Cycle de bulldozer en terrassement

Calcul du Cycle de Bulldozer en Terrassement

Calcul du Cycle de bulldozer en Terrassement

Contexte : Le bulldozer, engin polyvalent au cœur des mouvements de terres.

Le bulldozer, ou bouteur, est un engin de chantier essentiel pour les travaux de terrassement sur de courtes distances. Sa puissance lui permet d'excaver, de pousser et de niveler de grandes quantités de matériaux. Le calcul de son cycle de productionEnsemble des opérations successives (poussage, retour, virage) que le bulldozer réalise pour déplacer un volume de matériau de la zone d'excavation à la zone de dépôt. est fondamental pour estimer la durée et le coût des opérations de terrassement, comme la création de plateformes, le décapage de terre végétale ou le remblayage de tranchées. Cet exercice vous apprendra à décomposer le cycle d'un bulldozer pour en calculer le rendement horaire.

Remarque Pédagogique : Cet exercice illustre comment les caractéristiques d'un engin (capacité de la lame, vitesses) et les conditions du chantier (distance, nature du sol) s'associent pour définir une performance. La maîtrise de ce calcul permet au chef de chantier ou à l'ingénieur travaux de choisir le bon matériel et d'organiser le travail pour respecter les objectifs de production et de rentabilité.


Objectifs Pédagogiques

  • Décomposer le cycle de travail d'un bulldozer en temps fixes et temps variables.
  • Calculer les temps de poussage et de retour en fonction des distances et des vitesses.
  • Calculer le volume de matériau réel déplacé à chaque cycle en tenant compte du foisonnement.
  • Déterminer le temps de cycle total du bulldozer.
  • Calculer le rendement horaireVolume de matériau (exprimé en m³ de matériau en place) que le bulldozer peut déplacer en une heure de travail effectif. C'est l'indicateur clé de sa productivité. en tenant compte d'un coefficient d'efficience.

Données de l'étude

Un bulldozer est utilisé pour déplacer des terres meubles sur une distance de 50 mètres afin de créer une plateforme. On cherche à estimer sa production horaire pour planifier la durée de la tâche. Les données de l'étude sont les suivantes :

Schéma du Cycle du Bulldozer
Zone de travail Déblai Dépôt 🚜 Poussage (D = 50 m) Retour à vide
Paramètre Symbole Valeur Unité
Distance de refoulement \(D\) 50 \(\text{m}\)
Vitesse de poussage \(V_p\) 2.5 \(\text{km/h}\)
Vitesse de retour \(V_r\) 6 \(\text{km/h}\)
Temps fixe (virages, changements de vitesse) \(T_v\) 0.20 \(\text{minutes}\)
Capacité de la lame \(C_{\text{lame}}\) 3.5 \(\text{m}^3\)
Coefficient de foisonnement \(C_f\) 1.25 -
Coefficient d'efficience \(E\) 0.83 -

Questions à traiter

  1. Calculer les temps variables du cycle : le temps de poussage et le temps de retour.
  2. Calculer le temps de cycle total du bulldozer en minutes.
  3. Calculer le volume de matériau en place (non foisonné) déplacé à chaque cycle.
  4. Calculer le rendement horaire effectif du bulldozer en m³/heure de matériau en place.

Les bases du Calcul de Cycle d'un Bulldozer

Avant de plonger dans la correction, revoyons quelques concepts clés.

