Analyse des Poutres Encastrées

Cours sur l'analyse des poutres encastrées

Cours sur l'analyse des poutres encastrées

Introduction : C'est quoi une poutre encastrée et pourquoi l'étudier ?

Imaginez une longue règle que vous tenez fermement d'une seule main sur le bord d'une table. C'est un peu l'idée d'une poutre encastrée ! C'est un élément de construction (comme une poutre en béton, en acier ou en bois) qui est fixé très solidement à une seule extrémité. L'autre extrémité est libre.

Cette fixation "très solide" s'appelle un encastrement. Elle empêche la poutre de bouger de haut en bas, de gauche à droite, et surtout, elle l'empêche de tourner au niveau du point de fixation.

Analyser une poutre encastrée, c'est comprendre comment elle réagit quand on lui applique des forces (comme le poids d'un mur, une personne qui marche dessus, le vent, etc.). On veut savoir :

  • Quelles forces et quel "effort de torsion" (moment) apparaissent au point de fixation ? (Ce sont les réactions d'appui).
  • Comment les forces internes (qui "tirent" ou "poussent" à l'intérieur du matériau) se répartissent le long de la poutre ? (C'est l'effort tranchant et le moment fléchissant).
  • De combien la poutre se courbe-t-elle ? (C'est la flèche).
  • De combien l'extrémité libre s'incline-t-elle ? (C'est la rotation).

Comprendre tout ça est essentiel pour s'assurer que la poutre est assez solide et ne va pas casser ou se déformer trop sous les charges.

1. Définition et Caractéristiques : Le "point d'ancrage" de la poutre

Le point où la poutre est encastrée est très spécial. Il agit comme un "super appui" qui empêche tout mouvement. Imaginez que vous scellez l'extrémité de votre règle dans un bloc de béton. Cette extrémité ne peut absolument pas bouger.

À cause de cette fixation rigide, l'encastrement doit fournir des efforts pour maintenir la poutre en place face aux charges. Ces efforts sont les réactions d'appui :

  • Une force qui empêche la poutre de bouger horizontalement : la réaction horizontale (\(R_x\)).
  • Une force qui empêche la poutre de bouger verticalement : la réaction verticale (\(R_y\)).
  • Un "effort de torsion" qui empêche la poutre de tourner au niveau de l'appui : le moment de réaction (\(M_A\)). C'est comme si l'appui appliquait un couple pour maintenir la poutre droite.
Schéma pédagogique : Poutre encastrée et ses réactions d'appui \(R_x\) \(R_y\) \(M_A\) Poutre Encastrement

Figure 1 : Poutre encastrée avec ses réactions d'appui au point de fixation.

2. Équations d'Équilibre Statique : Les règles du jeu pour que ça tienne !

Pour qu'une poutre (ou n'importe quelle structure) reste immobile et ne s'effondre pas, toutes les forces et tous les "efforts de torsion" (moments) qui s'appliquent sur elle doivent s'équilibrer parfaitement. C'est ce que disent les lois de la statique.

Pour une poutre encastrée, on utilise trois règles simples pour trouver les forces et le moment inconnus à l'appui (\(R_x\), \(R_y\), \(M_A\)) :

  1. Les forces horizontales doivent s'annuler : Si vous additionnez toutes les forces qui poussent ou tirent horizontalement sur la poutre (vers la droite ou vers la gauche), le résultat doit être zéro. \[\sum F_x = 0\]
  2. Les forces verticales doivent s'annuler : Si vous additionnez toutes les forces qui poussent ou tirent verticalement sur la poutre (vers le haut ou vers le bas), le résultat doit être zéro. \[\sum F_y = 0\]
  3. Les moments (efforts de torsion) doivent s'annuler autour de n'importe quel point : Si vous choisissez n'importe quel point sur la poutre et que vous calculez l'effet de "rotation" de toutes les forces et moments autour de ce point, le résultat doit être zéro. On utilise souvent le point d'encastrement pour simplifier les calculs. \[\sum M = 0\]

En appliquant ces trois équations en considérant toutes les charges externes et les réactions d'appui inconnues, on peut calculer les valeurs de \(R_x\), \(R_y\) et \(M_A\).

3. Efforts Internes : Ce qui se passe "à l'intérieur" de la poutre

Même si la poutre semble rigide de l'extérieur, des forces et des "efforts de torsion" circulent à l'intérieur de son matériau pour résister aux charges. On les appelle les efforts internes. On s'intéresse principalement à deux types d'efforts internes : l'effort tranchant et le moment fléchissant. Ils varient le long de la poutre.

3.1. Effort Tranchant (\(V\)) : L'effet de "cisaillement"

Imaginez que vous coupez la poutre en deux à un endroit précis. L'effort tranchant à cet endroit est la force verticale totale que la partie gauche doit appliquer sur la partie droite (ou inversement) pour maintenir l'équilibre vertical. C'est un peu comme l'effort que des ciseaux appliquent pour couper quelque chose.

Schéma pédagogique : Visualisation de l'effort tranchant Coupe à \(x\) \(V(x)\) \(R_y\)

Pour trouver l'effort tranchant \(V(x)\) à une distance \(x\) de l'encastrement (ou de l'extrémité libre, selon la convention choisie), on regarde toutes les forces verticales (charges et réactions d'appui) d'un côté de la coupe (par exemple, à gauche) et on les additionne en faisant attention aux signes (vers le haut ou vers le bas).

3.2. Moment Fléchissant (\(M\)) : L'effet de "pliage"

Quand vous coupez la poutre, la partie gauche doit aussi appliquer un "effort de torsion" (un moment) sur la partie droite pour l'empêcher de tourner autour du point de coupe. C'est le moment fléchissant. C'est cet effort qui provoque la flexion (le "pliage") de la poutre.

Schéma pédagogique : Visualisation du moment fléchissant Coupe à \(x\) \(M(x)\) \(M_A\)

Pour trouver le moment fléchissant \(M(x)\) à une distance \(x\), on calcule la somme de tous les moments créés par les forces (charges et réactions d'appui) situées d'un côté de la coupe (par exemple, à gauche), par rapport au point de coupe. Le moment de réaction à l'encastrement (\(M_A\)) est un moment qui existe déjà et qui doit être inclus dans ce calcul.

4. Diagrammes d'Effort Tranchant et de Moment Fléchissant : Des cartes pour visualiser les efforts

Comme l'effort tranchant (\(V(x)\)) et le moment fléchissant (\(M(x)\)) varient le long de la poutre, il est très utile de les représenter graphiquement. On dessine des graphiques où l'axe horizontal représente la longueur de la poutre (\(x\)) et l'axe vertical représente la valeur de l'effort tranchant (\(V(x)\)) ou du moment fléchissant (\(M(x)\)).

  • Le diagramme d'effort tranchant montre comment la valeur de \(V\) change du début à la fin de la poutre.
  • Le diagramme de moment fléchissant montre comment la valeur de \(M\) change du début à la fin de la poutre.

Ces diagrammes sont essentiels car ils montrent en un coup d'œil où les efforts internes sont les plus importants. C'est à ces endroits qu'il faut être le plus vigilant lors du dimensionnement de la poutre.

Il existe des relations importantes entre la charge répartie \(q(x)\), l'effort tranchant \(V(x)\) et le moment fléchissant \(M(x)\) :

  • La pente du diagramme d'effort tranchant à un endroit donné est égale à l'opposé de la charge répartie à cet endroit. Si la charge est constante, l'effort tranchant varie linéairement. \[\frac{dV(x)}{dx} = -q(x)\]
  • La pente du diagramme de moment fléchissant à un endroit donné est égale à la valeur de l'effort tranchant à cet endroit. Si l'effort tranchant est constant, le moment fléchissant varie linéairement. Si l'effort tranchant varie linéairement, le moment fléchissant varie de manière parabolique. \[\frac{dM(x)}{dx} = V(x)\]
Schéma pédagogique : Exemple de diagrammes V et M (Charge ponctuelle) \(P\) \(L\) \(x\) \(V\) \(P\) \(P\) \(x\) \(M\) \(-PL\) \(0\)

5. Déformations : De combien la poutre se courbe-t-elle ?

Sous l'effet du moment fléchissant, la poutre se courbe. C'est ce qu'on appelle la flèche (\(y(x)\)). L'inclinaison de la poutre en un point s'appelle la rotation (\(\theta(x)\)).

Schéma pédagogique : Poutre déformée (flèche et rotation) Poutre non déformée Poutre déformée \(y(L)\) \(\theta(L)\) \(y(0)=0\) \(\theta(0)=0\)

La relation entre le moment fléchissant \(M(x)\) et la façon dont la poutre se courbe est donnée par une équation fondamentale appelée l'équation différentielle de la ligne élastique :

\[EI \frac{d^2y}{dx^2} = M(x)\]

Décortiquons cette équation :

  • \(E\) est une propriété du matériau de la poutre (son module d'Young). Il indique à quel point le matériau est rigide. Un \(E\) élevé signifie que le matériau se déforme peu sous contrainte (comme l'acier). Un \(E\) faible signifie qu'il se déforme plus facilement (comme le bois tendre).
  • \(I\) est une propriété de la forme de la section transversale de la poutre (son moment d'inertie). Une poutre haute et étroite a un \(I\) plus grand qu'une poutre large et plate pour la même surface, ce qui la rend plus résistante à la flexion.
  • Le produit \(EI\) est la rigidité en flexion de la poutre. Plus \(EI\) est grand, moins la poutre se déforme.
  • \(\frac{d^2y}{dx^2}\) représente la courbure de la poutre. C'est la dérivée seconde de la flèche \(y(x)\) par rapport à la position \(x\).
  • \(M(x)\) est le moment fléchissant en ce point \(x\).

Pour trouver la flèche \(y(x)\) et la rotation \(\theta(x)\), il faut "remonter le temps" à partir de l'équation de la courbure. Mathématiquement, cela se fait en intégrant l'équation deux fois.

Chaque intégration introduit une "constante d'intégration" inconnue. Pour trouver ces constantes, on utilise les conditions aux limites, c'est-à-dire ce que l'on sait sur la déformation aux points d'appui. Pour une poutre encastrée en \(x=0\) :

  • Au point d'encastrement (\(x=0\)), la poutre ne peut pas bouger verticalement : la flèche est nulle. \(y(0) = 0\)
  • Au point d'encastrement (\(x=0\)), la poutre ne peut pas tourner : la rotation est nulle. \(\theta(0) = \frac{dy}{dx}(0) = 0\)

En utilisant ces deux conditions, on peut résoudre pour les constantes d'intégration et obtenir les équations complètes de la flèche et de la rotation le long de la poutre.

6. Exemples de Chargement : Cas pratiques

Voyons comment appliquer ces concepts à des situations courantes. On considère une poutre encastrée à une extrémité (en \(x=0\)) et libre à l'autre (en \(x=L\)). C'est souvent appelé une poutre en console.

6.1. Charge Ponctuelle à l'Extrémité Libre : Une seule force au bout

Imaginez une poutre de longueur \(L\) fixée au mur, avec un poids \(P\) suspendu à l'extrémité libre.

Schéma pédagogique : Poutre encastrée avec charge ponctuelle et diagrammes V/M \(P\) \(L\) \(x\) \(V\) \(P\) \(P\) \(x\) \(M\) \(-PL\) \(0\)

Réactions d'appui (en \(x=0\)) : Pour maintenir la poutre en place, l'encastrement doit :

  • Empêcher tout mouvement horizontal (s'il n'y a pas de force horizontale appliquée) : \(R_x = 0\)
  • Supporter tout le poids \(P\) : \(R_y = P\) (vers le haut)
  • Empêcher la poutre de tourner sous l'effet du poids. Le poids \(P\) crée un moment (\(P \times L\)) autour de l'encastrement. L'encastrement doit fournir un moment égal et opposé pour l'annuler : \(M_A = -P \cdot L\) (le signe dépend de la convention de signe choisie pour les moments, ici négatif pour un moment qui tend à faire tourner dans le sens horaire si \(P\) est vers le bas).

Effort Tranchant (\(0 \le x \le L\)) : Si on coupe la poutre à une distance \(x\) de l'encastrement, la seule force verticale à droite de la coupe est le poids \(P\). Donc, l'effort tranchant est constant sur toute la longueur :

  • \(V(x) = P\)

Moment Fléchissant (\(0 \le x \le L\)) : À une distance \(x\) de l'encastrement, le moment fléchissant est créé par la réaction \(R_y\) et le moment \(M_A\) à l'encastrement, ou plus simplement, par la charge \(P\) à l'extrémité libre. Le bras de levier de \(P\) par rapport à la section en \(x\) est \((L-x)\). Le moment est donc :

  • \(M(x) = P \cdot (x - L)\) (si on regarde à gauche et qu'on prend les moments positifs dans le sens anti-horaire) ou \(M(x) = -P \cdot (L - x)\) (si on regarde à droite et qu'on prend les moments positifs dans le sens anti-horaire). L'important est que le moment est maximal à l'encastrement (\(M(0) = -PL\)) et nul à l'extrémité libre (\(M(L) = 0\)).

Flèche et Rotation : En utilisant l'équation de la ligne élastique et les conditions aux limites (\(y(0)=0\), \(\theta(0)=0\)), on obtient les formules de la flèche et de la rotation. Les calculs impliquent des intégrations :

On part de \(EI \frac{d^2y}{dx^2} = M(x) = Px - PL\).

Première intégration (pour la rotation \(\theta = dy/dx\)) :

\[EI \frac{dy}{dx} = \frac{Px^2}{2} - PLx + C_1\]

On utilise \(\theta(0)=0\) (donc \(dy/dx\) en \(x=0\) est \(0\)) : \(EI \cdot 0 = 0 - 0 + C_1 \Rightarrow C_1 = 0\).

\[EI \theta(x) = \frac{Px^2}{2} - PLx\]

Deuxième intégration (pour la flèche \(y\)) :

\[EI y(x) = \frac{Px^3}{6} - \frac{PLx^2}{2} + C_2\]

On utilise \(y(0)=0\) : \(EI \cdot 0 = 0 - 0 + C_2 \Rightarrow C_2 = 0\).

\[EI y(x) = \frac{Px^3}{6} - \frac{PLx^2}{2}\]

La flèche maximale se trouve à l'extrémité libre (\(x=L\)) : \(y_{max} = y(L) = \frac{PL^3}{6EI} - \frac{PL^3}{2EI} = -\frac{PL^3}{3EI}\) (le signe négatif indique que la flèche est vers le bas).

La rotation maximale se trouve aussi à l'extrémité libre (\(x=L\)) : \(\theta_{max} = \theta(L) = \frac{PL^2}{2EI} - \frac{PL^2}{EI} = -\frac{PL^2}{2EI}\).

6.2. Charge Répartie Uniforme sur Toute la Longueur : Un poids réparti

Imaginez maintenant que le poids n'est pas concentré en un point, mais réparti uniformément sur toute la longueur de la poutre (comme le poids de la poutre elle-même, ou une couche de neige sur un balcon en console). On note cette charge \(q\) (force par unité de longueur). La charge totale est \(q \times L\).

Schéma pédagogique : Poutre encastrée avec charge répartie uniforme et diagrammes V/M \(q\) \(L\) \(x\) \(V\) \(qL\) \(0\) \(x\) \(M\) \(-qL^2/2\) \(0\)

Réactions d'appui (en \(x=0\)) :

  • \(R_x = 0\) (toujours pas de force horizontale)
  • La réaction verticale supporte la charge totale : \(R_y = q \cdot L\) (vers le haut)
  • Le moment de réaction est plus complexe car la charge est répartie. On peut considérer la charge totale \(qL\) agissant en son centre de gravité (au milieu de la longueur, soit à \(L/2\) de l'extrémité libre, ou \(L/2\) de l'encastrement). Le moment créé par cette "charge équivalente" autour de l'encastrement est \((qL) \times (L/2) = qL^2/2\). L'encastrement doit fournir un moment égal et opposé : \(M_A = -\frac{qL^2}{2}\).

Effort Tranchant (\(0 \le x \le L\)) : Si on coupe la poutre à une distance \(x\), la charge répartie sur la partie à droite de la coupe a une intensité \(q\) et une longueur \((L-x)\). La force totale de cette charge est \(q \cdot (L-x)\). C'est cette force que l'effort tranchant doit équilibrer.

  • \(V(x) = q \cdot (L - x)\) (l'effort tranchant varie linéairement, de \(qL\) à l'encastrement à \(0\) à l'extrémité libre).

Moment Fléchissant (\(0 \le x \le L\)) : Le moment fléchissant en \(x\) est le moment créé par la charge répartie sur la partie à droite de la coupe. Cette charge de longueur \((L-x)\) peut être considérée comme une force concentrée \(q(L-x)\) agissant au milieu de cette longueur, soit à \((L-x)/2\) de la section en \(x\). Le moment est donc :

  • \(M(x) = -\frac{q(L-x)^2}{2}\) (le moment varie de manière parabolique, de \(-\frac{qL^2}{2}\) à l'encastrement à \(0\) à l'extrémité libre).

Flèche et Rotation : On intègre l'équation de la ligne élastique \[EI \frac{d^2y}{dx^2} = M(x) = -\frac{q}{2}(L-x)^2 \] \[ = -\frac{q}{2}(L^2 - 2Lx + x^2)\].

Première intégration (pour la rotation) :

\[EI \frac{dy}{dx} = -\frac{q}{2}\left(L^2x - Lx^2 + \frac{x^3}{3}\right) + C_1\]

Condition limite \(\theta(0)=0\) : \(C_1 = 0\).

\[EI \theta(x) = -\frac{q}{2}\left(L^2x - Lx^2 + \frac{x^3}{3}\right)\]

Deuxième intégration (pour la flèche) :

\[EI y(x) = -\frac{q}{2}\left(\frac{L^2x^2}{2} - \frac{Lx^3}{3} + \frac{x^4}{12}\right) + C_2\]

Condition limite \(y(0)=0\) : \(C_2 = 0\).

\[EI y(x) = -\frac{q}{2}\left(\frac{L^2x^2}{2} - \frac{Lx^3}{3} + \frac{x^4}{12}\right)\]

La flèche maximale se trouve à l'extrémité libre (\(x=L\)) : \[y_{max} = y(L) = -\frac{q}{2}\left(\frac{L^4}{2} - \frac{L^4}{3} + \frac{L^4}{12}\right) \] \[y_{max} = -\frac{q}{2}\left(\frac{6L^4 - 4L^4 + L^4}{12}\right) \] \[y_{max} = -\frac{q}{2}\left(\frac{3L^4}{12}\right) \] \[y_{max} = -\frac{qL^4}{8EI}\].

La rotation maximale se trouve aussi à l'extrémité libre (\(x=L\)) : \[ \theta_{max} = \theta(L) = -\frac{q}{2}\left(L^3 - L^3 + \frac{L^3}{3}\right) \] \[ \theta_{max} = -\frac{qL^3}{6EI}\].

7. Superposition : Combiner les effets

Que se passe-t-il si une poutre encastrée est soumise à plusieurs charges en même temps (par exemple, une charge répartie ET une charge ponctuelle à l'extrémité) ?

Le principle de superposition dit que si le matériau de la poutre se comporte de manière "élastique linéaire" (c'est-à-dire qu'il reprend sa forme initiale après que la charge soit retirée, et que la déformation est proportionnelle à la charge), alors l'effet total est simplement la somme des effets de chaque charge prise individuellement.

Schéma pédagogique : Principe de superposition Cas 1: Charge \(P\) \(P\) \(y_1(x)\) Cas 2: Charge \(q\) \(q\) \(y_2(x)\) Cas Total: \(P\) + \(q\) \(P\) \(q\) \(y_{total}(x) = y_1(x) + y_2(x)\) + =

Par exemple, pour trouver la flèche totale à l'extrémité libre d'une poutre soumise à une charge ponctuelle \(P\) et une charge répartie \(q\), il suffit d'additionner la flèche causée par \(P\) seul (\(-\frac{PL^3}{3EI}\)) et la flèche causée par \(q\) seul (\(-\frac{qL^4}{8EI}\)). La flèche totale sera \(y_{total} = -\frac{PL^3}{3EI} - \frac{qL^4}{8EI}\). C'est très pratique pour analyser des cas de chargement complexes !

Besoin de pratiquer ? Trouvez des exercices et corrigés ici !

8. Conclusion : L'essentiel à retenir

Analyser une poutre encastrée, c'est comprendre comment elle gère les forces qui lui sont appliquées grâce à sa fixation rigide. On utilise les équations d'équilibre pour trouver les forces et le moment à l'appui. On calcule ensuite les efforts internes (effort tranchant et moment fléchissant) le long de la poutre pour savoir où les contraintes sont les plus fortes.

Enfin, avec l'équation de la ligne élastique et les conditions de fixation (pas de flèche ni de rotation à l'encastrement), on peut calculer de combien la poutre se déforme (flèche et rotation).

Ces calculs sont la base pour s'assurer que la poutre choisie est suffisamment résistante et rigide pour son usage.

Analyse des Poutres Encastrées

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Exercices et Corrigé de RDM:

2 Commentaires
  1. LORIN

    Dans l’exercice, Les formules du moment et de la flèche correspondent à 1 poutre uniformément chargée et supportée par 2 appuis simples à ses extrémités, or vous ecrivez qu’il s’agit que cette poutre est encastree5 à ses 2 extrémités. De ce fait vos calculs pénalisent le moment et la fleche…

    Réponse
    • EGC - Génie Civil

      Votre remarque est pertinente, nous allons vérifier cela et corriger s’il y a une erreur!!!

      Réponse
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