 \text{ m}\) est la hauteur totale du bâtiment, mesurée selon les règles définies dans le PLU (souvent à l'égout du toit).

Donnée(s)
ParamètreValeurUnité
Hauteur du projet (H)12\(\text{m}\)
Recul latéral du projet (sur plan)5\(\text{m}\)
Recul minimum absolu4\(\text{m}\)
Astuces

Visualisez la règle H/2 comme un cône de lumière ou d'espace : le bâtiment ne doit pas pénétrer un plan incliné à 45° partant de la base de la limite de propriété. C'est une façon de garantir que le soleil puisse atteindre le terrain voisin.

Schéma (Avant les calculs)
Limite SéparativeBâtiment (H=12m)5m5m ≥ H/2 ? (min 4m)
Calcul(s)

Étape 1 : Calcul du recul H/2

\[ \begin{aligned} \frac{H}{2} &= \frac{12 \text{ m}}{2} \\ &= 6 \text{ m} \end{aligned} \]

Étape 2 : Détermination du recul réglementaire requis

\[ \begin{aligned} \text{Recul}_{\text{Requis}} &= \max(6 \text{ m}, 4 \text{ m}) \\ &= 6 \text{ m} \end{aligned} \]

Étape 3 : Comparaison avec le projet

\[ 5 \text{ m (Projet)} < 6 \text{ m (Requis)} \Rightarrow \text{NON CONFORME} \]
Schéma (Après les calculs)
Zone de recul de 6mBâtiment5m
Réflexions

Le projet n'est pas conforme car il est trop proche des limites latérales pour sa hauteur. Pour le rendre conforme, il faudrait soit réduire sa hauteur à 10 mètres maximum (car \(10\text{m}/2 = 5\text{m}\)), soit réduire sa largeur pour augmenter le recul de 5m à 6m de chaque côté.

Points de vigilance

L'erreur la plus commune est d'oublier de comparer H/2 avec le minimum réglementaire. Si le bâtiment faisait 6 mètres de haut, H/2 serait de 3m, mais le recul à respecter serait quand même de 4m (le minimum).

Points à retenir

La règle de recul aux limites séparatives est une relation directe entre la hauteur et l'implantation. Toute modification de la hauteur d'un projet peut impacter directement sa largeur possible, et inversement.

Le saviez-vous ?

Dans certaines situations très denses, le PLU peut autoriser la construction "en limite séparative", c'est-à-dire avec un mur directement sur la limite de la parcelle. Dans ce cas, la règle de recul ne s'applique pas, mais cela impose souvent d'autres contraintes (mur aveugle, etc.).

FAQ

Questions fréquentes sur ce sujet.

Résultat Final
Non, le projet n'est pas conforme. Pour une hauteur de 12 mètres, un recul de 6 mètres est requis (H/2), alors que le projet n'a qu'un recul de 5 mètres.
A vous de jouer

Si le bâtiment avait une hauteur de 7 mètres, quel serait le recul minimal à respecter par rapport aux voisins ?


Outil Interactif : Simulateur d'Implantation

Utilisez les curseurs pour modifier les dimensions du bâtiment et observez en temps réel l'impact sur l'emprise au sol et la surface de plancher totale (pour 4 niveaux). Le graphique en anneau montre le pourcentage de l'emprise au sol utilisée par rapport au maximum autorisé (500 m²).

Paramètres du Bâtiment
30 m
15 m
Résultats Clés
Emprise au sol (m²) -
Surface de Plancher (4 niveaux) (m²) -

Quiz Final : Testez vos connaissances

1. Qu'est-ce que le COS (Coefficient d'Occupation des Sols) détermine principalement ?

2. L'emprise au sol d'un projet correspond à :

3. Si un PLU impose un recul de H/2 avec un minimum de 3m, quel recul doit respecter un bâtiment de 10m de haut ?

4. Une parcelle fait 2000 m² avec un COS de 0.2. Quelle est la SDP maximale constructible ?

5. À quoi servent principalement les règles de recul ?


Plan Local d'Urbanisme (PLU)
Document réglementaire qui établit les règles de construction et d'usage des sols pour une commune. Il définit ce qui peut être construit, où et comment.
Emprise au sol
Projection verticale du volume de la construction, tous débords et surplombs inclus. C'est l'ombre portée du bâtiment sur le sol.
Coefficient d'Occupation des Sols (COS)
Ratio qui fixe la surface de plancher maximale constructible par rapport à la superficie de la parcelle.
Surface de Plancher (SDP)
Somme des surfaces de tous les niveaux construits, clos et couverts, d'une hauteur sous plafond supérieure à 1,80 m.
Recul
Distance minimale imposée entre une construction et la voie publique (alignement) ou les limites de la parcelle (limites séparatives).
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