Calcul du Temps de Terrassement

Calcul du Temps de Terrassement

Calcul du Temps de Terrassement

Contexte : Le respect des délais, un enjeu majeur de la construction.

La planification est la pierre angulaire de tout projet de BTP. Estimer avec précision la durée des tâches est essentiel pour établir un planning fiable, coordonner les différents corps de métier et maîtriser les coûts. Le terrassement, étant souvent la première étape d'un chantier, conditionne tout le reste du projet. Une erreur dans l'estimation de sa durée peut entraîner des retards en cascade. Cet exercice vous apprendra à décomposer le problème pour passer des caractéristiques d'un engin et d'un terrain au calcul d'une durée de chantier globale.

Remarque Pédagogique : Cet exercice est une application concrète des calculs de rendement pour la planification. Contrairement à l'exercice précédent où l'on évaluait une performance passée, nous allons ici utiliser une estimation de performance (le coefficient d'efficience) pour prédire une durée future. C'est une compétence fondamentale pour tout ingénieur travaux ou chef de chantier.


Objectifs Pédagogiques

  • Calculer un volume de déblai géométrique simple.
  • Appliquer le concept de foisonnementAugmentation du volume apparent d'un matériau (sol, roche) après son extraction du milieu d'origine. Il est quantifié par un coefficient adimensionnel. pour déterminer un volume de matériaux à évacuer.
  • Calculer la production réelle d'un engin en intégrant un coefficient d'efficience.
  • Déterminer la durée totale d'une tâche de terrassement en jours.
  • Comprendre l'impact de l'efficience sur la planification d'un chantier.

Données de l'étude

On doit réaliser l'excavation en pleine masse pour les fondations d'un bâtiment. La fouille inclut une rampe d'accès pour les engins. De plus, un ancien massif en béton armé doit être démoli et évacué. L'atelier de production est composé d'une pelle hydraulique équipée d'un godet pour la terre et d'un brise-roche hydraulique (BRH) pour le béton. On cherche à estimer la durée totale de la phase d'excavation et de démolition.

Schéma de l'Excavation Complexe
Niveau Terrain Naturel Fouille principale Rampe Béton P = 3.5 m Lr = 10 m Lf = 40 m
Paramètre Symbole Valeur Unité
Dimensions de la fouille principale \(L_f, l_f, P\) 40 x 25 x 3.5 \(\text{m}\)
Dimensions de la rampe d'accès \(L_r, l_r, P\) 10 x 5 x 3.5 \(\text{m}\)
Dimensions du massif béton \(L_b, l_b, P_b\) 8 x 5 x 1.5 \(\text{m}\)
Coefficient de foisonnement du limon \(f\) 0.30 (sans dimension)
Capacité du godet de la pelle \(q\) 1.5 \(\text{m}^3\ \text{foisonné}\)
Temps de cycle idéal de la pelle \(t_c\) 22 \(\text{secondes}\)
Temps estimé pour démolir le béton au BRH \(T_{\text{BRH}}\) 4 \(\text{heures}\)
Coefficient d'efficience du chantier \(k_r\) 0.80 (sans dimension)
Horaires de travail du chantier \(H\) 8 \(\text{heures/jour}\)

Questions à traiter

  1. Calculer le volume de déblai brut en place (fouille principale + rampe).
  2. Calculer le volume net de terre à excaver et le volume foisonné correspondant.
  3. Calculer la production réelle de la pelle en volume foisonné par heure (\(P_{f, \text{réel}}\)).
  4. Calculer la durée totale du chantier (démolition + excavation) en jours.

Les bases de la Planification de Chantier

Avant la correction, rappelons les concepts fondamentaux pour estimer la durée d'une tâche.

1. Quantité, Rendement et Durée :
La relation fondamentale de la planification est simple : la durée d'une tâche est la quantité totale de travail à réaliser, divisée par le rendement (ou la production) de l'équipe ou de la machine qui l'exécute. \[ \text{Durée} = \frac{\text{Quantité Totale}}{\text{Rendement}} \] L'enjeu est de calculer correctement la quantité et d'estimer de manière réaliste le rendement.

