Analyse et Prévention des Accidents

Analyse et Prévention des Accidents

Comprendre l’Analyse et Prévention des Accidents

Vous êtes le gestionnaire de sécurité sur un grand chantier de construction civil pour la construction d’un viaduc. Le chantier a plusieurs zones de travail actives, incluant les travaux en hauteur, les opérations de levage et le déplacement de gros équipements. Un rapport récent sur les incidents a montré une augmentation des incidents mineurs dans les derniers mois, ce qui soulève des inquiétudes concernant la sécurité générale du site.

Pour comprendre la Négociation et Résolution de Conflits, cliquez sur le lien.

Données Fournies:

  • Nombre total d’heures travaillées par mois sur le chantier: 150,000 heures
  • Nombre d’accidents enregistrés dans le dernier mois: 18
  • Catégories des accidents:
    • Chutes de hauteur: 5
    • Accidents liés au levage: 4
    • Accidents de véhicules sur le site: 3
    • Autres accidents (électriques, mécaniques, etc.): 6
  • Jours perdus à cause des accidents: 65 jours
Analyse et Prévention des Accidents

Questions:

Votre tâche consiste à analyser les données fournies et à proposer des mesures préventives pour réduire le nombre d’accidents. Vous utiliserez des formules de calcul de la fréquence et de la gravité des accidents pour identifier les zones à risque et pour justifier la mise en place de nouvelles procédures ou équipements de sécurité.

Correction : Analyse et Prévention des Accidents

1. Calcul de la fréquence globale des accidents

Pour comprendre à quel point le chantier est sûr, on compare le nombre d’accidents au nombre d’heures travaillées. Imaginez que vous comptiez les chutes de pommes dans un panier : plus vous laissez tomber de pommes et moins vous en avez, plus le panier est « dangereux ». Ici, notre panier, ce sont les heures travaillées (\(150\,000\ \text{h}\)) et les pommes sont les accidents (\(18\ \text{accidents}\)).

Pour rendre cette comparaison juste, on calcule combien d’accidents il y aurait si on faisait travailler 1 000 000 d’heures. Cela permet de comparer facilement deux chantiers de taille différente.

Formule

\[ T_f = \frac{N_a}{H_t} \times 10^6 \]

où :

  • \(T_f\) = nombre d’accidents pour 1 000 000 h travaillées (taux de fréquence)
  • \(N_a\) = nombre total d’accidents (\(18\))
  • \(H_t\) = total d’heures travaillées (\(150\,000\ \text{h}\))
Données
  • \(N_a = 18\ \text{accidents}\)
  • \(H_t = 150\,000\ \text{heures}\)
Calcul

On remplace les valeurs dans la formule :

\[ T_f = \frac{18}{150\,000} \times 10^6 \]

Étapes :

  1. \(\frac{18}{150\,000} = 0,00012\)
  2. \(0,00012 \times 10^6 = 120\)

Résultat : \[T_f = 120\ \text{accidents pour 1 000 000 h}\]

2. Calcul de la gravité des accidents

La gravité traduit l’impact des accidents en jours de travail perdus. Si un accident immobilise un ouvrier, le chantier perd des jours de production. Pour comparer les chantiers, on calcule les jours perdus pour 1 000 heures travaillées.

Formule

\[ T_g = \frac{J_p}{H_t} \times 1000 \]

où :

  • \(T_g\) = nombre de jours perdus pour 1 000 h (taux de gravité)
  • \(J_p\) = total de jours perdus (\(65\))
  • \(H_t\) = total d’heures travaillées (\(150\,000\ \text{h}\))
Données
  • \(J_p = 65\ \text{jours perdus}\)
  • \(H_t = 150\,000\ \text{heures}\)
Calcul

On remplace dans la formule :

\[ T_g = \frac{65}{150\,000} \times 1000 \]

Étapes :

  1. \(\frac{65}{150\,000} = 0,0004333\)
  2. \(0,0004333 \times 1000 = 0,4333\)

Résultat : \[T_g = 0,433\ \text{jours perdus pour 1 000 h}\]

3. Calcul de la fréquence par catégorie d’accidents

Pour savoir quelles activités sont les plus dangereuses, on calcule la fréquence pour chaque type d’accident (chute, levage…). La méthode est la même qu’au point 1, mais on remplace le nombre total par le nombre d’accidents de chaque catégorie.

Calculs
  • Chutes de hauteur : \[T_{f,1} = \frac{5}{150\,000} \times 10^6 = 33,3\]
  • Accidents de levage : \[T_{f,2} = \frac{4}{150\,000} \times 10^6 = 26,7\]
  • Accidents de véhicules : \[T_{f,3} = \frac{3}{150\,000} \times 10^6 = 20,0\]
  • Autres accidents : \[T_{f,4} = \frac{6}{150\,000} \times 10^6 = 40,0\]

4. Analyse des résultats

On regarde les nombres obtenus et on compare :

  • Une fréquence globale de \(120\) est élevée : cela signifie qu’il y a plus d’accidents que ce qu’on attend normalement (idéalement autour de 50–80).
  • Un taux de gravité de \(0,433\) montre qu’il y a presque une demi-journée perdue pour 1 000 h travaillées.
  • Les catégories « Autres » (\(40\)) et « Chutes » (\(33,3\)) sont les plus élevées, donc ce sont les activités les plus à risque.

5. Mesures préventives proposées

Autres accidents (électriques, mécaniques)

Pourquoi : ces accidents arrivent souvent lors d’interventions sur machines ou installations électriques. Pour réduire ces risques :

  • Mettre en place une check-list simple avant chaque intervention (vérifier la mise hors tension, les gants isolants…).
  • Former les opérateurs avec des exercices pratiques : savoir couper le courant, tester avec un multimètre, etc.
  • Installer des panneaux d’alerte et des barrières autour des zones à risque pour informer tous les travailleurs.
Chutes de hauteur

Pourquoi : travailler en hauteur est toujours dangereux sans protections adaptées. Pour limiter :

  • Installer des garde-corps solides autour de tous les bords d’où l’on peut tomber.
  • Porter des harnais reliés à une ligne de vie : c’est une corde qui empêche de toucher le sol.
  • Organiser des petits ateliers où les ouvriers pratiquent la mise en place du harnais et la descente en sécurité.
Opérations de levage

Pourquoi : soulever des charges lourdes peut causer des accidents graves si une élingue lâche ou si la charge tombe. Pour sécuriser :

  • Vérifier qu’on utilise la bonne élingue : chaque type supporte un poids maximal.
  • Faire un plan de levage simple : dessiner où la charge doit aller et repérer les obstacles.
  • Mettre un signaleur au sol : cette personne guide le conducteur de la grue avec des gestes clairs.
Mesures transversales

Pourquoi : certaines idées de sécurité profitent à tous les types de risques :

  • Encourager à signaler les « presque-accidents » (near-miss) : souvent, cela évite un vrai accident.
  • Briefings courts chaque semaine pour expliquer les chiffres (fréquence, gravité) et rappeler les règles.
  • Faire venir un expert extérieur tous les 3 mois pour vérifier que tout fonctionne bien.

Bilan opérationnel

En mettant en place ces mesures, on vise :

  • Réduire le taux de fréquence à moins de \(80\) accidents par million d’heures en 6 mois.
  • Faire passer le taux de gravité à moins de \(0,3\) journées perdues pour 1 000 h.
  • Atteindre zéro accident grave en ciblant d’abord les points les plus sensibles.

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