1. Décomposition du Cycle d'un Bulldozer :
Le cycle d'un bulldozer est plus simple que celui d'un camion et se compose de :

  • Temps de poussage (variable) : Dépend de la distance et de la vitesse de refoulement.
  • Temps de retour (variable) : Dépend de la distance et de la vitesse en marche arrière.
  • Temps fixe : Temps pour les manœuvres, les virages et les changements de vitesse. Il est considéré constant pour une tâche donnée.
\[ T_{\text{cycle}} = T_{\text{poussage}} + T_{\text{retour}} + T_{\text{fixe}} \]

2. Volume Réel Déplacé :
La capacité de la lame indiquée par le constructeur est un volume de matériau foisonné (déjà remué). Pour connaître le volume de terrain "en place" que l'on a réellement terrassé, il faut diviser le volume de la lame par le coefficient de foisonnement. \[ V_{\text{en place}} = \frac{C_{\text{lame}}}{C_f} \]

3. Rendement Théorique et Réel :
Le rendement théorique se calcule en supposant que l'engin travaille 60 minutes par heure. En réalité, il y a des pauses, des attentes, des petits ajustements. On applique donc un coefficient d'efficience (souvent 50 min/h, soit 0.83) pour obtenir un rendement réel, plus proche de la réalité du chantier. \[ R_{\text{réel}} = \frac{V_{\text{en place par cycle}} \times 60}{T_{\text{cycle (min)}}} \times E_{\text{efficience}} \]


Correction : Calcul du Cycle de bulldozer en Terrassement

Question 1 : Calculer les temps variables du cycle

Principe (le concept physique)

Les temps variables sont les phases du cycle dont la durée dépend directement de la distance à parcourir. Pour un bulldozer, il s'agit du temps passé à pousser le matériau vers l'avant et du temps passé à reculer pour commencer un nouveau cycle. Ces temps sont inversement proportionnels à la vitesse de l'engin dans chaque phase.

Mini-Cours (approfondissement théorique)

La vitesse de poussage est faible car le bulldozer doit vaincre la résistance du matériau et la friction. La vitesse de retour est bien plus élevée car l'engin se déplace à vide, sans effort de poussée. Ces vitesses sont également affectées par la pente du terrain : un bulldozer qui pousse en descendant sera plus rapide qu'en montant.

Remarque Pédagogique (le conseil du professeur)

La principale difficulté ici, comme souvent en calcul de rendement, est la gestion des unités. On nous donne des distances en mètres, des vitesses en kilomètres/heure et on cherche des temps en minutes. La conversion est une étape obligatoire et une source fréquente d'erreurs. Soyez méthodique.

Normes (la référence réglementaire)

Les manuels des constructeurs d'engins (Caterpillar, Komatsu, etc.) fournissent des abaques de production qui donnent des estimations de rendement en fonction du type de matériau, de la distance de poussage et du modèle de bulldozer. Ces abaques sont basés sur des milliers d'heures d'essais et intègrent déjà les calculs de cycle.

Formule(s) (l'outil mathématique)

Pour calculer un temps en minutes à partir d'une distance en mètres et d'une vitesse en km/h :

\[ T_{\text{(min)}} = \frac{D_{\text{(m)}}}{V_{\text{(km/h)}} \times \frac{1000}{60}} \]
Hypothèses (le cadre du calcul)

On suppose que le bulldozer atteint instantanément ses vitesses de travail et les maintient constantes sur toute la distance. Le terrain est considéré comme horizontal.

Donnée(s) (les chiffres d'entrée)
  • Distance, \(D = 50 \, \text{m}\)
  • Vitesse de poussage, \(V_p = 2.5 \, \text{km/h}\)
  • Vitesse de retour, \(V_r = 6 \, \text{km/h}\)
Astuces(Pour aller plus vite)

Retenez le facteur de conversion 16.67 pour passer des km/h aux m/min. C'est très pratique. \(V_p = 2.5 \times 16.67 = 41.67 \, \text{m/min}\). \(T_p = 50 / 41.67 = 1.2 \, \text{min}\). \(V_r = 6 \times 16.67 = 100 \, \text{m/min}\). \(T_r = 50 / 100 = 0.5 \, \text{min}\).

