Calcul de la capacité d’autocurage d’un réseau

Calcul de la Capacité d'Autocurage en Assainissement

Calcul de la capacité d’autocurage d’un réseau

Contexte : L'autocurage des réseaux d'assainissement.

Un réseau d'assainissement bien conçu doit être capable de s'auto-nettoyer. Cela signifie que le simple écoulement des eaux usées doit générer une vitesse et une force (appelée contrainte de cisaillementForce de frottement exercée par l'eau en mouvement sur le fond et les parois d'une canalisation. C'est cette force qui arrache et transporte les sédiments.) suffisantes pour empêcher les sables et autres particules de se déposer et de former des bouchons. La vérification de cette condition d'autocurage est une étape fondamentale du dimensionnement hydraulique des collecteurs.

Remarque Pédagogique : Cet exercice vous initie aux principes de l'hydraulique à surface libre, appliqués à l'assainissement. Vous apprendrez à utiliser la formule de Manning-Strickler pour calculer les caractéristiques d'un écoulement (vitesse, débit) et à les comparer aux critères normatifs pour valider le bon fonctionnement d'une canalisation.


Objectifs Pédagogiques

  • Comprendre la notion d'autocurage et ses enjeux.
  • Appliquer la formule de Manning-Strickler pour un écoulement en charge partielle.
  • Calculer le rayon hydraulique et la section mouillée pour une canalisation circulaire.
  • Déterminer la vitesse de l'écoulement et la contrainte de cisaillement au radier.
  • Vérifier la conformité d'un tronçon par rapport aux conditions d'autocurage.

Données de l'étude

On étudie un tronçon de réseau d'eaux usées. On souhaite vérifier si les conditions d'autocurage sont respectées pour le débit de pointe journalier.

Profil en long et section du collecteur
Pente, I = 0.5 % DN 400 mm h = 160 mm
Visualisation 3D de l'écoulement
Paramètre / Ouvrage Description Valeur Unité
Collecteur Diamètre Nominal (DN) 400 \(\text{mm}\)
Pente (I) Pente du tronçon 0.5 \(\text{%}\)
Coefficient de Strickler (K) Pour une canalisation en PVC 100 -
Hauteur d'eau (h) Hauteur pour le débit de pointe 160 \(\text{mm}\)
Masse volumique de l'eau (ρ) Standard 1000 \(\text{kg/m}^3\)
Accélération de la pesanteur (g) Standard 9.81 \(\text{m/s}^2\)
Condition de vitesse Vitesse minimale pour l'autocurage > 0.6 \(\text{m/s}\)
Condition de contrainte Contrainte minimale pour l'autocurage > 1.5 \(\text{Pa}\)

Questions à traiter

  1. Calculer les caractéristiques géométriques de l'écoulement : la section mouillée (\(S\)) et le rayon hydraulique (\(R_h\)).
  2. Calculer la vitesse de l'écoulement (\(V\)) à l'aide de la formule de Manning-Strickler.
  3. Calculer la contrainte de cisaillement au radier (\(\tau\)).
  4. Conclure sur le respect des conditions d'autocurage pour ce tronçon.

Les bases de l'hydraulique à surface libre

Avant de commencer, rappelons quelques principes fondamentaux de l'écoulement dans les canalisations.

1. La Formule de Manning-Strickler
C'est la formule empirique la plus utilisée pour décrire les écoulements uniformes à surface libre. Elle relie la vitesse de l'eau aux caractéristiques de la canalisation : \[ V = K \cdot R_h^{2/3} \cdot I^{1/2} \] Où \(V\) est la vitesse (\(\text{m/s}\)), \(K\) est le coefficient de Strickler (dépendant de la rugosité), \(R_h\) est le rayon hydraulique (\(\text{m}\)), et \(I\) est la pente (\(\text{m/m}\)).

2. Le Rayon Hydraulique (\(R_h\))
Ce n'est pas le rayon de la conduite ! C'est un paramètre qui décrit l'efficacité de la section d'écoulement. Il est défini comme le rapport entre la surface de l'eau (section mouillée \(S\)) et le périmètre en contact avec l'eau (périmètre mouillé \(P_m\)). \[ R_h = \frac{S}{P_m} \] Pour une conduite circulaire pleine, \(R_h = D/4\).

3. La Contrainte de Cisaillement (\(\tau\))
C'est la force "d'arrachement" que l'eau exerce sur le fond du tuyau. Elle est directement liée à la pente et au rayon hydraulique. \[ \tau = \rho \cdot g \cdot R_h \cdot I \] Où \(\rho\) est la masse volumique de l'eau (\(\text{kg/m}^3\)) et \(g\) est l'accélération de la pesanteur (\(\text{m/s}^2\)).


Correction : Calcul de la capacité d’autocurage d’un réseau

Question 1 : Calculer la section mouillée (S) et le rayon hydraulique (Rh)

Principe (le concept physique)

Pour un écoulement qui ne remplit pas entièrement la canalisation (écoulement à surface libre), la géométrie de la section d'eau est un segment circulaire. Nous devons utiliser la trigonométrie pour calculer sa surface (la section mouillée) et la longueur de l'arc de cercle en contact avec l'eau (le périmètre mouillé).

Mini-Cours (approfondissement théorique)

Pour une canalisation circulaire de rayon \(R\), et une hauteur d'eau \(h\), on calcule d'abord l'angle au centre \( \theta \) (en radians) qui sous-tend la surface libre. Cet angle est crucial car il permet de définir toutes les autres grandeurs. On le trouve via la relation : \( \cos(\theta/2) = (R-h)/R \).

Remarque Pédagogique (le conseil du professeur)

Cette première étape est purement géométrique. La précision de ces calculs est fondamentale, car le rayon hydraulique \(R_h\) sera utilisé dans toutes les étapes suivantes. Une petite erreur ici se répercutera sur le calcul de vitesse et de contrainte.

Normes (la référence réglementaire)

Les formules géométriques utilisées ici sont universelles. Cependant, les documents techniques comme l'Instruction Technique de 1977 en France ou les normes européennes (EN 752) s'appuient sur ces calculs de base pour définir les règles de dimensionnement des réseaux.

Formule(s) (l'outil mathématique)

Angle au centre (en radians) :

\[ \theta = 2 \cdot \arccos\left(\frac{R-h}{R}\right) \]

Section mouillée :

\[ S = \frac{R^2}{2}(\theta - \sin(\theta)) \]

Périmètre mouillé :

\[ P_m = R \cdot \theta \]
Hypothèses (le cadre du calcul)

On considère que la canalisation est parfaitement circulaire et que la hauteur d'eau est constante sur le tronçon (écoulement uniforme).

Donnée(s) (les chiffres d'entrée)
  • Diamètre, \(D = 400 \, \text{mm} = 0.4 \, \text{m}\) (donc Rayon, \(R = 0.2 \, \text{m}\))
  • Hauteur d'eau, \(h = 160 \, \text{mm} = 0.16 \, \text{m}\)
Astuces(Pour aller plus vite)

Si votre calculatrice est en mode degrés, calculez d'abord l'angle en degrés, puis convertissez-le en radians (en multipliant par \(\pi/180\)) avant de l'utiliser dans les formules de \(S\) et \(P_m\).

Schéma (Avant les calculs)
Section transversale de l'écoulement
h=0.16mS = ?
Calcul(s) (l'application numérique)

1. Calcul de l'angle au centre \(\theta\) :

\[ \begin{aligned} \theta &= 2 \cdot \arccos\left(\frac{0.2 \, \text{m} - 0.16 \, \text{m}}{0.2 \, \text{m}}\right) \\ &= 2 \cdot \arccos(0.2) \\ &\approx 2.736 \, \text{rad} \end{aligned} \]

2. Calcul de la section mouillée \(S\) :

\[ \begin{aligned} S &= \frac{(0.2 \, \text{m})^2}{2}(2.736 - \sin(2.736)) \\ &= 0.02 \, \text{m}^2 \cdot (2.736 - 0.394) \\ &= 0.0468 \, \text{m}^2 \end{aligned} \]

3. Calcul du périmètre mouillé \(P_m\) :

\[ \begin{aligned} P_m &= 0.2 \, \text{m} \cdot 2.736 \\ &= 0.547 \, \text{m} \end{aligned} \]

4. Calcul du rayon hydraulique \(R_h\) :

\[ \begin{aligned} R_h &= \frac{S}{P_m} \\ &= \frac{0.0468 \, \text{m}^2}{0.547 \, \text{m}} \\ &= 0.0856 \, \text{m} \end{aligned} \]
Schéma (Après les calculs)
Résultats géométriques
S = 0.047 m²Pm = 0.547 m
Réflexions (l'interprétation du résultat)

Nous avons quantifié la "forme" de l'écoulement. La section mouillée représente la surface à travers laquelle l'eau s'écoule, tandis que le rayon hydraulique est un indicateur de l'efficacité de cette forme. Plus le rayon hydraulique est grand, moins il y a de frottement pour une surface donnée, et plus l'écoulement sera rapide.

Points de vigilance (les erreurs à éviter)

La principale erreur est de confondre le rayon géométrique (R) et le rayon hydraulique (Rh). Pour une conduite à moitié pleine, Rh = R/2, mais pour toute autre hauteur, la relation est plus complexe. Assurez-vous également que votre calculatrice est bien en mode RADIAN pour le calcul de \(\sin(\theta)\).

Points à retenir (permettre a l'apprenant de maitriser la question)
  • Le calcul des caractéristiques hydrauliques d'un écoulement à surface libre passe par le calcul de l'angle au centre \(\theta\).
  • Le rayon hydraulique est \(R_h = S/P_m\).
Le saviez-vous ? (la culture de l'ingénieur)

Pour une même surface, la forme qui minimise le périmètre (et donc maximise le rayon hydraulique et l'efficacité) est le demi-cercle. C'est pourquoi les canaux à ciel ouvert ont souvent une forme trapézoïdale qui s'en approche, et pourquoi une conduite circulaire est la plus efficace lorsqu'elle est pleine.

FAQ (pour lever les doutes)
Résultat Final (la conclusion chiffrée)
Les caractéristiques géométriques sont : Section mouillée \(S = 0.0468 \, \text{m}^2\) et Rayon hydraulique \(R_h = 0.0856 \, \text{m}\).
A vous de jouer(pour verifier la comprehension de l'etudiant parrapport a la question)

Si la hauteur d'eau était de 200 mm (conduite à moitié pleine), quel serait le rayon hydraulique en m ? (Indice: \(R_h = D/4\))

Question 2 : Calculer la vitesse de l'écoulement (V)

Principe (le concept physique)

La vitesse de l'eau dépend de trois facteurs : la pente de la canalisation (le "moteur" de l'écoulement), la rugosité des parois (le "frein"), et la forme de la section d'écoulement (l'efficacité, représentée par le rayon hydraulique). La formule de Manning-Strickler combine ces trois éléments pour nous donner la vitesse moyenne de l'écoulement.

Mini-Cours (approfondissement théorique)

Le coefficient de Strickler K est une valeur empirique. Plus la paroi est lisse, plus K est élevé (ex: PVC K=100). Plus elle est rugueuse, plus K est faible (ex: béton vieilli K=65). La vitesse varie donc significativement avec le matériau et l'état de la conduite.

Remarque Pédagogique (le conseil du professeur)

Faites attention aux exposants dans la formule : le rayon hydraulique est à la puissance 2/3 et la pente à la puissance 1/2 (racine carrée). Ce sont des sources d'erreurs fréquentes lors de la saisie sur la calculatrice.

Normes (la référence réglementaire)

La formule de Manning-Strickler est la méthode de calcul de référence dans la quasi-totalité des guides techniques et normes d'assainissement, y compris la norme européenne EN 752.

Formule(s) (l'outil mathématique)

Formule de Manning-Strickler :

\[ V = K \cdot R_h^{2/3} \cdot I^{1/2} \]
Hypothèses (le cadre du calcul)

On suppose un écoulement uniforme, c'est-à-dire que la hauteur d'eau et la vitesse sont constantes le long du tronçon. On néglige les pertes de charge singulières (coudes, regards...).

Donnée(s) (les chiffres d'entrée)
  • Coefficient de Strickler, \(K = 100\)
  • Rayon hydraulique, \(R_h = 0.0856 \, \text{m}\)
  • Pente, \(I = 0.5 \, \text{\%} = 0.005 \, \text{m/m}\)
Astuces(Pour aller plus vite)

Calculez chaque terme de la formule séparément avant de les multiplier. Calculez d'abord \(R_h^{2/3}\), puis \(I^{1/2}\), et enfin multipliez le tout par K. Cela limite le risque d'erreur de saisie.

Schéma (Avant les calculs)
Illustration de la vitesse d'écoulement
V = ?
Calcul(s) (l'application numérique)
\[ \begin{aligned} V &= 100 \cdot (0.0856)^{2/3} \cdot (0.005)^{1/2} \\ &= 100 \cdot 0.194 \cdot 0.0707 \\ &= 1.37 \, \text{m/s} \end{aligned} \]
Schéma (Après les calculs)
Vitesse de l'écoulement calculée
V = 1.37 m/s
Réflexions (l'interprétation du résultat)

Une vitesse de 1.37 m/s (soit près de 5 km/h) est une vitesse assez élevée pour un écoulement gravitaire. Cela nous donne déjà une bonne indication que la condition de vitesse pour l'autocurage sera probablement respectée.

Points de vigilance (les erreurs à éviter)

L'erreur la plus commune est de se tromper dans l'unité de la pente. La formule de Manning-Strickler requiert une pente adimensionnelle (m/m). Il faut donc bien penser à diviser la pente en pourcentage par 100.

Points à retenir (permettre a l'apprenant de maitriser la question)
  • La vitesse dépend de la rugosité (K), de la géométrie (Rh) et de la pente (I).
  • Une pente plus forte ou une conduite plus lisse augmentent la vitesse.
Le saviez-vous ? (la culture de l'ingénieur)

Robert Manning était un ingénieur irlandais qui a développé sa formule en 1889. Albert Strickler, un ingénieur suisse, a validé et popularisé une formule très similaire en 1923, d'où le double nom souvent utilisé en Europe.

FAQ (pour lever les doutes)
Résultat Final (la conclusion chiffrée)
La vitesse de l'écoulement est de \(V = 1.37 \, \text{m/s}\).
A vous de jouer(pour verifier la comprehension de l'etudiant parrapport a la question)

Si la canalisation était en vieux béton (K=70), quelle serait la nouvelle vitesse en m/s ?

Question 3 : Calculer la contrainte de cisaillement au radier (\(\tau\))

Principe (le concept physique)

La contrainte de cisaillement est la force de "raclage" que l'eau exerce sur le fond de la canalisation. Elle est directement proportionnelle à la masse de l'eau (via \(\rho\)), à la gravité (g), à la forme de l'écoulement (Rh) et à la pente (I). Plus il y a d'eau et plus la pente est forte, plus la force d'arrachement des sédiments est importante.

Mini-Cours (approfondissement théorique)

La contrainte de cisaillement est exprimée en Pascals (Pa), ce qui équivaut à des Newtons par mètre carré (N/m²). C'est une mesure directe de la force de frottement exercée par le fluide sur une surface. C'est ce même concept qui est utilisé en aérodynamique pour calculer la traînée sur une aile d'avion.

Remarque Pédagogique (le conseil du professeur)

Cette formule est plus simple que celle de Manning-Strickler. Notez que la vitesse n'intervient pas directement dans le calcul de \(\tau\). La vitesse est une *conséquence* des forces en jeu, tandis que la contrainte de cisaillement est une mesure directe de ces *forces motrices*.

Normes (la référence réglementaire)

Le seuil de 1.5 Pa (ou parfois 2 Pa selon les documents) est une valeur communément admise dans les guides techniques pour garantir l'entraînement des sables fins (diamètre ~0.2mm) qui sont les plus courants dans les réseaux d'eaux usées.

Formule(s) (l'outil mathématique)

Contrainte de cisaillement :

\[ \tau = \rho \cdot g \cdot R_h \cdot I \]
Hypothèses (le cadre du calcul)

On utilise les valeurs standards pour la masse volumique de l'eau et l'accélération de la pesanteur. On suppose que l'eau usée a une densité proche de celle de l'eau claire.

Donnée(s) (les chiffres d'entrée)
  • \(\rho = 1000 \, \text{kg/m}^3\)
  • \(g = 9.81 \, \text{m/s}^2\)
  • \(R_h = 0.0856 \, \text{m}\)
  • \(I = 0.005 \, \text{m/m}\)
Astuces(Pour aller plus vite)

Assurez-vous que toutes vos unités sont dans le Système International (mètres, kilogrammes, secondes) avant de faire la multiplication. Le résultat sera alors directement en Pascals.

Schéma (Avant les calculs)
Forces agissant sur les sédiments
τ = ?
Calcul(s) (l'application numérique)
\[ \begin{aligned} \tau &= 1000 \, \frac{\text{kg}}{\text{m}^3} \cdot 9.81 \, \frac{\text{m}}{\text{s}^2} \cdot 0.0856 \, \text{m} \cdot 0.005 \\ &= 4.20 \, \text{N/m}^2 \\ &= 4.20 \, \text{Pa} \end{aligned} \]
Schéma (Après les calculs)
Contrainte de Cisaillement Calculée
τ = 4.20 Pa
Réflexions (l'interprétation du résultat)

Une contrainte de 4.20 Pascals peut sembler faible, mais elle est suffisante pour mettre en mouvement des particules de sable et éviter leur accumulation au fond de la canalisation. C'est une force plus de deux fois supérieure au seuil requis, ce qui indique une bonne marge de sécurité.

Points de vigilance (les erreurs à éviter)

Ne pas oublier le facteur \(g = 9.81\). Une erreur fréquente est de calculer \(\rho \cdot R_h \cdot I\) seulement. Vérifiez également que votre pente \(I\) est bien en m/m et non en %.

Points à retenir (permettre a l'apprenant de maitriser la question)
  • La contrainte de cisaillement \(\tau\) est la force qui nettoie la canalisation.
  • Elle est directement proportionnelle au rayon hydraulique \(R_h\) et à la pente \(I\).
Le saviez-vous ? (la culture de l'ingénieur)

Le diagramme de Shields est un graphique célèbre en hydraulique qui montre la contrainte de cisaillement nécessaire pour déplacer des particules de différentes tailles (sable, gravier, galets). Il est utilisé pour des calculs plus complexes de transport de sédiments dans les rivières et les canaux.

FAQ (pour lever les doutes)
Résultat Final (la conclusion chiffrée)
La contrainte de cisaillement au radier est de \(\tau = 4.20 \, \text{Pa}\).
A vous de jouer(pour verifier la comprehension de l'etudiant parrapport a la question)

Si la pente était seulement de 0.2%, quelle serait la nouvelle contrainte de cisaillement en Pa ?

Question 4 : Conclure sur le respect des conditions d'autocurage

Principe (le concept physique)

Cette dernière étape consiste à comparer les valeurs que nous avons calculées (vitesse et contrainte de cisaillement) aux seuils minimaux requis par la réglementation ou les règles de l'art. Si nos valeurs sont supérieures aux seuils, la condition d'autocurage est respectée et la canalisation est correctement dimensionnée pour ce débit.

Mini-Cours (approfondissement théorique)

En général, la condition sur la contrainte de cisaillement est la plus difficile à respecter, surtout pour les faibles pentes. La vitesse peut être suffisante alors que la force d'arrachement ne l'est pas. C'est pourquoi il est impératif de toujours vérifier les deux critères.

Remarque Pédagogique (le conseil du professeur)

La conclusion doit être claire et sans ambiguïté. Indiquez si chaque critère est respecté, puis donnez une conclusion globale. C'est ce que l'on attend d'un ingénieur ou d'un technicien : une réponse directe et justifiée par les calculs.

Normes (la référence réglementaire)

L'Instruction Technique de 1977, bien qu'ancienne, fait encore référence en France. Elle impose une vitesse V > 0.6 m/s et une contrainte \(\tau\) > 1.5 Pa pour le débit de pointe journalier. Pour les débits moyens, les seuils sont plus bas (V > 0.3 m/s).

Formule(s) (l'outil mathématique)

Comparaisons :

\[ V_{\text{calculée}} \geq V_{\text{requise}} \quad ? \] \[ \tau_{\text{calculée}} \geq \tau_{\text{requise}} \quad ? \]
Hypothèses (le cadre du calcul)

On suppose que les seuils de vitesse et de contrainte donnés dans l'énoncé sont les bonnes références réglementaires pour le projet étudié.

Donnée(s) (les chiffres d'entrée)
  • Vitesse calculée : \(V = 1.37 \, \text{m/s}\)
  • Vitesse minimale requise : \(V_{\text{min}} = 0.6 \, \text{m/s}\)
  • Contrainte calculée : \(\tau = 4.20 \, \text{Pa}\)
  • Contrainte minimale requise : \(\tau_{\text{min}} = 1.5 \, \text{Pa}\)
Astuces(Pour aller plus vite)

Utilisez des couleurs ou un tableau simple pour présenter la comparaison. Cela rend la conclusion visuellement immédiate et facile à comprendre pour un rapport ou une présentation.

Schéma (Avant les calculs)
Comparaison aux seuils réglementaires
SeuilCalculVitesseSeuilCalculContrainte
Calcul(s) (l'application numérique)

1. Comparaison des vitesses :

\[ 1.37 \, \text{m/s} > 0.6 \, \text{m/s} \Rightarrow \text{Condition respectée} \]

2. Comparaison des contraintes de cisaillement :

\[ 4.20 \, \text{Pa} > 1.5 \, \text{Pa} \Rightarrow \text{Condition respectée} \]
Schéma (Après les calculs)
Validation des conditions
0.6 m/s1.37 m/sVitesse1.5 Pa4.20 PaContrainte
Réflexions (l'interprétation du résultat)

Le dimensionnement est non seulement conforme, mais il offre une marge de sécurité confortable. Cela signifie que même si le débit est un peu plus faible que prévu ou si la canalisation s'encrasse légèrement (diminution de K), les conditions d'autocurage devraient rester assurées.

Points de vigilance (les erreurs à éviter)

Ne concluez pas trop vite ! Même si une condition est largement respectée, il faut toujours vérifier la seconde. Un "presque" sur un critère n'est pas suffisant, les deux doivent être strictement validés.

Points à retenir (permettre a l'apprenant de maitriser la question)
  • Un réseau est considéré comme auto-cureur si la vitesse ET la contrainte de cisaillement sont supérieures aux seuils minimaux.
  • La conclusion doit être une comparaison directe entre les valeurs calculées et les valeurs de référence.
Le saviez-vous ? (la culture de l'ingénieur)

Dans les zones très plates où il est impossible d'avoir des pentes suffisantes, les ingénieurs utilisent des "chasses d'eau" de réseau. De grands réservoirs sont installés en tête de réseau et se vident brusquement pour créer une vague puissante qui nettoie les canalisations sur plusieurs kilomètres.

FAQ (pour lever les doutes)
Résultat Final (la conclusion chiffrée)
Les deux conditions sont respectées. Le tronçon est bien dimensionné et assurera son autocurage pour le débit de pointe.
A vous de jouer(pour verifier la comprehension de l'etudiant parrapport a la question)

Si la vitesse calculée était de 0.7 m/s et la contrainte de 1.4 Pa, la condition serait-elle respectée ?


Outil Interactif : Simulateur d'Autocurage

Modifiez les paramètres de la canalisation pour voir leur influence sur les conditions d'écoulement.

Paramètres d'Entrée
0.5 %
160 mm
100
Résultats de la Simulation
Vitesse (m/s) -
Contrainte de cisaillement (Pa) -
Condition d'autocurage -

Le Saviez-Vous ?

Les premiers grands réseaux d'assainissement modernes, comme ceux de Paris conçus par l'ingénieur Eugène Belgrand au 19ème siècle, étaient déjà dimensionnés avec des pentes suffisantes pour être auto-cureurs. Certains de ces collecteurs en maçonnerie, de forme ovoïde pour optimiser la vitesse à faible débit, sont encore en service aujourd'hui.


Foire Aux Questions (FAQ)

Que se passe-t-il si la condition d'autocurage n'est pas respectée ?

Si la vitesse et la contrainte sont trop faibles, les sédiments se déposent au fond de la canalisation. Avec le temps, cette accumulation réduit la section d'écoulement, ce qui peut provoquer des mises en charge, des débordements en surface et des odeurs nauséabondes. Il faut alors réaliser des opérations de curage coûteuses avec des camions hydrocureurs.

Pourquoi ne pas mettre une pente très forte partout ?

Une pente trop forte peut entraîner des vitesses d'écoulement excessives. Cela peut causer une abrasion prématurée des canalisations, des problèmes de raccordement et des difficultés de ventilation du réseau. De plus, la topographie du terrain ne permet pas toujours d'imposer des pentes fortes sans avoir à réaliser des terrassements très profonds et donc très chers.


Quiz Final : Testez vos connaissances

1. Si on double la pente d'une canalisation, la vitesse de l'eau...

2. Pour une même hauteur d'eau, une canalisation plus lisse (K plus élevé)...


Autocurage
Capacité d'un réseau d'assainissement à évacuer les sédiments déposés par la seule force de l'écoulement, sans intervention extérieure.
Manning-Strickler (Formule de)
Équation empirique fondamentale en hydraulique, permettant de calculer la vitesse d'un écoulement à surface libre en fonction de la pente, de la rugosité et de la géométrie de la section mouillée.
Rayon Hydraulique (Rh)
Rapport de la section mouillée sur le périmètre mouillé. C'est une grandeur caractéristique qui quantifie l'efficacité hydraulique d'une section d'écoulement.
Calcul d'Autocurage en Assainissement

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