2. Production Théorique vs. Production Réelle :
La production théorique est la performance maximale d'un engin dans des conditions idéales. La production réelle est ce que l'on peut attendre sur un vrai chantier, avec ses aléas. On passe du théorique au réel en appliquant un coefficient d'efficience (ou de rendement). \[ \text{Production Réelle} = \text{Production Théorique} \times \text{Coefficient d'Efficience} \] Ce coefficient, souvent issu de l'expérience, est crucial pour ne pas faire de planning trop optimiste.


Correction : Calcul du Temps de Terrassement

Question 1 : Calculer le volume de déblai brut en place

Principe (le concept physique)

Avant toute chose, il faut quantifier le volume total de la "boîte" géométrique que l'on va creuser, sans se soucier de ce qu'elle contient. Le projet se compose de deux formes simples : un parallélépipède pour la fouille principale et un prisme à base triangulaire pour la rampe d'accès. On calcule le volume de chaque forme et on les additionne pour obtenir le volume brut.

Mini-Cours (approfondissement théorique)

Le volume d'un prisme droit, quelle que soit la forme de sa base, est toujours égal à l'aire de sa base multipliée by sa hauteur (ou sa longueur). Pour notre rampe, la base est un triangle rectangle dont l'aire est \((L_r \cdot P) / 2\). La "hauteur" du prisme est la largeur de la rampe, \(l_r\).

Remarque Pédagogique (le conseil du professeur)

La décomposition de formes complexes en formes simples est une compétence essentielle en métré. Il faut toujours chercher à voir les parallélépipèdes, les prismes, les cylindres ou les cônes qui se cachent dans un projet. Une bonne décomposition est la clé d'un calcul de volume juste.

Normes (la référence réglementaire)

Les métrés et les calculs de cubatures dans les marchés publics sont encadrés par des fascicules du CCTG (Cahier des Clauses Techniques Générales). Par exemple, le Fascicule 2 pour le terrassement précise les méthodes de mesure et de calcul des volumes qui feront foi en cas de litige.

Formule(s) (l'outil mathématique)

Volume de la fouille principale (\(V_{\text{fouille}}\)) :

\[ V_{\text{fouille}} = L_f \cdot l_f \cdot P \]

Volume de la rampe (\(V_{\text{rampe}}\)) :

\[ V_{\text{rampe}} = \frac{L_r \cdot P}{2} \cdot l_r \]

Volume brut total (\(V_{\text{brut}}\)) :

\[ V_{\text{brut}} = V_{\text{fouille}} + V_{\text{rampe}} \]
Hypothèses (le cadre du calcul)

On suppose que les formes géométriques sont parfaites et que les dimensions données sont exactes.

Donnée(s) (les chiffres d'entrée)
  • Dimensions fouille : \(L_f=40\,\text{m}, l_f=25\,\text{m}, P=3.5\,\text{m}\)
  • Dimensions rampe : \(L_r=10\,\text{m}, l_r=5\,\text{m}, P=3.5\,\text{m}\)
Astuces(Pour aller plus vite)

Le volume de la rampe est simplement la moitié du volume d'un parallélépipède de mêmes dimensions. Vous pouvez calculer \(10 \times 5 \times 3.5\) et diviser le résultat par deux.

Schéma (Avant les calculs)
Décomposition des Volumes
V_fouille = ?V_rampe = ?+
Calcul(s) (l'application numérique)

1. Calcul du volume de la fouille principale :

\[ \begin{aligned} V_{\text{fouille}} &= 40 \, \text{m} \cdot 25 \, \text{m} \cdot 3.5 \, \text{m} \\ &= 3500 \, \text{m}^3 \end{aligned} \]

2. Calcul du volume de la rampe :

\[ \begin{aligned} V_{\text{rampe}} &= \frac{10 \, \text{m} \cdot 3.5 \, \text{m}}{2} \cdot 5 \, \text{m} \\ &= 17.5 \, \text{m}^2 \cdot 5 \, \text{m} \\ &= 87.5 \, \text{m}^3 \end{aligned} \]

3. Calcul du volume brut total :

\[ \begin{aligned} V_{\text{brut}} &= 3500 \, \text{m}^3 + 87.5 \, \text{m}^3 \\ &= 3587.5 \, \text{m}^3 \end{aligned} \]
Schéma (Après les calculs)
Volume Brut Total
3587.5 m³
Réflexions (l'interprétation du résultat)

Le volume total de l'excavation, si elle était vide, serait de 3587.5 m³. C'est le volume géométrique total du "trou" que nous allons créer. Cette valeur servira de base pour la suite des calculs.

Points de vigilance (les erreurs à éviter)

L'erreur la plus fréquente dans le calcul du volume d'une rampe est d'oublier de diviser par deux l'aire du triangle de base. Cela doublerait le volume de la rampe et fausserait le résultat final.

Points à retenir (permettre a l'apprenant de maitriser la question)
  • Décomposer une forme complexe en formes géométriques simples.
  • Calculer le volume de chaque forme simple.
  • Additionner les volumes pour obtenir le volume total.
Le saviez-vous ? (la culture de l'ingénieur)

La plupart des logiciels de modélisation 3D (BIM - Building Information Modeling) calculent automatiquement et très précisément ces volumes. Le rôle de l'ingénieur n'est plus de faire le calcul à la main, mais de s'assurer que le modèle 3D est correct et de savoir interpréter et valider les quantités générées par le logiciel.

FAQ (pour lever les doutes)
Résultat Final (la conclusion chiffrée)
Le volume de déblai brut en place est de 3587.5 m³.
A vous de jouer(pour verifier la comprehension de l'etudiant parrapport a la question)

Si la rampe avait une longueur de 12 m, quel serait le nouveau volume brut en m³ ?

Question 2 : Calculer le volume net de terre à excaver et le volume foisonné correspondant

Principe (le concept physique)

Le volume brut que nous avons calculé contient deux matériaux différents : de la terre et un bloc de béton. Comme nous n'allons excaver que la terre avec le godet, il faut soustraire le volume du bloc de béton du volume brut pour connaître la quantité exacte de terre à déplacer. C'est ce volume net de terre qui va ensuite "foisonner" lorsqu'on l'excavera.

Mini-Cours (approfondissement théorique)

Cette étape est un calcul de "débours" ou de "métré déductif". En préparation de chantier, on calcule souvent des volumes bruts, puis on en déduit les volumes des éléments qui ne sont pas concernés par l'opération (ici, le béton n'est pas "terrassé" au sens strict, il est "démoli"). Cette méthode permet de quantifier précisément chaque type de travail.

Remarque Pédagogique (le conseil du professeur)

Pensez à une piscine que vous voulez vider. Si un gros rocher est au fond, vous n'allez pas pomper le volume du rocher, seulement le volume de l'eau. Ici, c'est la même logique : on calcule le volume total du "contenant" (la fouille), on retire le volume de l'obstacle, et on obtient le volume du "contenu" (la terre) à évacuer.

Normes (la référence réglementaire)

Les règles de métré, souvent définies dans les cahiers des charges des projets, précisent comment les volumes doivent être décomptés. Par exemple, il peut être spécifié que tout obstacle de volume inférieur à 1 m³ ne sera pas décompté et sera inclus dans le prix unitaire du terrassement.

Formule(s) (l'outil mathématique)

1. Volume du massif en béton (\(V_{\text{béton}}\)) :

\[ V_{\text{béton}} = L_b \cdot l_b \cdot P_b \]

2. Volume net de terre en place (\(V_{p, \text{net}}\)) :

\[ V_{p, \text{net}} = V_{\text{brut}} - V_{\text{béton}} \]

3. Volume de terre foisonné (\(V_f\)) :

\[ V_f = V_{p, \text{net}} \cdot (1+f) \]
Hypothèses (le cadre du calcul)

On suppose que le massif en béton est un parallélépipède parfait et que ses dimensions sont connues précisément.

Donnée(s) (les chiffres d'entrée)
  • Volume brut, \(V_{\text{brut}} = 3587.5 \, \text{m}^3\) (du calcul Q1)
  • Dimensions du béton, \(L_b=8\,\text{m}, l_b=5\,\text{m}, P_b=1.5\,\text{m}\)
  • Coefficient de foisonnement, \(f = 0.30\)
Astuces(Pour aller plus vite)

Effectuez les calculs de volume intermédiaires avant de faire la soustraction. Ne mélangez pas les étapes pour éviter les erreurs. Le calcul du foisonnement se fait toujours en dernier, sur le volume de terre net.

Schéma (Avant les calculs)
Soustraction de l'Obstacle
3587.5 m³-
Calcul(s) (l'application numérique)

1. Calcul du volume du massif en béton :

\[ \begin{aligned} V_{\text{béton}} &= 8 \, \text{m} \cdot 5 \, \text{m} \cdot 1.5 \, \text{m} \\ &= 60 \, \text{m}^3 \end{aligned} \]

2. Calcul du volume net de terre en place :

\[ \begin{aligned} V_{p, \text{net}} &= 3587.5 \, \text{m}^3 - 60 \, \text{m}^3 \\ &= 3527.5 \, \text{m}^3 \end{aligned} \]

3. Calcul du volume de terre foisonné :

\[ \begin{aligned} V_f &= 3527.5 \, \text{m}^3 \cdot (1 + 0.30) \\ &= 3527.5 \cdot 1.30 \, \text{m}^3 \\ &= 4585.75 \, \text{m}^3 \end{aligned} \]
Schéma (Après les calculs)
Volume Net à Manipuler
Vp_net = 3527.5 m³Vf = 4585.75 m³
Réflexions (l'interprétation du résultat)

Le volume de terre à réellement excaver est de 3527.5 m³ en place, ce qui correspond à un volume foisonné de 4585.75 m³. C'est ce dernier chiffre qui représente la quantité de travail pour la pelle et les camions. Le béton (60 m³) sera traité séparément.

Points de vigilance (les erreurs à éviter)

L'erreur serait d'appliquer le foisonnement sur le volume brut, avant de soustraire le béton. Le béton ne foisonne pas de la même manière que la terre. Chaque matériau doit être traité avec ses propres caractéristiques.

Points à retenir (permettre a l'apprenant de maitriser la question)
  • Calculer le volume brut de l'excavation.
  • Calculer et soustraire le volume des obstacles.
  • Appliquer le coefficient de foisonnement sur le volume net de terre.
Le saviez-vous ? (la culture de l'ingénieur)

Le béton démoli est aujourd'hui de plus en plus recyclé. Il est concassé sur site ou sur une plateforme dédiée pour produire des granulats recyclés, qui peuvent être réutilisés en sous-couche de voirie ou pour fabriquer du nouveau béton, dans une logique d'économie circulaire.

FAQ (pour lever les doutes)
Résultat Final (la conclusion chiffrée)
Le volume net de terre à excaver est de 3527.5 m³ en place, ce qui correspond à 4585.75 m³ foisonnés.
A vous de jouer(pour verifier la comprehension de l'etudiant parrapport a la question)

Si le bloc de béton faisait 100 m³, quel serait le nouveau volume foisonné de terre en m³ ?

Question 3 : Calculer la production réelle de la pelle en volume foisonné par heure

Principe (le concept physique)

Il s'agit de déterminer le débit de travail effectif de la pelle. On part de sa performance maximale théorique (combien de m³ elle pourrait charger en une heure si elle ne s'arrêtait jamais), puis on applique un "correctif" pour tenir compte de la réalité du chantier : c'est le coefficient d'efficience. Le résultat est une production horaire réaliste, qui servira de base au calcul de durée.

Mini-Cours (approfondissement théorique)

La production théorique est calculée en considérant un travail de 3600 secondes par heure. La production réelle intègre les micro-arrêts, les temps d'attente, les changements de position, la fatigue de l'opérateur, etc. Le coefficient d'efficience \(k_r\) est un facteur empirique qui englobe toutes ces pertes de productivité. Il est rarement supérieur à 0.85 (soit 51 minutes de travail effectif par heure).

Remarque Pédagogique (le conseil du professeur)

Utiliser la production théorique pour un planning est la garantie de ne jamais tenir les délais. La magie d'un bon planificateur est de savoir estimer le bon coefficient d'efficience en fonction du type de chantier, de la météo, de la qualité des équipes, et de la complexité du travail. C'est là que l'expérience prend le pas sur la simple formule.

Normes (la référence réglementaire)

Les entreprises de BTP disposent de leurs propres bases de données de ratios et de rendements, compilées à partir de leurs chantiers précédents. Ces données internes, qui reflètent la performance réelle de leurs équipes et de leur matériel, sont souvent plus précieuses que les rendements théoriques des manuels pour établir des devis et des plannings précis.

Formule(s) (l'outil mathématique)

1. Production théorique horaire en volume foisonné (\(P_{f, \text{théo}}\)) :

\[ P_{f, \text{théo}} = \frac{q \cdot 3600}{t_c} \]

2. Production réelle horaire en volume foisonné (\(P_{f, \text{réel}}\)) :

\[ P_{f, \text{réel}} = P_{f, \text{théo}} \cdot k_r \]
Hypothèses (le cadre du calcul)

On suppose que le coefficient d'efficience de 0.80 est une estimation juste et constante pour toute la durée de la tâche d'excavation.

Donnée(s) (les chiffres d'entrée)
  • Capacité du godet, \(q = 1.5 \, \text{m}^3\ \text{foisonné}\)
  • Temps de cycle, \(t_c = 22 \, \text{s}\)
  • Coefficient d'efficience, \(k_r = 0.80\)
Astuces(Pour aller plus vite)

Le calcul se fait en volume foisonné car c'est ce que la pelle manipule. On n'a pas besoin du coefficient de foisonnement pour cette question, ce qui simplifie le calcul. On ne convertira en volume en place que si nécessaire.

Schéma (Avant les calculs)
Du Théorique au Réel
Théoriquex 0.80Réel
Calcul(s) (l'application numérique)

1. Calcul de la production théorique :

\[ \begin{aligned} P_{f, \text{théo}} &= \frac{1.5 \, \text{m}^3 \cdot 3600 \, \text{s/h}}{22 \, \text{s}} \\ &\approx 245.45 \, \text{m}^3/\text{h} \end{aligned} \]

2. Calcul de la production réelle :

\[ \begin{aligned} P_{f, \text{réel}} &= 245.45 \, \text{m}^3/\text{h} \cdot 0.80 \\ &= 196.36 \, \text{m}^3/\text{h} \end{aligned} \]
Schéma (Après les calculs)
Production Réelle Estimée
196.36 m³/h(foisonné)
Réflexions (l'interprétation du résultat)

Alors que la pelle a un potentiel de 245 m³/h, on ne peut raisonnablement compter que sur une production de 196 m³/h. C'est ce chiffre, et non le chiffre théorique, qui doit être utilisé pour calculer la durée du chantier. La différence, près de 50 m³/h, représente la "perte" due aux inefficacités inhérentes à tout chantier.

Points de vigilance (les erreurs à éviter)

Ne pas confondre la production en volume foisonné et en volume en place. Ici, la question demande explicitement la production en volume foisonné, car c'est le débit de sortie de la pelle. On utilisera ce débit pour le comparer au volume total foisonné à évacuer.

Points à retenir (permettre a l'apprenant de maitriser la question)
  • La production réelle est la production théorique affectée d'un coefficient d'efficience.
  • \(P_{\text{réel}} = P_{\text{théo}} \times k_r\).
  • Le coefficient \(k_r\) est crucial pour des estimations de durée réalistes.
Le saviez-vous ? (la culture de l'ingénieur)

Les simulateurs d'engins de chantier, similaires aux simulateurs de vol, sont de plus en plus utilisés pour former les opérateurs. Ils permettent d'apprendre à optimiser les trajectoires et les mouvements pour réduire le temps de cycle, et donc augmenter la production, sans user la machine réelle ni consommer de carburant.

FAQ (pour lever les doutes)
Résultat Final (la conclusion chiffrée)
La production réelle de la pelle est estimée à 196.36 m³ foisonnés par heure.
A vous de jouer(pour verifier la comprehension de l'etudiant parrapport a la question)

Si le chantier était plus difficile (\(k_r = 0.70\)), quelle serait la nouvelle production réelle en m³/h foisonné ?

Question 4 : Calculer la durée totale du chantier (démolition + excavation) en jours

Principe (le concept physique)

C'est l'aboutissement de notre calcul. Le temps total du chantier est la somme des temps des différentes tâches. Ici, nous avons deux tâches séquentielles : d'abord la démolition du béton, puis l'excavation de la terre. On calcule la durée de l'excavation en divisant le volume de terre par la production réelle, on y ajoute la durée de démolition, puis on convertit le total en jours de travail.

Mini-Cours (approfondissement théorique)

Ce calcul simple est une brique de base de la planification par "chemin critique" (CPM). On identifie les tâches, on estime leur durée, et on définit leurs liens de dépendance (une tâche doit finir avant qu'une autre ne commence). La durée totale du projet est la durée du plus long chemin de tâches interdépendantes.

Remarque Pédagogique (le conseil du professeur)

Le résultat final, en jours, est le chiffre qui parle à tout le monde sur un chantier, du client au chef d'équipe. C'est la traduction concrète de tous les calculs techniques précédents. C'est ce chiffre qui sera inscrit dans le planning et qui engagera l'entreprise. Il faut donc être rigoureux et ne pas oublier d'inclure toutes les tâches, même celles qui paraissent annexes comme la démolition.

Normes (la référence réglementaire)

Les contrats de construction (par exemple, basés sur les normes AFNOR comme la NF P 03-001) définissent les délais d'exécution et les pénalités de retard. Un calcul de durée précis et justifiable est donc non seulement un outil de planification, mais aussi un élément contractuel et juridique essentiel.

Formule(s) (l'outil mathématique)

1. Durée de l'excavation en heures (\(D_{\text{excav}}\)) :

\[ D_{\text{excav}} = \frac{V_f}{P_{f, \text{réel}}} \]

2. Durée totale en heures (\(D_h\)) :

\[ D_h = D_{\text{excav}} + T_{\text{BRH}} \]

3. Durée totale en jours (\(D_j\)) :

\[ D_j = \frac{D_h}{H} \]
Hypothèses (le cadre du calcul)

On suppose que la démolition et l'excavation sont des tâches séquentielles (on ne peut pas excaver la terre avant d'avoir cassé le béton qui est dedans). On suppose que le chantier travaille 8 heures effectives par jour.

Donnée(s) (les chiffres d'entrée)
  • Volume de terre foisonné, \(V_f = 4585.75 \, \text{m}^3\) (du calcul Q2)
  • Production réelle horaire, \(P_{f, \text{réel}} = 196.36 \, \text{m}^3/\text{h}\) (du calcul Q3)
  • Temps de démolition, \(T_{\text{BRH}} = 4 \, \text{h}\)
  • Horaires de travail, \(H = 8 \, \text{h/jour}\)
Astuces(Pour aller plus vite)

Calculez d'abord la durée de terrassement en jours, puis ajoutez la durée de démolition en jours (4h = 0.5 jour). Cela permet de manipuler des chiffres plus petits et de mieux visualiser l'impact de chaque tâche.

Schéma (Avant les calculs)
Planning des Tâches
Démolition (4h)Excavation (? h)Durée Totale = ? jours
Calcul(s) (l'application numérique)

1. Calcul de la durée d'excavation en heures :

\[ \begin{aligned} D_{\text{excav}} &= \frac{4585.75 \, \text{m}^3}{196.36 \, \text{m}^3/\text{h}} \\ &\approx 23.35 \, \text{heures} \end{aligned} \]

2. Calcul de la durée totale en heures :

\[ \begin{aligned} D_h &= 23.35 \, \text{h} + 4 \, \text{h} \\ &= 27.35 \, \text{heures} \end{aligned} \]

3. Conversion en jours de travail :

\[ \begin{aligned} D_j &= \frac{27.35 \, \text{h}}{8 \, \text{h/jour}} \\ &\approx 3.42 \, \text{jours} \end{aligned} \]

En planification, on arrondit au supérieur. On retiendra donc 3.5 jours ou 4 jours selon le niveau de précision requis.

Schéma (Après les calculs)
Durée Totale Estimée
Démolition + Excavation3.5 Jours
Réflexions (l'interprétation du résultat)

L'estimation nous conduit à une durée totale de 3.5 jours. La démolition, bien que ne représentant qu'un petit volume, prend une demi-journée complète et a un impact significatif sur le planning. Omettre cette tâche aurait conduit à une sous-estimation de près de 15% de la durée totale.

Points de vigilance (les erreurs à éviter)

Attention à l'arrondi. Un résultat de 3.42 jours signifie qu'on entame la quatrième journée. Il faut donc toujours arrondir au supérieur (ici, 3.5 jours ou 4 jours). Arrondir à 3 jours serait une erreur de planification qui mettrait le chantier en retard dès le début.

Points à retenir (permettre a l'apprenant de maitriser la question)
  • La durée totale est la somme des durées de toutes les tâches séquentielles.
  • Il ne faut oublier aucune tâche, même celles qui semblent mineures.
  • Toujours arrondir la durée finale à la demi-journée ou journée supérieure pour un planning réaliste.
Le saviez-vous ? (la culture de l'ingénieur)

Pour les très grands projets (lignes de TGV, autoroutes), les plannings sont gérés avec des "diagrammes chemin de fer". Ces graphiques représentent le temps en abscisse et la distance en ordonnée, permettant de visualiser l'avancement des différents ateliers le long du tracé et de gérer leurs interférences.

FAQ (pour lever les doutes)
Résultat Final (la conclusion chiffrée)
La durée totale estimée pour le chantier est de 3.5 jours.
A vous de jouer(pour verifier la comprehension de l'etudiant parrapport a la question)

Si la démolition du béton prenait 8 heures, quelle serait la durée totale en jours (arrondie au supérieur) ?


Outil Interactif : Analyse de la Production

Modifiez les paramètres de la pelle pour voir leur influence sur la production théorique.

Paramètres de la Pelle
1.5 m³
22 s
0.80
Durée Estimée du Chantier
Production Réelle (m³/h foisonné) -
Durée Totale (heures) -
Durée Totale (jours) -

Le Saviez-Vous ?

Le "Chemin Critique" (Critical Path Method - CPM) est une technique de planification développée dans les années 1950. Elle consiste à identifier la séquence de tâches qui ne peuvent pas prendre de retard sans retarder l'ensemble du projet. Toute l'attention du chef de projet se concentre sur les tâches de ce chemin critique pour garantir le respect des délais.


Foire Aux Questions (FAQ)

Que se passe-t-il si la pelle tombe en panne ?

Une panne sur l'engin de production principal (la pelle) est un aléa majeur. Si la panne est courte, elle sera absorbée par le coefficient d'efficience. Si elle est longue (plusieurs heures ou jours), elle n'est pas couverte par ce coefficient et entraînera un retard direct sur le planning, qui devra être reprogrammé.

Comment choisir la bonne pelle pour un chantier ?

Le choix dépend de plusieurs facteurs : le volume total à excaver, la nature du terrain (une roche dure nécessite une pelle plus puissante), l'espace disponible sur le chantier (une grosse pelle n'est pas maniable en ville), et bien sûr le coût de location ou d'achat de la machine. L'objectif est de trouver le meilleur compromis entre une production élevée et un coût horaire maîtrisé.


Quiz Final : Testez vos connaissances

1. Si le coefficient d'efficience (\(k_r\)) passe de 0.80 à 0.70, la durée du chantier va...

2. Pour réduire de moitié la durée d'un chantier de terrassement, il faut...


Volume en place
Volume d'un matériau tel qu'il se trouve dans son état naturel dans le sol, avant toute excavation ou perturbation.
Volume foisonné
Volume apparent d'un matériau après son extraction. Ce volume est supérieur au volume en place en raison de la décompaction.
Production (ou Rendement)
Quantité de travail qu'une ressource (engin, équipe) peut accomplir par unité de temps (par exemple, en m³/heure).
Calcul du Temps de Terrassement

D’autres exercices de terrassement:

0 commentaires
Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *