Évaluation du Taux de Remplissage des Bassins

Évaluation du Taux de Remplissage des Bassins

Évaluation du Taux de Remplissage des Bassins

Contexte : L'imperméabilisation des sols due à l'urbanisation.

L'expansion des zones urbaines et commerciales entraîne le remplacement de surfaces naturelles (champs, forêts) par des surfaces imperméables (routes, parkings, toitures). Cette transformation empêche l'infiltration naturelle de l'eau de pluie, augmentant ainsi les volumes de ruissellement. Pour éviter la saturation des réseaux et les inondations, des bassins de rétentionOuvrage de génie civil destiné à stocker temporairement les eaux de pluie pour contrôler leur débit de fuite vers le milieu naturel ou les réseaux. sont construits pour stocker temporairement ces eaux. Cet exercice consiste à vérifier si un bassin existant est correctement dimensionné pour un nouveau projet.

Remarque Pédagogique : Cet exercice vous apprendra à appliquer des principes hydrologiques fondamentaux, comme la méthode rationnelle, à un cas d'ingénierie civile concret et essentiel pour le développement durable des villes.


Objectifs Pédagogiques

  • Maîtriser et appliquer la méthode rationnelle pour le calcul de débit de pointe.
  • Calculer un volume de ruissellement à partir de données pluviométriques.
  • Évaluer la pertinence du dimensionnement d'un ouvrage de rétention et interpréter le résultat.
  • Proposer et dimensionner des solutions correctives en cas de sous-dimensionnement.

Données de l'étude

Une nouvelle zone commerciale de 2,5 hectares doit être aménagée. L'étude hydrologique préliminaire a permis de définir les paramètres de calcul pour une pluie de projet (période de retour de 10 ans).

Schéma du projet d'aménagement
Bâtiment Parking et voiries Ruissellement Bassin de Rétention
Nom du Paramètre Symbole Valeur Unité
Surface totale du projet \(A\) 2,5 \(\text{hectares (ha)}\)
Coefficient de ruissellement moyen \(C\) 0,8 \(\text{(sans unité)}\)
Intensité pluviométrique de projet \(i\) 180 \(\text{mm/h}\)
Volume du bassin de rétention \(V_{\text{bassin}}\) 850 \(\text{m}^3\)
Durée de l'averse de projet \(t\) 20 \(\text{minutes}\)

Questions à traiter

  1. Calculer le débit de pointe de ruissellement à l'entrée du bassin en utilisant la méthode rationnelle.
  2. Déterminer le volume d'eau total à stocker pour l'averse de projet.
  3. Calculer le taux de remplissage du bassin et conclure sur son dimensionnement (est-il suffisant ?).
  4. Le projet étant refusé, calculez le volume minimal que le bassin devrait avoir pour être conforme (taux de remplissage de 100%).
  5. Pour réduire les coûts d'agrandissement, on envisage de poser des revêtements perméables. Quelle surface de la zone devrait être traitée avec un revêtement à faible ruissellement (C=0,3) pour que le volume ruisselé n'excède pas la capacité du bassin existant de 850 m³ (le reste de la surface étant considéré très imperméable avec C=0,9) ?

Les bases sur l'hydrologie urbaine

Pour résoudre cet exercice, deux concepts clés sont nécessaires : la méthode pour estimer le débit maximal de l'eau qui ruisselle, et la manière de calculer le volume total que cela représente.

1. La Méthode Rationnelle
C'est une formule empirique simple et très utilisée pour estimer le débit de pointe du ruissellement sur de petites surfaces (généralement moins de 200 ha). Elle relie le débit à la nature du sol et à l'intensité de la pluie. \[ Q = C \cdot i \cdot A \] Où :
- \(Q\) est le débit de pointe (en \(\text{m}^3\text{/s}\)).
- \(C\) est le coefficient de ruissellementValeur entre 0 et 1 représentant la fraction de la pluie qui se transforme en ruissellement direct. 0.9 pour un parking, 0.2 pour une pelouse. (sans unité).
- \(i\) est l'intensité pluviométriqueHauteur d'eau tombant par unité de temps (ex: mm/h). C'est une donnée clé issue des études météorologiques locales. (en \(\text{m/s}\)).
- \(A\) est la surface du bassin versant (en \(\text{m}^2\)).

2. Le Volume de Ruissellement
Pour une averse d'intensité constante (hypothèse simplificatrice), le volume total d'eau qui ruisselle est simplement le produit du débit par la durée de l'averse. \[ V_{\text{ruisselé}} = Q \cdot t \] Où :
- \(V_{\text{ruisselé}}\) est le volume d'eau à stocker (en \(\text{m}^3\)).
- \(Q\) est le débit de pointe (en \(\text{m}^3\text{/s}\)).
- \(t\) est la durée de l'averse (en \(\text{secondes}\)).


Correction : Évaluation du Taux de Remplissage des Bassins

Question 1 : Calculer le débit de pointe de ruissellement (\(Q\))

Principe

L'objectif est de déterminer le débit maximal d'eau qui arrivera au bassin pendant l'averse la plus intense que le projet doit pouvoir gérer. C'est ce débit qui dimensionne les canalisations et le bassin lui-même.

Mini-Cours

La méthode rationnelle suppose que le débit de pointe est atteint lorsque l'ensemble du bassin versant contribue à l'écoulement à l'exutoire. Cela se produit pour une durée d'averse égale au "temps de concentration", qui est le temps nécessaire à une goutte d'eau tombée sur le point le plus éloigné pour atteindre l'exutoire. Dans cet exercice, on suppose que la durée de l'averse de projet correspond à ce temps.

Remarque Pédagogique

Abordez toujours ce type de problème en trois étapes : 1. Lister les données et leurs unités. 2. Convertir toutes les données dans un système cohérent (le Système International est le plus sûr). 3. Appliquer la formule. La majorité des erreurs proviennent des conversions d'unités.

Normes

En France, la gestion des eaux pluviales est encadrée par la "Loi sur l'Eau et les Milieux Aquatiques" (LEMA) et des instructions techniques comme le Fascicule 70 pour les ouvrages d'assainissement. Ces textes imposent de gérer les eaux de pluie à la source pour ne pas aggraver les risques d'inondation en aval.

Formule(s)
\[ Q = C \cdot i \cdot A \]
Hypothèses
  • L'intensité de la pluie est uniforme sur toute la surface du projet.
  • Le coefficient de ruissellement est constant pendant toute la durée de l'averse.
  • La durée de l'averse est égale au temps de concentration du bassin versant.
Donnée(s)
  • Coefficient de ruissellement, \(C = 0,8\)
  • Intensité pluviométrique, \(i = 180 \text{ mm/h}\)
  • Surface du projet, \(A = 2,5 \text{ ha}\)
Astuces

Pour convertir rapidement des mm/h en m/s, il suffit de diviser par 3 600 000 (1000 pour mm en m, et 3600 pour h en s). Ainsi, \(180 / 3 600 000 = 5 \times 10^{-5}\) m/s.

Schéma (Avant les calculs)
Représentation des flux
Bassin Versant (A)Pluie (i)Débit (Q) ?
Calcul(s)

Étape 1 : Conversion des unités

\[ \begin{aligned} A &= 2,5 \text{ ha} \\ &= 2,5 \times 10\;000 \text{ m}^2 \\ &= 25\;000 \text{ m}^2 \end{aligned} \]
\[ \begin{aligned} i &= 180 \frac{\text{mm}}{\text{h}} \\ &= \frac{0,180 \text{ m}}{3600 \text{ s}} \\ &= 0,00005 \frac{\text{m}}{\text{s}} \end{aligned} \]

Étape 2 : Application numérique

\[ \begin{aligned} Q &= C \cdot i \cdot A \\ &= 0,8 \times 0,00005 \text{ m/s} \times 25\;000 \text{ m}^2 \\ &= 1,0 \text{ m}^3\text{/s} \end{aligned} \]
Schéma (Après les calculs)
Débit de Pointe Calculé
Bassin Versant (A)Pluie (i)Q = 1.0 m³/s
Réflexions

Un débit de 1 m³/s est considérable. Cela équivaut à remplir une piscine olympique (2500 m³) en environ 42 minutes. On comprend l'importance de gérer ce flux pour éviter de saturer les réseaux en aval.

Points de vigilance

Ne pas confondre la surface du projet et la surface active hydrauliquement. Parfois, des espaces verts ne sont pas raccordés au réseau et ne contribuent pas au ruissellement. Ici, on suppose que toute la surface (2,5 ha) est collectée.

Points à retenir
  • La méthode rationnelle est \(Q = C \cdot i \cdot A\).
  • La cohérence des unités est la clé du succès : \(\text{(sans unité)} \times \text{(m/s)} \times \text{(m}^2\text{)} = \text{m}^3\text{/s}\).
Le saviez-vous ?

La méthode rationnelle a été développée à la fin du 19ème siècle. Bien que simple, elle reste la méthode la plus utilisée dans le monde pour le prédimensionnement des petits réseaux d'assainissement pluvial en raison de sa robustesse et de sa facilité de mise en œuvre.

FAQ
Résultat Final
Le débit de pointe de ruissellement à l'entrée du bassin est de 1,0 m³/s.
A vous de jouer

Quel serait le débit de pointe si le projet était plus "vert", avec un coefficient de ruissellement moyen de 0,6 ?


Question 2 : Déterminer le volume d'eau total à stocker (\(V_{\text{ruisselé}}\))

Principe

Maintenant que nous connaissons le débit (le "tuyau"), nous devons calculer la "quantité" totale d'eau qu'il apporte pendant toute la durée de l'averse. C'est ce volume que le bassin doit être capable de contenir.

Mini-Cours

L'hypothèse d'un débit constant pendant toute l'averse est une simplification majeure. En réalité, le débit suit une courbe (hydrogramme) : il augmente, atteint un pic (le Q que nous avons calculé), puis diminue. Pour un dimensionnement simple, l'approche "rectangulaire" (Q x t) est une approximation sécuritaire qui majore légèrement le volume réel.

Remarque Pédagogique

Visualisez le volume comme l'aire d'un rectangle dont la hauteur serait le débit (Q) et la largeur serait la durée (t). Si l'une des deux dimensions n'est pas dans la bonne unité (m/s et s), l'aire (le volume) sera fausse.

Normes

Les réglementations locales (parfois contenues dans le Plan Local d'Urbanisme) peuvent imposer des méthodes de calcul de volume plus complexes (méthode des pluies, méthode des volumes) qui tiennent compte de la forme de l'hydrogramme. Notre méthode est une approche de premier niveau.

Formule(s)
\[ V_{\text{ruisselé}} = Q \cdot t \]
Hypothèses
  • Le débit de pointe Q est considéré constant pendant toute la durée de l'averse t.
Donnée(s)
  • Débit de pointe, \(Q = 1,0 \text{ m}^3\text{/s}\) (résultat de la Q1)
  • Durée de l'averse, \(t = 20 \text{ minutes}\)
Astuces

Pour convertir des minutes en secondes, multipliez simplement par 60. C'est une conversion simple, mais une source d'erreur fréquente si on l'oublie !

Schéma (Avant les calculs)
Volume à calculer
V = ?Q = 1.0 m³/st = 20 min
Calcul(s)

Étape 1 : Conversion de la durée en secondes

\[ \begin{aligned} t &= 20 \text{ min} \\ &= 20 \times 60 \text{ s} \\ &= 1200 \text{ s} \end{aligned} \]

Étape 2 : Application numérique

\[ \begin{aligned} V_{\text{ruisselé}} &= Q \cdot t \\ &= 1,0 \text{ m}^3\text{/s} \times 1200 \text{ s} \\ &= 1200 \text{ m}^3 \end{aligned} \]
Schéma (Après les calculs)
Volume Calculé
V = 1200 m³Q = 1.0 m³/st = 20 min
Réflexions

1200 m³ est un volume significatif. Cela représente un cube d'environ 10,6 mètres de côté. Le dimensionnement d'un tel ouvrage a un impact important sur l'emprise au sol et le coût d'un projet d'aménagement.

Points de vigilance

Ce calcul ne prend pas en compte le "débit de fuite", c'est-à-dire le petit débit régulé qui peut s'échapper du bassin pendant qu'il se remplit. Le volume à stocker est donc légèrement surestimé, ce qui constitue une marge de sécurité.

Points à retenir
  • Le volume est le produit du débit par le temps : \(V = Q \cdot t\).
  • Les unités doivent être cohérentes : \((\text{m}^3\text{/s}) \times \text{(s)} = \text{m}^3\).
Le saviez-vous ?

Les bassins de rétention modernes sont de plus en plus souvent des "bassins paysagers", intégrés dans des parcs ou des espaces verts. Ils peuvent aussi être enterrés, sous forme de "Structure Alvéolaire Ultra-Légère" (SAUL), souvent installées sous les parkings pour ne pas perdre d'espace en surface.

FAQ
Résultat Final
Le volume d'eau total à stocker pour l'averse de projet est de 1200 m³.
A vous de jouer

Quel serait le volume à stocker si l'averse de projet durait 30 minutes au lieu de 20 (avec le même débit Q=1 m³/s) ?


Question 3 : Calculer le taux de remplissage et conclure

Principe

C'est l'étape de vérification finale. On compare le volume d'eau qui arrive (le besoin) avec la capacité de stockage du bassin (la ressource). Le ratio entre les deux est le taux de remplissage, qui est l'indicateur de performance clé.

Mini-Cours

Le taux de remplissage est un indicateur de performance. Un taux < 100% indique que l'ouvrage est surdimensionné (sûr, mais potentiellement coûteux). Un taux = 100% est théoriquement parfait. Un taux > 100% indique un sous-dimensionnement et donc une défaillance de l'ouvrage, entraînant un débordement.

Remarque Pédagogique

Pensez au taux de remplissage comme au témoin de jauge d'une voiture. Si l'aiguille dépasse le "Plein", ça déborde. C'est exactement le même principe ici. Votre conclusion doit être claire et sans ambiguïté : le projet est-il conforme ou non ?

Normes

Les services de l'État ou les collectivités en charge de l'assainissement (Police de l'Eau) exigent la fourniture d'une note de calcul prouvant que le taux de remplissage reste inférieur ou égal à 100% pour la pluie de référence (ici, la pluie décennale).

Formule(s)
\[ \text{Taux de remplissage (\%)} = \frac{V_{\text{ruisselé}}}{V_{\text{bassin}}} \times 100 \]
Hypothèses

On suppose que le volume utile du bassin correspond bien au volume total indiqué, sans volume mort (zone de sédimentation non utilisable pour le stockage).

Donnée(s)
  • Volume à stocker, \(V_{\text{ruisselé}} = 1200 \text{ m}^3\) (résultat de la Q2)
  • Volume du bassin, \(V_{\text{bassin}} = 850 \text{ m}^3\)
Astuces

Même sans calculatrice, on peut voir que 1200 est nettement plus grand que 850. Le résultat sera donc bien supérieur à 100%. Cette estimation rapide permet de valider l'ordre de grandeur de votre calcul final.

Schéma (Avant les calculs)
Comparaison Volume Requis vs. Volume Disponible
Volume Requis1200 m³Volume Bassin850 m³>
Calcul(s)
\[ \begin{aligned} \text{Taux de remplissage} &= \frac{1200 \text{ m}^3}{850 \text{ m}^3} \times 100 \\ &\approx 141,2 \% \end{aligned} \]
Schéma (Après les calculs)
Situation de Débordement
Bassin (850m³)Débordement350 m³1200 m³
Réflexions

Un taux de remplissage de 141% est un indicateur clair de défaillance. Le volume excédentaire est de \(1200 - 850 = 350\) m³. Ces 350 m³ d'eau vont déborder et se déverser sans contrôle dans le milieu naturel ou le réseau public, causant potentiellement une inondation.

Points de vigilance

Attention à ne pas inverser le numérateur et le dénominateur, ce qui donnerait un résultat inférieur à 100% et mènerait à une conclusion erronée. Le besoin (\(V_{\text{ruisselé}}\)) doit toujours être comparé à la capacité (\(V_{\text{bassin}}\)).

Points à retenir
  • \(\text{Taux de remplissage} = (\text{Volume Requis} / \text{Volume Disponible}) \times 100\).
  • Si Taux > 100%, l'ouvrage est sous-dimensionné.
  • Si Taux \(\le\) 100%, l'ouvrage est conforme.
Le saviez-vous ?

Les grandes inondations, comme celles de la Seine en 1910, ont été des accélérateurs pour la prise de conscience et le développement de l'ingénierie de l'assainissement et de la gestion des eaux pluviales à grande échelle.

FAQ
Résultat Final
Le taux de remplissage est de 141,2%. Le bassin est sous-dimensionné et présente un risque élevé de débordement. Le projet n'est pas validé en l'état.
A vous de jouer

Quel serait le taux de remplissage si le bassin existant avait un volume de 1300 m³ ?


Question 4 : Calculer le volume minimal requis pour le bassin

Principe

Puisque le bassin est trop petit, la solution la plus directe est de l'agrandir. Le volume minimal requis correspond simplement au volume total que l'on a calculé devoir stocker lors de l'averse de projet pour atteindre un taux de remplissage de 100%.

Mini-Cours

Le dimensionnement d'un ouvrage consiste à s'assurer que sa "capacité" est supérieure ou égale au "besoin". Dans notre cas, la capacité est le volume du bassin (\(V_{\text{bassin}}\)) et le besoin est le volume ruisselé (\(V_{\text{ruisselé}}\)). La condition de validation est donc : \(V_{\text{bassin}} \ge V_{\text{ruisselé}}\). Le volume minimal correspond au cas limite où \(V_{\text{bassin}} = V_{\text{ruisselé}}\).

Remarque Pédagogique

Cette question est une conclusion logique de la précédente. Si le test a échoué, quelle est la cible à atteindre ? C'est une étape fondamentale dans la démarche de l'ingénieur : identifier un problème, puis quantifier la solution.

Normes

Les normes n'imposent pas une taille de bassin, mais un résultat : ne pas augmenter le débit en aval par rapport à la situation avant projet. Le calcul du volume nécessaire est le moyen d'atteindre cet objectif de performance.

Formule(s)
\[ V_{\text{bassin, min}} = V_{\text{ruisselé}} \]
Hypothèses

On ne prend pas en compte de marge de sécurité pour ce calcul théorique. On vise un taux de remplissage de 100% exactement.

Donnée(s)
  • Volume à stocker, \(V_{\text{ruisselé}} = 1200 \text{ m}^3\) (résultat de la Q2)
Astuces

Il n'y a pas de calcul complexe ici, c'est une simple conclusion logique. Ne cherchez pas de complication inutile.

Schéma (Avant les calculs)
Objectif de Dimensionnement
Actuel (850m³)Nouveau Volume ?
Calcul(s)

Le calcul est direct.

\[ V_{\text{bassin, min}} = 1200 \text{ m}^3 \]
Schéma (Après les calculs)
Solution : Bassin Agrandit
Volume Requis1200 m³
Réflexions

Le volume manquant est de \(1200 - 850 = 350\) m³. Il faut donc agrandir le bassin de 350 m³. Cette valeur est la base de discussion avec le client pour évaluer la faisabilité technique (y a-t-il la place ?) et financière (quel est le coût des travaux ?).

Points de vigilance

Attention à bien présenter ce résultat comme un "volume minimal théorique". En conditions réelles, un ingénieur proposera un volume de conception supérieur pour inclure une marge de sécurité (revanche).

Points à retenir
  • La première solution à un sous-dimensionnement est d'augmenter la capacité de l'ouvrage.
  • Le volume minimal requis est égal au volume calculé de l'aléa (ici, le volume de pluie à stocker).
Le saviez-vous ?

Le coût de construction d'un bassin de rétention enterré en structure alvéolaire se situe généralement entre 300€ et 500€ par mètre cube stocké. L'agrandissement de 350 m³ représenterait donc un surcoût de plus de 100 000 € pour le projet.

FAQ
Résultat Final
Le volume minimal théorique du bassin pour qu'il ne déborde pas est de 1200 m³.
A vous de jouer

Si le bureau d'études impose une marge de sécurité de 15%, quel serait le volume de conception final du bassin ?


Question 5 : Déterminer la surface de pavés drainants nécessaire

Principe

Cette question explore une alternative à l'agrandissement du bassin : réduire le volume d'eau qui y arrive en agissant "à la source". En remplaçant des surfaces imperméables par des surfaces perméables, on diminue le coefficient de ruissellement moyen de tout le projet, et donc le volume total généré.

Mini-Cours

Le coefficient de ruissellement d'une surface composite (mélange de plusieurs types de revêtements) est la moyenne des coefficients de chaque surface, pondérée par leur superficie respective. C'est un outil puissant pour l'aménageur, qui peut "piloter" le coefficient moyen de son projet en jouant sur la proportion de surfaces perméables et imperméables.

Remarque Pédagogique

C'est un problème de "logique inverse". D'habitude, on vous donne les surfaces et vous calculez le volume. Ici, on vous donne le volume cible et vous devez trouver la répartition des surfaces. Il faut poser une équation simple avec une inconnue (la surface perméable) et la résoudre.

Normes

Cette approche, appelée "gestion à la source" ou "techniques alternatives", est fortement encouragée par les réglementations modernes. Elle vise à reproduire le cycle naturel de l'eau en favorisant l'infiltration sur place plutôt que la collecte et le transport rapides vers un ouvrage unique.

Formule(s)

On combine la formule du volume et celle du coefficient pondéré.

\[ C_{\text{cible}} = \frac{V_{\text{objectif}}}{i \cdot A \cdot t} \]
\[ C_{\text{cible}} \cdot A_{\text{total}} = C_{\text{imper}} \cdot A_{\text{imper}} + C_{\text{perm}} \cdot A_{\text{perm}} \]
Hypothèses
  • Le projet est divisé en deux types de surface uniquement : très imperméable (C=0,9) et perméable (C=0,3).
  • Les revêtements perméables sont parfaitement efficaces.
Donnée(s)
  • Volume objectif (capacité du bassin), \(V_{\text{objectif}} = 850 \text{ m}^3\)
  • Surface totale, \(A_{\text{total}} = 25\;000 \text{ m}^2\)
  • \(C_{\text{imper}} = 0,9\) ; \(C_{\text{perm}} = 0,3\)
  • \(i = 0,00005 \text{ m/s}\) ; \(t = 1200 \text{ s}\)
Astuces

Avant de vous lancer dans l'équation, calculez le produit \(i \cdot A \cdot t\). Vous verrez que c'est le volume qui serait généré si C=1. Ici, \(0,00005 \times 25000 \times 1200 = 1500\) m³. C'est le volume maximal possible. Votre volume cible de 850 m³ correspond donc à un C moyen de 850/1500 = 0,567.

Schéma (Avant les calculs)
Répartition des Surfaces
Surface Imperméable (A_imper)Surface Perméable (A_perm) ?Surface Totale A = 25 000 m²
Calcul(s)

Étape 1 : Calculer le coefficient moyen cible (\(C_{\text{cible}}\))

\[ \begin{aligned} C_{\text{cible}} &= \frac{V_{\text{objectif}}}{i \cdot A_{\text{total}} \cdot t} \\ &= \frac{850 \text{ m}^3}{0,00005 \text{ m/s} \cdot 25000 \text{ m}^2 \cdot 1200 \text{ s}} \\ &= \frac{850}{1500} \\ &\approx 0,567 \end{aligned} \]

Étape 2 : Résoudre l'équation de pondération

Soit \(x\) la surface perméable (\(A_{\text{perm}}\)). La surface imperméable est donc \((25000 - x)\).

\[ \begin{aligned} C_{\text{cible}} \cdot A_{\text{total}} &= C_{\text{imper}} \cdot (A_{\text{total}} - x) + C_{\text{perm}} \cdot x \\ 0,567 \cdot 25000 &= 0,9 \cdot (25000 - x) + 0,3 \cdot x \\ 14175 &= 22500 - 0,9x + 0,3x \\ 14175 &= 22500 - 0,6x \\ 0,6x &= 22500 - 14175 \\ 0,6x &= 8325 \\ x &= \frac{8325}{0,6} \\ x &= 13875 \text{ m}^2 \end{aligned} \]
Schéma (Après les calculs)
Répartition Finale des Surfaces
Imperméable11125 m² (45%)Perméable13875 m² (55%)Surface Totale A = 25 000 m²
Réflexions

Cette solution montre qu'il est possible de respecter les contraintes hydrologiques sans forcément agrandir les ouvrages, mais en concevant un projet plus respectueux du cycle de l'eau. Le choix entre agrandir le bassin (solution "grise") ou désimperméabiliser (solution "verte") dépendra d'une analyse coûts-bénéfices et des contraintes d'aménagement du site.

Points de vigilance

L'équation de pondération est une source d'erreur classique. Assurez-vous de bien distribuer les termes et de ne pas vous tromper dans les signes en isolant l'inconnue \(x\).

Points à retenir
  • On peut agir sur le volume de ruissellement en modifiant le coefficient C.
  • Le coefficient moyen est la moyenne des coefficients pondérée par les surfaces.
Le saviez-vous ?

De nombreuses villes dans le monde mettent en place des taxes sur les surfaces imperméabilisées. Les propriétaires qui désimperméabilisent leurs terrains (en remplaçant le bitume par des pavés drainants ou des espaces verts) peuvent ainsi voir leur taxe d'assainissement diminuer, ce qui incite à la généralisation de ces pratiques durables.

FAQ
Résultat Final
Il faudrait installer 13 875 m² (soit 1,39 hectares) de revêtements perméables pour que le bassin existant soit suffisant.
A vous de jouer

Si on ne pouvait installer que 10 000 m² de revêtement perméable, quel serait le volume ruisselé ?


Outil Interactif : Simulateur de Dimensionnement

Utilisez cet outil pour voir comment le coefficient de ruissellement et la surface du projet influencent le volume de bassin nécessaire. L'intensité (180 mm/h) and la durée (20 min) sont fixes.

Paramètres d'Entrée
0.8
2.5 ha
Résultats Clés
Débit de Pointe (Q) - m³/s
Volume Requis (V) - m³

Quiz Final : Testez vos connaissances

1. Que représente le coefficient de ruissellement (C) ?

2. Si on double la surface imperméabilisée d'un projet (A), le débit de pointe (Q)...

3. Quelle est l'unité standard du débit de pointe (Q) dans le Système International ?

4. Un taux de remplissage de 110% signifie que...

5. La méthode rationnelle est généralement considérée comme plus précise pour...


Glossaire

Coefficient de ruissellement (C)
Un ratio sans dimension (entre 0 et 1) qui représente la fraction de la pluie qui se transforme en ruissellement direct. Une surface goudronnée a un C proche de 0,9, tandis qu'une pelouse a un C proche de 0,2.
Bassin de rétention
Un ouvrage de génie civil, souvent un plan d'eau artificiel, conçu pour stocker temporairement les eaux de ruissellement pluvial. Son but est de contrôler le débit de l'eau relâchée dans le milieu naturel ou les réseaux d'assainissement pour éviter les inondations.
Débit de pointe (Q)
Le débit maximal instantané (en m³/s) atteint en un point donné (par exemple, à l'entrée du bassin) au cours d'une averse.
Intensité pluviométrique (i)
La hauteur d'eau qui tombe par unité de temps (exprimée en mm/h ou m/s). C'est une donnée statistique issue des relevés météorologiques locaux, associée à une période de retour (ex: pluie décennale).
Évaluation du Taux de Remplissage des Bassins

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