Schéma (Avant les calculs)
Phases variables du cycle
🚜⛰️Poussage (T = ?)Retour (T = ?)
Calcul(s) (l'application numérique)

1. Calcul du temps de poussage :

\[ \begin{aligned} T_p &= \frac{50 \, \text{m}}{2.5 \, \text{km/h} \times \frac{1000 \, \text{m/km}}{60 \, \text{min/h}}} \\ &= \frac{50 \, \text{m}}{41.67 \, \text{m/min}} \\ &= 1.2 \, \text{minutes} \end{aligned} \]

2. Calcul du temps de retour :

\[ \begin{aligned} T_r &= \frac{50 \, \text{m}}{6 \, \text{km/h} \times \frac{1000 \, \text{m/km}}{60 \, \text{min/h}}} \\ &= \frac{50 \, \text{m}}{100 \, \text{m/min}} \\ &= 0.5 \, \text{minutes} \end{aligned} \]
Schéma (Après les calculs)
Temps variables calculés
🚜⛰️Tp = 1.2 minTr = 0.5 min
Réflexions (l'interprétation du résultat)

Comme attendu, le temps de retour est significativement plus court que le temps d'aller (environ 38% plus rapide). Cette différence est fondamentale dans l'organisation des rotations et ne doit jamais être négligée.

Points de vigilance (les erreurs à éviter)

L'erreur classique est de se tromper dans le sens de la conversion. Si le résultat semble aberrant (par exemple un temps de plusieurs heures pour pousser sur 50m), vérifiez que vous avez bien divisé la distance par la vitesse et non l'inverse, et que votre facteur de conversion (1000/60) est correctement appliqué.

Points à retenir (permettre a l'apprenant de maitriser la question)
  • Le cycle d'un bulldozer se décompose en temps de poussage, de retour et un temps fixe.
  • Le calcul du temps est toujours \(T = D/V\).
  • La conversion des unités est une étape cruciale et non négociable.
Le saviez-vous ? (la culture de l'ingénieur)

Pour optimiser le terrassement avec un bulldozer, on utilise souvent la technique du "travail en tranchée". Le bulldozer creuse une légère tranchée lors des premiers passages. Les bords de cette tranchée (les "merlons") agissent comme des guides et empêchent le matériau de s'échapper sur les côtés de la lame, ce qui augmente le volume poussé à chaque cycle et améliore le rendement de 15 à 20%.

FAQ (pour lever les doutes)
Résultat Final (la conclusion chiffrée)
Le temps de poussage est de 1.2 minutes et le temps de retour est de 0.5 minutes.
A vous de jouer(pour verifier la comprehension de l'etudiant parrapport a la question)

Si la distance de poussage était de 80 mètres, quel serait le nouveau temps de poussage en minutes ?

Question 2 : Calculer le temps de cycle total du bulldozer

Principe (le concept physique)

Le temps de cycle total est la somme de toutes les phases, productives ou non, nécessaires pour effectuer une opération complète. Il inclut les temps variables que nous venons de calculer (poussage et retour) ainsi que les temps considérés comme fixes, qui correspondent ici aux manœuvres de l'engin (s'arrêter, changer de vitesse, tourner).

Mini-Cours (approfondissement théorique)

Le "temps fixe" est une simplification. En réalité, il dépend de l'habileté du conducteur et de la configuration de la zone de travail. Des études de "temps et mouvements" permettent de chronométrer ces opérations pour obtenir des valeurs moyennes fiables. Pour la planification, on utilise des valeurs standards issues de catalogues de rendement.

Remarque Pédagogique (le conseil du professeur)

Ce calcul est une simple addition, mais il est fondamental. Le temps de cycle est le "dénominateur" de votre productivité. Pour un même volume de lame, plus le cycle est court, plus le rendement est élevé. Chaque seconde gagnée sur le cycle se traduit par des gains de production importants sur la durée d'un chantier.

Normes (la référence réglementaire)

Il n'y a pas de norme à proprement parler pour le calcul de cycle, mais des méthodologies standardisées dans les manuels de génie civil et les guides de productivité des constructeurs. Ces méthodes garantissent que les estimations sont comparables et basées sur des hypothèses communes.

Formule(s) (l'outil mathématique)
\[ T_{\text{cycle}} = T_{\text{poussage}} + T_{\text{retour}} + T_{\text{fixe}} \]
Hypothèses (le cadre du calcul)

On suppose que le temps fixe est constant à chaque cycle et ne dépend pas de la distance de poussage (ce qui est une hypothèse raisonnable pour de courtes distances).

Donnée(s) (les chiffres d'entrée)
  • Temps de poussage, \(T_p = 1.2 \, \text{min}\) (de Q1)
  • Temps de retour, \(T_r = 0.5 \, \text{min}\) (de Q1)
  • Temps fixe, \(T_v = 0.20 \, \text{min}\)
Astuces(Pour aller plus vite)

Lorsque vous faites ces calculs sur le terrain ou rapidement, pensez en "unités de travail". Ici, le cycle est de 1.9 minutes. C'est un peu moins de 2 minutes. Vous pouvez donc estimer rapidement que le bulldozer fera un peu plus de 30 cycles par heure (60 / 1.9), ce qui donne un bon ordre de grandeur avant le calcul précis.

Schéma (Avant les calculs)
Addition des Temps du Cycle
1.2 min+0.5 min+0.2 min=?
Calcul(s) (l'application numérique)

On additionne simplement les trois composantes du cycle :

\[ \begin{aligned} T_{\text{cycle}} &= 1.2 \, \text{min} + 0.5 \, \text{min} + 0.2 \, \text{min} \\ &= 1.9 \, \text{minutes} \end{aligned} \]
Schéma (Après les calculs)
Cycle Total
1.9 minTemps de Cycle
Réflexions (l'interprétation du résultat)

Un cycle complet prend 1.9 minutes. C'est une information cruciale. Cela signifie que toutes les 1.9 minutes, le bulldozer déplace une charge de matériau. Cette cadence est la base de tous les calculs de productivité qui vont suivre.

Points de vigilance (les erreurs à éviter)

Assurez-vous que toutes les composantes du temps sont dans la même unité (ici, les minutes) avant de les additionner. Additionner des minutes et des secondes sans conversion est une erreur classique qui fausse complètement le résultat.

Points à retenir (permettre a l'apprenant de maitriser la question)
  • Le temps de cycle total est la somme des temps variables et du temps fixe.
  • Il représente la durée totale d'une opération de poussage complète.
  • C'est une valeur clé pour déterminer la cadence de production de l'engin.
Le saviez-vous ? (la culture de l'ingénieur)

Les bulldozers modernes sont équipés de transmissions automatiques sophistiquées qui optimisent le passage des vitesses en fonction de la charge sur la lame. Cela permet de réduire les "temps fixes" de changement de rapport et d'améliorer la fluidité du cycle, augmentant ainsi le rendement global.

FAQ (pour lever les doutes)
Résultat Final (la conclusion chiffrée)
Le temps de cycle total du bulldozer est de 1.9 minutes.
A vous de jouer(pour verifier la comprehension de l'etudiant parrapport a la question)

Si le temps fixe était de 0.25 minutes, quel serait le nouveau temps de cycle total ?

Question 3 : Calculer le volume de matériau en place déplacé

Principe (le concept physique)

Le volume indiqué pour la lame du bulldozer correspond à du matériau déjà remué, foisonné. Or, sur un chantier, on est payé et on mesure les quantités en "mètres cubes en place" (le volume du terrain avant qu'on y touche). Pour connaître la quantité de travail réelle effectuée, il faut convertir le volume foisonné de la lame en volume en place, en utilisant le coefficient de foisonnement.

Mini-Cours (approfondissement théorique)

Le foisonnement est un phénomène physique dû à la réorganisation des grains de sol. En creusant, on introduit des vides entre les particules, ce qui augmente le volume global. Ce volume diminuera à nouveau lors du compactage. La gestion des volumes (déblai en place, déblai foisonné, remblai compacté) est au cœur du métier de terrassier.

Remarque Pédagogique (le conseil du professeur)

Pensez au foisonnement comme à un "zoom". Le volume en place est la vue à 100%. Le volume foisonné est la vue "zoomée" à 125% (si Cf = 1.25). Pour revenir au volume original, il faut "dézoomer", c'est-à-dire diviser par le coefficient de foisonnement. Ne jamais multiplier, ce qui est une erreur courante.

Normes (la référence réglementaire)

Les normes de terrassement, comme la norme NF P11-300 en France, définissent précisément les états des matériaux (en place, foisonné, compacté) et les méthodes de mesure des volumes, car ces valeurs sont la base de la facturation des travaux.

Formule(s) (l'outil mathématique)
\[ V_{\text{en place}} = \frac{C_{\text{lame}}}{C_f} \]
Hypothèses (le cadre du calcul)

On suppose que le coefficient de foisonnement est constant pour tout le matériau et que la lame du bulldozer est toujours remplie à sa capacité nominale à chaque cycle.

Donnée(s) (les chiffres d'entrée)
  • Capacité de la lame, \(C_{\text{lame}} = 3.5 \, \text{m}^3\)
  • Coefficient de foisonnement, \(C_f = 1.25\)
Astuces(Pour aller plus vite)

Diviser par 1.25 revient à multiplier par 0.8. C'est un calcul mental rapide : 3.5 * 0.8 = 2.8. Connaître ces équivalences pour les coefficients de foisonnement courants (1.20, 1.25, 1.30) peut faire gagner du temps.

Schéma (Avant les calculs)
Du Foisonné au Réel
Volume Lame3.5 m³ (foisonné)/ 1.25Volume en Place? m³
Calcul(s) (l'application numérique)

On applique directement la formule :

\[ \begin{aligned} V_{\text{en place}} &= \frac{3.5 \, \text{m}^3}{1.25} \\ &= 2.8 \, \text{m}^3 \end{aligned} \]
Schéma (Après les calculs)
Volume Réel Déplacé par Cycle
2.8 m³(en place)
Réflexions (l'interprétation du résultat)

À chaque cycle de 1.9 minutes, le bulldozer déplace en réalité l'équivalent de 2.8 m³ de terrain compacté. C'est cette valeur, et non les 3.5 m³ de la lame, qui doit être utilisée pour calculer la production réelle et le volume total de terrassement effectué.

Points de vigilance (les erreurs à éviter)

Ne jamais utiliser le volume de la lame directement pour calculer le rendement en matériau en place. C'est une erreur fondamentale qui conduirait à surestimer la production de 25% dans notre cas, ce qui aurait des conséquences graves sur la planification et le budget du chantier.

Points à retenir (permettre a l'apprenant de maitriser la question)
  • La capacité de la lame est un volume de matériau foisonné.
  • Le volume de travail réel est le volume "en place".
  • Pour passer du foisonné à l'en place, on divise par le coefficient de foisonnement.
Le saviez-vous ? (la culture de l'ingénieur)

Certains matériaux, très rares, ont un coefficient de foisonnement inférieur à 1. C'est le cas de certains sols organiques ou tourbeux qui, lorsqu'ils sont excavés, perdent leur eau et se contractent. On parle alors de "contre-foisonnement".

FAQ (pour lever les doutes)
Résultat Final (la conclusion chiffrée)
Le volume de matériau en place déplacé à chaque cycle est de 2.8 m³.
A vous de jouer(pour verifier la comprehension de l'etudiant parrapport a la question)

Si le matériau était de la roche fragmentée avec un \(C_f\) de 1.6, quel serait le volume en place déplacé ?

Question 4 : Calculer le rendement horaire effectif

Principe (le concept physique)

Le rendement horaire est la quantité totale de matériau que le bulldozer peut déplacer en une heure de travail. On le calcule en déterminant d'abord combien de cycles l'engin peut effectuer en 60 minutes, puis en multipliant ce nombre de cycles par le volume de matériau en place déplacé à chaque cycle. Enfin, on applique un coefficient d'efficience pour passer d'un rendement théorique à un rendement effectif, plus réaliste.

Mini-Cours (approfondissement théorique)

Le coefficient d'efficience est une notion clé en gestion de production. Il représente le ratio entre le temps de travail productif et le temps de travail total. Un coefficient de 0.83 signifie que sur une heure de 60 minutes, l'engin travaille réellement de manière productive pendant \(60 \times 0.83 \approx 50\) minutes. Les 10 minutes restantes sont "perdues" en pauses, attentes, discussions, etc.

Remarque Pédagogique (le conseil du professeur)

Ce calcul final est l'aboutissement de tout l'exercice. C'est le chiffre que le chef de chantier utilisera pour planifier : "Si mon bulldozer produit 80 m³ par heure, et que je dois déplacer 8000 m³, il me faudra 100 heures de travail". C'est aussi simple et aussi crucial que cela.

Normes (la référence réglementaire)

Les ratios de productivité et les coefficients d'efficience sont souvent capitalisés dans les bases de données des entreprises de BTP. Ils constituent un savoir-faire précieux, basé sur l'historique de milliers de chantiers, et permettent d'établir des devis de plus en plus précis.

Formule(s) (l'outil mathématique)

1. Nombre de cycles par heure théorique :

\[ N_{\text{cycles/h}} = \frac{60 \, \text{min/h}}{T_{\text{cycle (min)}}} \]

2. Rendement horaire effectif :

\[ R_{\text{effectif}} = N_{\text{cycles/h}} \times V_{\text{en place}} \times E_{\text{efficience}} \]
Hypothèses (le cadre du calcul)

On suppose que le coefficient d'efficience de 0.83 (équivalent à 50 minutes de travail par heure) est une estimation juste des conditions réelles du chantier.

Donnée(s) (les chiffres d'entrée)
  • Temps de cycle, \(T_{\text{cycle}} = 1.9 \, \text{min}\) (de Q2)
  • Volume en place par cycle, \(V_{\text{en place}} = 2.8 \, \text{m}^3\) (de Q3)
  • Coefficient d'efficience, \(E = 0.83\)
Astuces(Pour aller plus vite)

Vous pouvez combiner toutes les étapes en une seule formule : \(R = ( (60 / T_{cycle}) \times (C_{lame} / C_f) ) \times E\). Cela permet de voir directement l'impact de chaque paramètre. Par exemple, si on divise le temps de cycle par deux, on double le rendement.

Schéma (Avant les calculs)
Du Cycle à la Production Horaire
1 Cycle1.9 min2.8 m³x ? / heureRendement = ? m³/h
Calcul(s) (l'application numérique)

1. Calcul du nombre de cycles par heure (théorique) :

\[ \begin{aligned} N_{\text{cycles/h}} &= \frac{60 \, \text{min/h}}{1.9 \, \text{min}} \\ &\approx 31.58 \, \text{cycles/h} \end{aligned} \]

2. Calcul du rendement horaire effectif :

\[ \begin{aligned} R_{\text{effectif}} &= 31.58 \, \text{cycles/h} \times 2.8 \, \text{m}^3/\text{cycle} \times 0.83 \\ &\approx 88.42 \, \text{m}^3/\text{h} \times 0.83 \\ &\approx 73.4 \, \text{m}^3/\text{h} \end{aligned} \]
Schéma (Après les calculs)
Production sur une Heure
En 1 heure de travail~73 m³de terre déplacée
Réflexions (l'interprétation du résultat)

Le rendement effectif du bulldozer dans ces conditions est d'environ 73 m³ par heure. Ce chiffre est concret et directement utilisable pour la planification. Si la plateforme à créer représente un volume de 1500 m³, on peut estimer la durée de la tâche à \(1500 / 73 \approx 20.5\) heures de travail.

Points de vigilance (les erreurs à éviter)

Ne pas oublier d'appliquer le coefficient d'efficience. Utiliser le rendement théorique (88.4 m³/h) pour planifier un chantier conduirait à une sous-estimation systématique des durées de tâches et donc à des retards probables.

Points à retenir (permettre a l'apprenant de maitriser la question)
  • Le rendement se calcule à partir du temps de cycle et du volume par cycle.
  • Le rendement théorique (60 min/h) doit être corrigé par un coefficient d'efficience.
  • Le rendement final s'exprime en volume de matériau en place par heure.
Le saviez-vous ? (la culture de l'ingénieur)

Les systèmes de guidage GPS pour bulldozers permettent non seulement de réaliser des nivellements d'une très grande précision (de l'ordre du centimètre), mais ils enregistrent aussi en continu les cycles de l'engin. Ces données sont ensuite analysées pour calculer les rendements réels et identifier les sources d'inefficacité (temps d'attente, trajets non optimisés).

FAQ (pour lever les doutes)
Résultat Final (la conclusion chiffrée)
Le rendement horaire effectif du bulldozer est d'environ 73.4 m³/h.
A vous de jouer(pour verifier la comprehension de l'etudiant parrapport a la question)

Si l'efficience du chantier chutait à 0.75 (45 min/h), quel serait le nouveau rendement en m³/h ?


Outil Interactif : Paramètres de Productivité du Bulldozer

Modifiez les paramètres du chantier pour voir leur influence sur le temps de cycle et le rendement horaire.

Paramètres d'Entrée
50 m
2.5 km/h
3.5 m³
Résultats Clés
Temps de cycle (min) -
Volume par cycle (m³ en place) -
Rendement horaire (m³/h) -

Le Saviez-Vous ?

Le plus grand bulldozer du monde est le Komatsu D575A-3 Super Dozer. Pesant plus de 150 tonnes (le poids de 2 chars d'assaut), sa lame peut pousser près de 70 m³ de matériau en un seul passage, l'équivalent du volume d'un petit appartement ! Il est principalement utilisé dans les mines de charbon à ciel ouvert.


Foire Aux Questions (FAQ)

Quelle est la distance de poussage idéale pour un bulldozer ?

Les bulldozers sont plus efficaces sur de courtes distances, généralement entre 30 et 100 mètres. Au-delà, le temps de cycle augmente rapidement et il devient plus rentable d'utiliser une pelle et des camions (un atelier de "chargement-transport"). Le choix de la méthode dépend donc crucialement de la distance à parcourir.

Comment la pente du terrain affecte-t-elle le rendement ?

La pente a un impact énorme. Une pente favorable (descente) peut augmenter la vitesse de poussage et réduire l'effort moteur, augmentant le rendement. À l'inverse, une pente défavorable (montée) réduit drastiquement la vitesse et la capacité de poussée, faisant chuter le rendement. Les constructeurs fournissent des abaques pour corriger les calculs en fonction de la pente.


Quiz Final : Testez vos connaissances

1. Si la distance de poussage est doublée, le temps de cycle du bulldozer va...

2. Un sol avec un coefficient de foisonnement plus élevé (ex: 1.4 au lieu de 1.25)...


Cycle de Production
Ensemble des opérations successives (poussage, retour, virage) que le bulldozer réalise pour déplacer un volume de matériau de la zone d'excavation à la zone de dépôt.
Refoulement
Action de pousser les matériaux avec la lame du bulldozer. La distance de refoulement est un paramètre clé du calcul de cycle.
Rendement Horaire
Volume de matériau (exprimé en m³ de matériau en place) que le bulldozer peut déplacer en une heure de travail effectif. C'est l'indicateur clé de sa productivité.
Calcul du Cycle de bulldozer en Terrassement

D’autres exercices en terrassement :

0 commentaires
Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *