Calcul de la Cadence de Terrassement d'un Chantier
Contexte : L'optimisation des mouvements de terres, un enjeu majeur.
En Génie Civil, les projets de terrassement représentent souvent une part significative du coût et du planning. Savoir calculer et optimiser la cadence des ateliers (pelle, tombereaux) est donc essentiel pour un conducteur de travaux. Une mauvaise estimation peut entraîner des retards coûteux, des surcoûts en matériel ou une sous-utilisation des engins. Cet exercice vous plonge au cœur de la problématique : comment équilibrer une flotte d'engins pour atteindre une production journalière cible, en tenant compte des réalités du terrain comme le foisonnementAugmentation du volume des terres lorsqu'elles sont extraites de leur état en place (compact) à un état remanié (lâche). Un coefficient de 1.25 signifie que 1 m³ en place devient 1.25 m³ une fois excavé. des matériaux et le rendementCoefficient (inférieur à 1) qui prend en compte les aléas et les temps improductifs d'un chantier (pannes, météo, pauses, etc.). Il permet de passer d'une cadence théorique à une cadence réelle. global du chantier.
Remarque Pédagogique : Cet exercice illustre la gestion de production appliquée au BTP. Nous allons décomposer la "chaîne de production" (extraction -> chargement -> transport -> déchargement) en analysant les temps de cycle de chaque maillon (pelle et camions) pour identifier le "goulot d'étranglement" qui dictera la cadence de l'ensemble. C'est une démarche fondamentale pour dimensionner un atelier de terrassement.
Objectifs Pédagogiques
- Calculer le temps de cycleDurée totale nécessaire à un engin (pelle, camion) pour effectuer une opération complète et revenir à son point de départ, prêt à recommencer. d'une pelle et d'un tombereau.
- Appliquer le concept de foisonnementAugmentation du volume des terres lorsqu'elles sont extraites de leur état en place (compact) à un état remanié (lâche). Un coefficient de 1.25 signifie que 1 m³ en place devient 1.25 m³ une fois excavé. pour convertir des volumes.
- Déterminer le nombre optimal d'engins pour équilibrer un atelier.
- Calculer une cadence de production réelle en intégrant un rendement de chantierCoefficient (inférieur à 1) qui prend en compte les aléas et les temps improductifs d'un chantier (pannes, météo, pauses, etc.). Il permet de passer d'une cadence théorique à une cadence réelle..
- Estimer la durée totale d'un chantier de terrassement.
Données de l'étude
Schéma du Cycle de Terrassement
Paramètre | Symbole | Valeur | Unité |
---|---|---|---|
Volume total à excaver | \(V_{\text{place}}\) | 15 000 | \(\text{m}^3\) |
Capacité godet pelle | \(C_{\text{pelle}}\) | 2.5 | \(\text{m}^3 \text{ foisonné}\) |
Temps de cycle pelle | \(T_{\text{pelle}}\) | 25 | \(\text{secondes}\) |
Capacité benne tombereau | \(C_{\text{camion}}\) | 18 | \(\text{m}^3 \text{ foisonné}\) |
Distance aller | \(D\) | 5 | \(\text{km}\) |
Vitesse camion (chargé / à vide) | \(V_{\text{charge}} / V_{\text{vide}}\) | 30 / 50 | \(\text{km/h}\) |
Temps de manœuvre camion | \(T_{\text{manœuvre}}\) | 3 | \(\text{minutes}\) |
Coefficient de foisonnement | \(C_f\) | 1.25 | - |
Rendement du chantier | \(R\) | 0.80 | - |
Durée journalière de travail | \(D_{\text{jour}}\) | 8 | \(\text{heures}\) |
Questions à traiter
- Calculer la production théorique de la pelle en m³ foisonnés par heure.
- Calculer le temps de cycle complet d'un tombereau en minutes.
- Déterminer le nombre de tombereaux idéal pour servir la pelle sans temps mort.
- Calculer la cadence réelle journalière de l'atelier (en m³ en place par jour).
- En déduire la durée totale du chantier en jours.
Les bases du Calcul de Cadence
Avant de plonger dans la correction, revoyons quelques concepts clés du terrassement.
1. Le Temps de Cycle :
C'est la durée totale pour qu'un engin accomplisse sa tâche et revienne à sa position initiale. Pour une pelle, c'est : charger le godet, pivoter, vider, revenir. Pour un camion, c'est : attendre, se faire charger, rouler chargé, vider, rouler à vide, revenir. L'optimisation des cycles est la clé de la productivité.
2. Le Foisonnement :
Un sol compacté (en place) a un certain volume. Quand on l'excave, on brise sa structure, on introduit de l'air : son volume augmente. Ce phénomène est le foisonnement. Toutes les capacités des engins (godets, bennes) sont données en volume foisonné (ou "lâche"). La formule de conversion est :
\[ V_{\text{foisonné}} = V_{\text{en place}} \times C_f \]
3. Le Rendement de Chantier :
Aucun chantier ne fonctionne à 100% de sa capacité théorique. Le rendement (ou efficacité) est un coefficient réaliste (souvent entre 0.75 et 0.85) qui prend en compte les arrêts (pannes, attente, météo, pauses...). Il transforme un calcul théorique en une estimation pratique.
\[ \text{Production}_{\text{réelle}} = \text{Production}_{\text{théorique}} \times \text{Rendement} \]
Correction : Calcul de la Cadence de Terrassement d'un Chantier
Question 1 : Production théorique de la pelle
Principe (le concept physique)
La production d'une pelle est simplement le nombre de cycles qu'elle peut effectuer en une heure, multiplié par le volume qu'elle déplace à chaque cycle. C'est le "moteur" de notre chaîne de production. Toute la flotte de camions devra être dimensionnée pour absorber ce débit.
Mini-Cours (approfondissement théorique)
La production théorique est une performance maximale calculée dans des conditions idéales. Elle ne tient pas compte des pauses de l'opérateur, des pannes mineures ou des ajustements. Elle sert de base de référence sur laquelle on appliquera des coefficients de rendement pour obtenir une estimation réaliste de la production sur le chantier.
Remarque Pédagogique (le conseil du professeur)
Imaginez que vous remplissez une piscine avec un seau. Votre "capacité" est le volume du seau, et votre "temps de cycle" est le temps qu'il vous faut pour aller au robinet, remplir le seau, marcher jusqu'à la piscine, vider et revenir. Votre débit (production) dépend de la vitesse à laquelle vous répétez ce cycle. Pour la pelle, c'est exactement le même principe.
Normes (la référence réglementaire)
Les constructeurs d'engins (Caterpillar, Komatsu, Volvo, etc.) fournissent des abaques et des spécifications techniques qui donnent les temps de cycle théoriques de leurs machines dans diverses conditions (type de sol, angle de rotation). Ces données sont une base de départ pour les calculs de l'ingénieur méthodes.
Formule(s) (l'outil mathématique)
La production horaire théorique (\(Q_{\text{pelle}}\)) est :
Hypothèses (le cadre du calcul)
On suppose que la pelle travaille en continu sans aucune interruption, que le matériau est facile à excaver et que chaque godet est rempli à sa capacité nominale.
Donnée(s) (les chiffres d'entrée)
- Temps de cycle pelle, \(T_{\text{pelle}} = 25 \, \text{s}\)
- Capacité godet pelle, \(C_{\text{pelle}} = 2.5 \, \text{m}^3 \text{ foisonné}\)
Astuces(Pour aller plus vite)
Rappelez-vous qu'une minute contient 2.4 cycles de 25 secondes (60 / 25 = 2.4). La production par minute est donc de 2.4 cycles × 2.5 m³/cycle = 6 m³. Multiplié par 60 minutes, cela donne bien 360 m³/h.
Schéma (Avant les calculs)
Cycle de Production de la Pelle
Calcul(s) (l'application numérique)
On applique la formule pour obtenir une production en m³ foisonnés par heure.
Schéma (Après les calculs)
Débit Théorique de la Pelle
Réflexions (l'interprétation du résultat)
La pelle est capable de produire 360 m³ de matériaux foisonnés chaque heure, en théorie. C'est notre débit maximal de référence. Il est impossible pour l'atelier de produire plus que cela, même avec une infinité de camions.
Points de vigilance (les erreurs à éviter)
Attention aux unités. Le temps de cycle est en secondes, il faut donc utiliser 3600 pour convertir en heures. Ne pas confondre le volume foisonné (capacité du godet) et le volume en place à ce stade.
Points à retenir (permettre a l'apprenant de maitriser la question)
- La production est le produit du nombre de cycles par heure et du volume par cycle.
- Le temps de cycle est l'élément clé de la productivité de l'engin.
- Ce premier calcul donne une cadence théorique maximale.
Le saviez-vous ? (la culture de l'ingénieur)
Les plus grandes pelles hydrauliques minières du monde ont des godets de plus de 50 m³, capables de remplir un tombereau de 400 tonnes en seulement 4 ou 5 cycles. Leur production horaire se chiffre en milliers de mètres cubes.
FAQ (pour lever les doutes)
Résultat Final (la conclusion chiffrée)
A vous de jouer(pour verifier la comprehension de l'etudiant parrapport a la question)
Si le conducteur de pelle était moins expérimenté et que son cycle passait à 30s, quelle serait la nouvelle production en m³/h ?
Question 2 : Temps de cycle d'un tombereau
Principe (le concept physique)
Le cycle du tombereau est la somme de toutes les étapes de son parcours : le transport du matériau, et les temps "fixes" de manœuvre, déchargement et retour. Ce calcul est crucial car il détermine combien de temps un camion est "absent" avant de revenir se faire charger.
Mini-Cours (approfondissement théorique)
Le cycle d'un engin de transport se décompose en temps fixes (indépendants de la distance) et en temps variables (proportionnels à la distance). Ici, le chargement, le déchargement et les manœuvres sont des temps fixes. Les temps de trajet aller et retour sont variables. L'analyse de ces deux composantes permet d'évaluer l'impact d'un changement de distance sur la productivité.
Remarque Pédagogique (le conseil du professeur)
Pensez à un service de livraison de pizza. Le temps pour préparer la pizza en cuisine est fixe. Le temps de trajet, lui, dépend de l'adresse du client. Pour optimiser le nombre de livreurs, le gérant doit connaître le temps moyen de trajet et le temps passé en cuisine. C'est la même logique pour notre chantier.
Normes (la référence réglementaire)
Les plans de circulation de chantier, souvent obligatoires pour la sécurité, définissent les vitesses maximales autorisées pour les engins. De plus, les réglementations sur les temps de conduite et de repos des chauffeurs peuvent imposer des pauses qui doivent être intégrées dans le calcul du rendement global.
Formule(s) (l'outil mathématique)
Le temps de cycle total (\(T_{\text{camion}}\)) est la somme des temps de transport et des temps fixes.
Hypothèses (le cadre du calcul)
On suppose que les vitesses sont constantes et moyennes (pas d'accélération/décélération), qu'il n'y a pas d'embouteillage sur la piste et que le déchargement est instantané (inclus dans le temps de manœuvre).
Donnée(s) (les chiffres d'entrée)
- Distance, \(D = 5 \, \text{km}\)
- Vitesse chargé, \(V_{\text{charge}} = 30 \, \text{km/h}\)
- Vitesse à vide, \(V_{\text{vide}} = 50 \, \text{km/h}\)
- Temps de manœuvre, \(T_{\text{manœuvre}} = 3 \, \text{min}\)
Astuces(Pour aller plus vite)
Pour éviter les erreurs d'unités, calculez d'abord les temps de trajet en heures, additionnez-les, puis convertissez le total en minutes en multipliant par 60. Ensuite, ajoutez les temps fixes déjà en minutes.
Schéma (Avant les calculs)
Décomposition du Cycle du Tombereau
Calcul(s) (l'application numérique)
1. Calcul du temps de transport en heures :
2. Conversion en minutes et ajout du temps de manœuvre :
Schéma (Après les calculs)
Cycle du Tombereau en Minutes
Réflexions (l'interprétation du résultat)
Il faut 19 minutes à un camion pour faire un aller-retour complet. C'est la durée pendant laquelle la pelle devra charger d'autres camions avant que le premier ne revienne.
Points de vigilance (les erreurs à éviter)
L'erreur la plus fréquente est de mal convertir les unités, notamment entre les heures (pour les vitesses) et les minutes ou secondes (pour les temps fixes). Vérifiez toujours que vous additionnez des durées dans la même unité.
Points à retenir (permettre a l'apprenant de maitriser la question)
- Le cycle d'un camion est la somme des temps fixes et des temps variables.
- Le temps de transport dépend de la distance et des vitesses.
- Le résultat est une durée critique pour équilibrer l'atelier.
Le saviez-vous ? (la culture de l'ingénieur)
Dans les très grandes mines à ciel ouvert, les tombereaux sont souvent équipés de systèmes GPS et d'un dispatching centralisé qui leur assigne en temps réel la pelle la plus proche et la moins occupée, afin de minimiser les temps d'attente et d'optimiser les cycles de la flotte entière.
FAQ (pour lever les doutes)
Résultat Final (la conclusion chiffrée)
A vous de jouer(pour verifier la comprehension de l'etudiant parrapport a la question)
Si la distance à la décharge était de 10 km, quel serait le nouveau temps de cycle en minutes ?
Question 3 : Nombre de tombereaux idéal
Principe (le concept physique)
L'objectif est d'équilibrer l'atelier : il faut juste assez de camions pour que la pelle n'attende jamais. Le nombre idéal est atteint lorsque le premier camion revient se placer juste au moment où la pelle a fini de charger tous les autres. On compare donc le temps de cycle du camion au temps total nécessaire pour le charger.
Mini-Cours (approfondissement théorique)
C'est un problème classique de "théorie des files d'attente". La pelle est le "serveur" et les camions sont les "clients". Le but est de dimensionner le nombre de clients dans le système pour que le serveur ait un taux d'occupation maximal. Si N < T_camion / T_chargement, le serveur attend (pelle à l'arrêt). Si N > T_camion / T_chargement, les clients attendent (file de camions).
Remarque Pédagogique (le conseil du professeur)
Imaginez un guichet de banque (la pelle) et des clients (les camions). Chaque client passe un certain temps au guichet (temps de chargement). Après, il part faire une course qui dure un certain temps (cycle du camion). Pour que le guichetier ne s'ennuie jamais, il faut que le premier client revienne juste quand le guichetier a fini de servir tous les autres clients qui étaient là.
Normes (la référence réglementaire)
Il n'y a pas de "norme" à proprement parler, mais des règles de l'art et des méthodologies de gestion de production. Des logiciels de simulation de flotte (comme Talpac ou des outils développés en interne) sont souvent utilisés sur les grands projets pour modéliser ces interactions et prendre en compte des facteurs plus complexes (variabilité des temps de cycle, pannes, etc.).
Formule(s) (l'outil mathématique)
1. Temps de chargement d'un camion (\(T_{\text{chargement}}\)) :
2. Nombre de camions idéal (\(N_{\text{camions}}\)) :
Hypothèses (le cadre du calcul)
On suppose que les temps de cycle de la pelle et des camions sont constants et déterministes. On suppose aussi que l'objectif principal est de maximiser la production de la pelle, qui est l'engin le plus cher de l'atelier.
Donnée(s) (les chiffres d'entrée)
- Toutes les données des questions 1 et 2.
Astuces(Pour aller plus vite)
La logique est simple : le nombre de camions est le temps total où un camion est "absent" (son cycle complet) divisé par le temps qu'il passe à être "servi" par la pelle (son temps de chargement). Cela donne le nombre de "créneaux de service" disponibles pendant qu'un camion fait son tour.
Schéma (Avant les calculs)
Équilibrage de l'Atelier
Calcul(s) (l'application numérique)
1. Calculer le temps de chargement d'un camion (en secondes). On doit charger un nombre entier de godets, donc on arrondit 18 / 2.5 = 7.2 à 8 godets.
2. Convertir les unités et calculer N (temps en secondes) :
Schéma (Après les calculs)
Flotte Optimale
Réflexions (l'interprétation du résultat)
Le calcul donne 5.7. On ne peut pas avoir une fraction de camion. Si on prend 5 camions, la pelle attendra le retour du premier. Si on prend 6 camions, il y aura une file d'attente de camions. Pour garantir que la pelle travaille en continu (car c'est l'élément le plus cher), on arrondit toujours au supérieur. On choisira donc 6 tombereaux.
Points de vigilance (les erreurs à éviter)
Deux erreurs classiques : oublier d'arrondir le nombre de godets à l'entier supérieur avant de calculer le temps de chargement, et arrondir le nombre final de camions dans le mauvais sens. L'objectif est de ne jamais laisser la pelle inactive.
Points à retenir (permettre a l'apprenant de maitriser la question)
- L'équilibrage vise à saturer l'engin le plus productif (le goulot).
- La formule est \(N = T_{\text{camion}} / T_{\text{chargement}}\).
- On arrondit toujours le nombre de godets et le nombre final de camions à l'entier supérieur.
Le saviez-vous ? (la culture de l'ingénieur)
L'impact économique d'un camion en trop ou en moins est énorme. Un camion en moins peut réduire la production de 10-15%, retardant tout le projet. Un camion en trop représente un coût de location et de carburant inutile de plusieurs milliers d'euros par jour. L'enjeu de ce calcul est donc directement financier.
FAQ (pour lever les doutes)
Résultat Final (la conclusion chiffrée)
A vous de jouer(pour verifier la comprehension de l'etudiant parrapport a la question)
Si on utilisait des camions plus petits (12 m³), combien en faudrait-il ? (Arrondir à l'entier supérieur)
Question 4 : Cadence réelle journalière
Principe (le concept physique)
Maintenant que l'atelier est dimensionné avec 6 camions, la production n'est plus limitée par le transport. Le goulot d'étranglement est donc la pelle. On part de sa production théorique, on applique le rendement du chantier pour obtenir la production réelle, puis on convertit le volume foisonné en volume en place, qui est la référence pour le suivi de chantier.
Mini-Cours (approfondissement théorique)
La gestion de chantier distingue plusieurs types de volumes : le volume "en place" (ou "en banque"), qui est le volume du sol avant excavation ; le volume "foisonné" (ou "lâche"), qui est le volume transporté ; et le volume "compacté", après mise en remblai et compactage. Les contrats et les métrés sont presque toujours basés sur le volume en place.
Remarque Pédagogique (le conseil du professeur)
C'est comme faire des popcorns. Le volume de grains de maïs est le volume "en place". Le volume du grand saladier de popcorns est le volume "foisonné". Vous payez pour la quantité de grains, mais vous devez prévoir un transport (le saladier) adapté au volume foisonné. Pour savoir combien de paquets de grains vous avez écoulés, vous devez diviser le volume du saladier par le coefficient de foisonnement.
Normes (la référence réglementaire)
Les études géotechniques (en France, norme NF P94-500) sont essentielles. Elles fournissent des informations sur la nature des sols, leur densité et leur coefficient de foisonnement estimé. Ces données contractuelles sont la base de tout calcul de volume et de coût.
Formule(s) (l'outil mathématique)
Hypothèses (le cadre du calcul)
On suppose que le coefficient de foisonnement et le rendement de chantier sont des moyennes fiables et constantes sur toute la durée des travaux.
Donnée(s) (les chiffres d'entrée)
- Production pelle, \(Q_{\text{pelle}} = 360 \, \text{m}^3\text{/h foisonné}\)
- Durée journée, \(D_{\text{jour}} = 8 \, \text{h}\)
- Rendement, \(R = 0.80\)
- Coeff. foisonnement, \(C_f = 1.25\)
Astuces(Pour aller plus vite)
Effectuez le calcul en deux temps pour plus de clarté : 1. Calculez la production journalière foisonnée en appliquant le rendement. 2. "Dé-foisonnez" ce résultat en divisant par le coefficient de foisonnement pour revenir au volume en place, qui est la référence du projet.
Schéma (Avant les calculs)
De la Production Théorique à la Cadence Réelle
Calcul(s) (l'application numérique)
1. Calculer la production journalière réelle en volume foisonné :
2. Convertir en volume en place :
Schéma (Après les calculs)
Cadence Journalière Réelle Atteinte
Réflexions (l'interprétation du résultat)
En conditions réelles, le chantier peut excaver et évacuer l'équivalent de 1843 m³ de terrain en place chaque jour. C'est cette valeur qui sera comparée au volume total pour suivre l'avancement.
Points de vigilance (les erreurs à éviter)
L'erreur la plus commune est d'appliquer le coefficient de foisonnement dans le mauvais sens. Pour passer de "foisonné" à "en place", on divise. Pour passer de "en place" à "foisonné", on multiplie. Une erreur ici fausse complètement l'estimation de la durée du chantier.
Points à retenir (permettre a l'apprenant de maitriser la question)
- La cadence réelle tient compte des aléas via le coefficient de rendement.
- La cadence finale doit être exprimée en volume "en place" pour le suivi de projet.
- Cadence (place) = Cadence (foisonné) / Coeff. Foisonnement.
Le saviez-vous ? (la culture de l'ingénieur)
Les technologies modernes comme le guidage GPS 3D sur les pelles et les bulldozers permettent de mesurer en temps réel les volumes déblayés "en place". Le suivi de chantier est ainsi beaucoup plus précis et rapide que les anciennes méthodes de levés topographiques.
FAQ (pour lever les doutes)
Résultat Final (la conclusion chiffrée)
A vous de jouer(pour verifier la comprehension de l'etudiant parrapport a la question)
Si le rendement chutait à 0.70 (mauvaise météo), quelle serait la cadence journalière en m³ en place ?
Question 5 : Durée totale du chantier
Principe (le concept physique)
C'est l'aboutissement de tous nos calculs. En divisant le volume total de travail par la vitesse à laquelle on l'exécute (la cadence journalière), on obtient la durée totale nécessaire pour achever la tâche. C'est une information capitale pour le planning global du projet.
Mini-Cours (approfondissement théorique)
Cette étape est une application directe de la relation fondamentale en gestion de projet : Durée = Quantité de travail / Vitesse de production. Cette formule simple est à la base de toutes les planifications, que ce soit pour le terrassement, la construction d'un mur ou l'écriture d'un logiciel. La difficulté réside dans l'estimation précise des deux termes du quotient.
Remarque Pédagogique (le conseil du professeur)
C'est la question finale que se pose tout client ou chef de projet : "Quand est-ce que ce sera fini ?". Tous les calculs techniques que nous avons faits précédemment n'ont qu'un seul but : répondre à cette question de la manière la plus fiable possible pour pouvoir planifier la suite des événements.
Normes (la référence réglementaire)
Les méthodologies de gestion de projet, comme le PMBOK (Project Management Body of Knowledge) ou PRINCE2, formalisent cette démarche. L'estimation de la durée des tâches, basée sur les ressources allouées et leur productivité, est une étape clé de la "gestion des délais" d'un projet.
Formule(s) (l'outil mathématique)
Hypothèses (le cadre du calcul)
On suppose que la cadence journalière calculée restera constante tout au long du chantier. On ne tient pas compte des jours non travaillés (week-ends, jours fériés) ni d'éventuels aléas majeurs (panne longue, découverte archéologique, etc.).
Donnée(s) (les chiffres d'entrée)
- Volume total, \(V_{\text{place}} = 15000 \, \text{m}^3\)
- Cadence journalière, \(Q_{\text{jour, place}} = 1843.2 \, \text{m}^3\text{/jour}\)
Astuces(Pour aller plus vite)
Avant de calculer, faites une estimation rapide : 15 000 m³ à environ 2000 m³/jour, ça va prendre entre 7 et 8 jours. Si votre calcul donne 3 ou 30, il y a une erreur. Cette vérification d'ordre de grandeur permet de détecter rapidement les erreurs grossières.
Schéma (Avant les calculs)
Planning du Chantier
Calcul(s) (l'application numérique)
Schéma (Après les calculs)
Durée Estimée du Chantier
Réflexions (l'interprétation du résultat)
Le calcul donne 8.14 jours. Sur un planning, on arrondit toujours à l'entier supérieur car on ne travaille pas des fractions de journée. Le chantier durera donc 9 jours. Cette information permet de planifier la suite des opérations.
Points de vigilance (les erreurs à éviter)
Ne jamais donner une durée avec des décimales dans un planning final. Un chantier dure un nombre entier de jours. Il faut également préciser s'il s'agit de jours ouvrés (en général 5 par semaine) ou calendaires pour établir le calendrier final.
Points à retenir (permettre a l'apprenant de maitriser la question)
- La durée est le rapport entre la quantité totale et la cadence.
- Les unités doivent être cohérentes (volume total en place / cadence en place).
- Pour la planification, on arrondit toujours la durée à l'entier supérieur.
Le saviez-vous ? (la culture de l'ingénieur)
La "Loi de Parkinson" est un adage célèbre en gestion de projet qui dit que "le travail s'étale de façon à occuper le temps disponible pour son achèvement". C'est pourquoi une estimation de durée rigoureuse, comme celle que nous venons de faire, est essentielle pour fixer des objectifs clairs et éviter les dérives de planning.
FAQ (pour lever les doutes)
Résultat Final (la conclusion chiffrée)
A vous de jouer(pour verifier la comprehension de l'etudiant parrapport a la question)
Si le volume à excaver était de 25 000 m³, combien de jours durerait le chantier ? (Arrondir à l'entier supérieur)
Outil Interactif : Paramètres de Terrassement
Modifiez les paramètres du chantier pour voir leur influence sur la production et la durée.
Paramètres d'Entrée
Résultats Clés
Le Saviez-Vous ?
Le plus grand projet de terrassement de l'histoire est le Canal de Panama. Sa construction initiale par les Français, puis sa finalisation par les Américains, a nécessité l'excavation de plus de 200 millions de mètres cubes de terre et de roche, un exploit monumental pour l'époque, réalisé avec des pelles à vapeur et des trains.
Foire Aux Questions (FAQ)
Pourquoi arrondit-on toujours le nombre de camions au supérieur ?
L'engin le plus coûteux et le plus productif de l'atelier est la pelle. Son coût horaire est très élevé. Chaque seconde où elle attend un camion est une perte sèche. En arrondissant au supérieur (ex: 6 camions au lieu de 5.7), on s'assure qu'il y aura toujours un camion en attente de chargement. Le coût d'un camion qui attend un peu est bien inférieur au coût d'une pelle à l'arrêt.
Le foisonnement est-il le même pour tous les matériaux ?
Non, il varie énormément. La terre végétale foisonne peu (1.10-1.20), tandis que la roche extraite à l'explosif peut avoir un foisonnement très important (1.50 à 1.70), car les blocs créent de grands vides. Connaître le bon coefficient est crucial pour ne pas sous-estimer le volume à transporter.
Quiz Final : Testez vos connaissances
1. Si le coefficient de foisonnement d'un matériau augmente (ex: on passe de terre à de la roche), pour un même volume "en place" à extraire, le nombre de voyages de camion va...
2. Sur un chantier, si vous voyez une longue file de camions qui attendent devant la pelle, cela signifie probablement que...
- Cadence (ou Rendement)
- Volume de matériau déplacé ou mis en œuvre par unité de temps (ex: m³/h ou m³/jour). C'est l'indicateur de productivité d'un atelier.
- Coefficient de Foisonnement (Cf)
- Rapport entre le volume d'un matériau à l'état remanié (foisonné) et son volume à l'état naturel (en place). Il est toujours supérieur à 1.
- Temps de Cycle
- Durée totale nécessaire à un engin pour effectuer une opération complète et répétitive. La somme des temps de cycle de la chaîne détermine la production.
D’autres exercices de terrassement:
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