Dimensionnement du Bassin de Rétention

Dimensionnement d’un Bassin de Rétention

Dimensionnement d’un Bassin de Rétention

Contexte : La gestion des eaux pluviales en milieu urbain.

L'imperméabilisation croissante des sols due à l'urbanisation (routes, bâtiments, parkings) empêche l'infiltration naturelle de l'eau de pluie. Lors de fortes averses, cela provoque un afflux massif et rapide d'eau vers les réseaux d'assainissement, pouvant entraîner des inondations. Pour contrer ce phénomène, la loi impose souvent de gérer les eaux pluviales à la source. Le bassin de rétention est l'une des solutions les plus courantes : il stocke temporairement le surplus d'eau de pluie et le restitue lentement au milieu naturel ou au réseau, avec un débit contrôlé. Cet exercice vous guidera dans le dimensionnement d'un tel ouvrage via la méthode des pluiesMéthode de calcul simplifiée pour estimer le volume d'un bassin de rétention. Elle est basée sur le volume d'eau apporté par une pluie de projet et le volume d'eau évacué par l'ouvrage de fuite pendant cette même pluie..

Remarque Pédagogique : Cet exercice illustre une problématique essentielle de l'ingénierie urbaine. À partir de données sur la surface à drainer, l'intensité de la pluie et la capacité de fuite souhaitée, nous allons calculer le volume d'eau à stocker pour éviter les débordements, en utilisant des concepts hydrologiques fondamentaux.


Objectifs Pédagogiques

  • Appliquer la formule de la méthode des pluies pour le calcul de volume.
  • Calculer un débit de fuite en fonction d'une contrainte réglementaire.
  • Déterminer le volume de rétention maximal en identifiant la "pluie critique".
  • Proposer des dimensions géométriques pour le bassin.
  • Calculer le diamètre de l'ouvrage de vidange (orifice).

Données de l'étude

On souhaite dimensionner un bassin de rétention pour un nouveau projet de zone commerciale. Le bassin collectera les eaux de ruissellement des toitures et des parkings. L'objectif est de limiter le débit de sortie du bassin à une valeur imposée par la collectivité pour ne pas saturer le réseau en aval.

Schéma de principe du bassin de rétention
Zone Commerciale (Surface Active A) Pluie (i) Q_apport Volume V Q_fuite
Schéma 3D interactif du bassin
Paramètre Symbole Valeur Unité
Surface active du projet \(A\) 1.5 \(\text{ha}\)
Coefficient de ruissellement \(C\) 0.8 -
Débit de fuite maximal imposé \(Q_{f,\text{max}}\) 15 \(\text{L/s/ha}\)
Pluie de projet (période de retour 10 ans) - Formule de Montana -
Coefficients de Montana (région fictive) \(a, b\) \(a=5.9, b=-0.58\) -

Questions à traiter

  1. Calculer le débit de fuite total (\(Q_f\)) du bassin en L/s.
  2. Déterminer le volume de rétention maximal (\(V_{\text{retention}}\)) en testant plusieurs durées de pluie pour trouver la "pluie critique".
  3. À partir du volume critique, proposer des dimensions pour le bassin (longueur, largeur, profondeur) en considérant des talus de 3H/1V et une revanche de 30 cm.
  4. Calculer le diamètre de l'orifice de sortie pour assurer le débit de fuite réglementaire à plein bord (avant surverse).

Les bases de l'hydrologie urbaine

Avant de commencer, rappelons quelques principes fondamentaux.

1. La Formule Rationnelle :
Pour calculer le débit de pointe du ruissellement (\(Q_p\)), on utilise la formule : \[ Q_p = C \cdot i \cdot A \] Où \(C\) est le coefficient de ruissellement (part de l'eau qui ruisselle), \(i\) l'intensité de la pluie (hauteur d'eau par unité de temps) et \(A\) la surface du bassin versant.

2. Les Courbes Intensité-Durée-Fréquence (IDF) et la Formule de Montana :
L'intensité d'une pluie n'est pas constante. Elle est d'autant plus forte que la durée d'observation est courte. Cette relation est modélisée par des courbes IDF, souvent représentées par une formule empirique comme celle de Montana : \[ i(t) = a \cdot t^b \] Où \(i\) est l'intensité (en \(\text{mm/min}\)), \(t\) la durée de la pluie (en \(\text{min}\)), et \(a\) et \(b\) sont des coefficients qui dépendent de la région et de la période de retour de la pluie (ex: 10 ans, 100 ans).

3. La Méthode des Pluies :
Le volume à stocker dans le bassin est la différence entre le volume qui arrive et le volume qui s'échappe pendant la pluie : \[ V_{\text{retention}} = V_{\text{apport}} - V_{\text{fuite}} \] \[ V_{\text{retention}} = (Q_{\text{apport}} - Q_{\text{fuite}}) \cdot t = (C \cdot i \cdot A - Q_f) \cdot t \] Le volume maximal est obtenu pour une certaine durée de pluie critique, qu'il faut déterminer en testant plusieurs durées.


Correction : Dimensionnement d'un Bassin de Rétention

Question 1 : Calculer le débit de fuite total (\(Q_f\)) du bassin

Principe (le concept physique)

La réglementation impose souvent un débit de fuite maximal par unité de surface (par hectare) pour tout nouveau projet. Pour obtenir le débit de fuite total autorisé pour notre projet, il suffit de multiplier ce débit unitaire par la surface totale du projet. Ce débit sera la consigne de conception pour l'ouvrage de sortie du bassin (souvent un simple trou ou une vanne).

Mini-Cours (approfondissement théorique)

Le concept de "débit de fuite régulé" est au cœur de la gestion moderne des eaux pluviales. Il vise à reproduire, après aménagement, le comportement hydrologique du site avant son développement. En limitant le débit de sortie à une valeur faible (souvent celle d'un terrain naturel), on "étale" le pic de crue dans le temps, ce qui protège les infrastructures en aval.

Remarque Pédagogique (le conseil du professeur)

Considérez cette première étape comme la définition de votre objectif. Le chiffre que vous calculez ici est la contrainte la plus importante du projet. Tout le reste du dimensionnement consistera à trouver comment respecter cette valeur cible, peu importe l'intensité de la pluie qui tombera.

Normes (la référence réglementaire)

Cette contrainte de débit de fuite est généralement fixée par les documents d'urbanisme locaux (PLU, PLUi), les schémas directeurs d'assainissement (SDA) ou la loi sur l'eau et les milieux aquatiques (LEMA) en France. Elle est non négociable.

Formule(s) (l'outil mathématique)
\[ Q_f = Q_{f,\text{max}} \cdot A \]
Hypothèses (le cadre du calcul)

On suppose que la surface active du projet est calculée précisément et que la contrainte réglementaire est appliquée uniformément sur toute cette surface.

Donnée(s) (les chiffres d'entrée)
  • Débit de fuite maximal, \(Q_{f,\text{max}} = 15 \, \text{L/s/ha}\)
  • Surface active, \(A = 1.5 \, \text{ha}\)
Astuces(Pour aller plus vite)

C'est un calcul simple, mais une source d'erreur fréquente est de mal lire la contrainte. Assurez-vous de bien utiliser les unités demandées par la collectivité (parfois en L/s, parfois en L/s/ha). Ici, c'est un débit spécifique, donc une multiplication est nécessaire.

Schéma (Avant les calculs)
Détermination du Débit de Fuite Total
A = 1.5 ha×15 L/s/ha=?
Calcul(s) (l'application numérique)
\[ \begin{aligned} Q_f &= 15 \, \text{L/s/ha} \cdot 1.5 \, \text{ha} \\ &= 22.5 \, \text{L/s} \end{aligned} \]
Schéma (Après les calculs)
Débit de Fuite Total Calculé
Q_f = 22.5 L/s
Réflexions (l'interprétation du résultat)

Le débit de sortie du bassin ne devra jamais dépasser 22.5 L/s, même lors des plus fortes pluies. C'est la valeur clé qui protège le réseau en aval. Tout le volume d'eau qui arrive en surplus devra être stocké.

Points de vigilance (les erreurs à éviter)

Ne pas confondre le débit de fuite spécifique (en L/s/ha) avec le débit de fuite total (en L/s). Oublier de multiplier par la surface est une erreur courante qui mène à un sous-dimensionnement total de l'ouvrage de sortie.

Points à retenir (permettre a l'apprenant de maitriser la question)
  • Le débit de fuite est une contrainte réglementaire.
  • Il se calcule en multipliant le débit spécifique par la surface totale du projet.
  • Cette valeur est la cible de conception pour l'organe de vidange du bassin.
Le saviez-vous ? (la culture de l'ingénieur)

Pour garantir un débit de fuite quasi-constant quel que soit le niveau d'eau dans le bassin, les ingénieurs utilisent des "régulateurs de débit", comme les vannes à effet vortex. Ces dispositifs ingénieux utilisent la force centrifuge de l'eau pour limiter le passage, sans pièces mobiles complexes.

FAQ (pour lever les doutes)
Résultat Final (la conclusion chiffrée)
Le débit de fuite total à respecter est de 22.5 L/s.
A vous de jouer(pour verifier la comprehension de l'etudiant parrapport a la question)

Si la surface du projet était de 2.5 ha, quel serait le débit de fuite total autorisé en L/s ?

Question 2 : Déterminer le volume de rétention maximal (\(V_{\text{retention}}\))

Principe (le concept physique)

Le volume de stockage requis n'est pas le même pour toutes les durées de pluie. Une pluie courte et intense génère un fort débit d'apport mais laisse peu de temps au bassin pour se remplir. Une pluie longue a une faible intensité, et le débit de fuite a le temps d'évacuer beaucoup d'eau. Il existe une "durée critique" intermédiaire qui maximise le volume à stocker. Notre but est de trouver ce volume maximal en calculant le volume de rétention pour plusieurs durées de pluie.

Mini-Cours (approfondissement théorique)

La recherche du volume maximal est une démarche d'optimisation. La fonction \(V(t) = (C \cdot a \cdot t^b \cdot A - Q_f) \cdot t\) a un maximum que l'on pourrait trouver en dérivant par rapport à \(t\). En pratique, la méthode des pluies consiste à tester une série de durées standards (15, 20, 30, 45, 60, 90, 120 min...) et à retenir la valeur la plus élevée, ce qui est une approche numérique simple et robuste.

Remarque Pédagogique (le conseil du professeur)

C'est l'étape la plus importante du dimensionnement hydrologique. Dimensionner pour une seule durée arbitraire (comme 20 minutes) est une erreur. Il faut balayer le spectre des durées possibles pour s'assurer que le bassin est capable de gérer le pire scénario, qui n'est pas toujours intuitif.

Normes (la référence réglementaire)

Les guides techniques d'assainissement pluvial, comme l'Instruction Technique 77-284 en France, préconisent cette recherche du maximum de la fonction de stockage en balayant différentes durées de pluie pour la méthode des pluies.

Formule(s) (l'outil mathématique)

Pour chaque durée \(t\) testée :

\[ V_{\text{retention}}(t) = (C \cdot i(t) \cdot A - Q_f) \cdot t \]

Le volume de dimensionnement est :

\[ V_{\text{dim}} = \max(V_{\text{retention}}(t)) \]
Hypothèses (le cadre du calcul)

On suppose que les coefficients de Montana sont valides sur toute la plage de durées étudiées. On testera les durées de 15 à 120 minutes par pas de 15 minutes.

Donnée(s) (les chiffres d'entrée)
  • \(C = 0.8\), \(A = 1.5 \, \text{ha}\), \(Q_f = 22.5 \, \text{L/s}\)
  • Montana : \(a = 5.9\), \(b = -0.58\)
Astuces(Pour aller plus vite)

Utilisez un tableur pour effectuer ce calcul itératif. Créez des colonnes pour la durée \(t\), l'intensité \(i(t)\), le débit d'apport \(Q_{\text{apport}}\), le débit de fuite \(Q_f\), et enfin le volume \(V_{\text{retention}}\). Cela permet de visualiser rapidement où se situe le maximum.

Schéma (Avant les calculs)
Recherche du Volume Maximal
Durée (min)Volume (m³)t_critique = ?V_max = ?
Calcul(s) (l'application numérique)

Nous effectuons le calcul pour chaque durée testée. Voici le détail pour deux durées à titre d'exemple :

Pour une durée \(t = 15 \, \text{min}\):

1. Intensité de la pluie :

\[ \begin{aligned} i(15) &= 5.9 \cdot (15)^{-0.58} \\ &\approx 1.281 \, \text{mm/min} \end{aligned} \]

2. Conversion de l'intensité :

\[ \begin{aligned} i(15) &\approx 1.281 \, \text{mm/min} \cdot 166.67 \\ &\approx 213.6 \, \text{L/s/ha} \end{aligned} \]

3. Débit d'apport :

\[ \begin{aligned} Q_{\text{apport}} &= 0.8 \cdot 213.6 \, \text{L/s/ha} \cdot 1.5 \, \text{ha} \\ &\approx 256.3 \, \text{L/s} \end{aligned} \]

4. Volume de rétention :

\[ \begin{aligned} V_{\text{retention}} &= (256.3 - 22.5) \, \text{L/s} \cdot (15 \cdot 60 \, \text{s}) \\ &= 210420 \, \text{L} \\ &\Rightarrow 210.4 \, \text{m}^3 \end{aligned} \]

Pour une durée \(t = 60 \, \text{min}\):

1. Intensité de la pluie :

\[ \begin{aligned} i(60) &= 5.9 \cdot (60)^{-0.58} \\ &\approx 0.647 \, \text{mm/min} \end{aligned} \]

2. Conversion de l'intensité :

\[ \begin{aligned} i(60) &\approx 0.647 \, \text{mm/min} \cdot 166.67 \\ &\approx 107.8 \, \text{L/s/ha} \end{aligned} \]

3. Débit d'apport :

\[ \begin{aligned} Q_{\text{apport}} &= 0.8 \cdot 107.8 \, \text{L/s/ha} \cdot 1.5 \, \text{ha} \\ &\approx 129.4 \, \text{L/s} \end{aligned} \]

4. Volume de rétention :

\[ \begin{aligned} V_{\text{retention}} &= (129.4 - 22.5) \, \text{L/s} \cdot (60 \cdot 60 \, \text{s}) \\ &= 384840 \, \text{L} \\ &\Rightarrow 384.8 \, \text{m}^3 \end{aligned} \]

Le tableau ci-dessous résume les résultats finaux pour toutes les durées testées :

Durée \(t\) (\(\text{min}\))Intensité \(i\) (\(\text{L/s/ha}\))\(Q_{\text{apport}}\) (\(\text{L/s}\))\(V_{\text{retention}}\) (\(\text{m}^3\))
15213.6256.3210.4
20185.0222.0239.4
30151.0181.2285.7
45123.6148.3339.7
60107.8129.4384.8
9088.1105.7449.4
12076.591.8498.8

Note : Le volume continue d'augmenter. Cela indique que la pluie critique est supérieure à 120 min pour ces paramètres. Pour un projet réel, on continuerait jusqu'à ce que le volume diminue. Pour l'exercice, nous retiendrons la valeur maximale trouvée ici.

Schéma (Après les calculs)
Volume Maximal Identifié
Durée (min)Volume (m³)120 min498.8
Réflexions (l'interprétation du résultat)

Le volume de dimensionnement est bien plus élevé que celui calculé pour une seule durée de 20 minutes (498.8 m³ contre 239.4 m³). Cela démontre l'importance capitale de rechercher la pluie critique. Omettre cette étape aurait conduit à un sous-dimensionnement de plus de 50%, avec un risque très élevé d'inondation.

Points de vigilance (les erreurs à éviter)

L'erreur principale est de s'arrêter trop tôt dans la recherche. Il faut continuer à tester des durées tant que le volume calculé augmente. Il faut également être vigilant sur la cohérence des unités à chaque ligne du calcul (minutes en secondes, L en m³).

Points à retenir (permettre a l'apprenant de maitriser la question)
  • Le volume de stockage dépend de la durée de la pluie.
  • La pluie critique est celle qui maximise ce volume.
  • Il est impératif de tester plusieurs durées pour trouver ce maximum.
Le saviez-vous ? (la culture de l'ingénieur)

La "méthode des débits" est une approche plus complexe où l'on compare l'hydrogramme (courbe de débit en fonction du temps) d'entrée et l'hydrogramme de sortie. Le volume de rétention est alors l'aire maximale entre les deux courbes. C'est la méthode utilisée par les logiciels de modélisation.

FAQ (pour lever les doutes)
Résultat Final (la conclusion chiffrée)
Le volume de rétention maximal à considérer pour le dimensionnement est de 498.8 m³.
A vous de jouer(pour verifier la comprehension de l'etudiant parrapport a la question)

En utilisant les données du tableau, estimez par interpolation le volume pour une durée de 75 minutes.

Question 3 : Proposer des dimensions pour le bassin

Principe (le concept physique)

Une fois le volume utile déterminé, il faut le traduire en une forme géométrique concrète. Un bassin de rétention à ciel ouvert a généralement des parois inclinées (les talus) pour assurer leur stabilité. Sa forme est donc celle d'une pyramide tronquée inversée. Le calcul consiste à trouver des dimensions (longueur, largeur, profondeur) qui, en tenant compte des talus, offrent le volume de stockage requis.

Mini-Cours (approfondissement théorique)

Le volume d'un prisme à base rectangulaire avec des parois inclinées (tronc de pyramide) se calcule avec la formule : \(V = \frac{H}{3} \cdot (A_b + A_t + \sqrt{A_b \cdot A_t})\), où \(H\) est la hauteur, \(A_b\) l'aire de la base (fond du bassin) et \(A_t\) l'aire au sommet (surface en eau). Pour un talus de pente \(p\) (ex: 3 pour 3H/1V), les dimensions en surface (\(L_t, l_t\)) sont liées à celles du fond (\(L_b, l_b\)) par \(L_t = L_b + 2pH\) et \(l_t = l_b + 2pH\).

Remarque Pédagogique (le conseil du professeur)

Il n'y a pas une seule bonne réponse ici, mais une infinité de solutions. Le rôle de l'ingénieur est de proposer une solution réaliste et optimisée en fonction des contraintes du site (emprise foncière disponible, topographie, etc.). On fixe souvent un ou deux paramètres (par exemple la profondeur ou un ratio longueur/largeur) pour trouver les autres.

Normes (la référence réglementaire)

Les normes de sécurité et de géotechnique imposent des pentes de talus maximales pour éviter les glissements de terrain. Une pente de 3 pour 1 (3H/1V) est courante et considérée comme stable pour la plupart des sols. Une "revanche" de 30 à 50 cm est également obligatoire entre le niveau des plus hautes eaux et le sommet des digues.

Formule(s) (l'outil mathématique)

Volume d'un bassin trapézoïdal :

\[ V = (L_b \cdot l_b + (L_b+l_b)pH + p^2H^2)H \]

Profondeur totale du bassin :

\[ H_{\text{total}} = H_{\text{eau}} + \text{Revanche} \]
Hypothèses (le cadre du calcul)
  • On impose une profondeur d'eau maximale \(H_{\text{eau}} = 1.5 \, \text{m}\) pour des raisons de sécurité.
  • On impose une pente de talus \(p=3\) (3H/1V).
  • On impose une revanche de \(0.3 \, \text{m}\).
  • On cherche les dimensions du fond \(L_b\) et \(l_b\) en supposant un ratio, par exemple \(L_b = 2 \cdot l_b\).
Donnée(s) (les chiffres d'entrée)
  • Volume utile requis, \(V = 498.8 \, \text{m}^3\)
  • Profondeur d'eau, \(H = 1.5 \, \text{m}\)
  • Pente, \(p=3\)
Astuces(Pour aller plus vite)

La formule du volume peut être réarrangée pour isoler l'inconnue. Ici, comme on a fixé H, on peut calculer l'aire moyenne requise \((A_{\text{moy}} = V/H)\) et résoudre une équation du second degré pour trouver les dimensions du fond, ce qui est plus direct qu'une méthode itérative.

Schéma (Avant les calculs)
Coupe Transversale du Bassin
Surface en eauFond du bassinH_eau
Calcul(s) (l'application numérique)

En substituant \(L_b = 2l_b\) et les valeurs connues dans la formule du volume :

\[ \begin{aligned} 498.8 &= (2l_b \cdot l_b + (2l_b+l_b) \cdot 3 \cdot 1.5 + 3^2 \cdot 1.5^2) \cdot 1.5 \\ 498.8 &= (2l_b^2 + 13.5l_b + 20.25) \cdot 1.5 \\ 332.5 &= 2l_b^2 + 13.5l_b + 20.25 \\ 0 &= 2l_b^2 + 13.5l_b - 312.25 \end{aligned} \]

En résolvant cette équation du second degré pour \(l_b\), on trouve \(l_b \approx 9.5 \, \text{m}\).
On en déduit \(L_b = 2 \cdot 9.5 = 19 \, \text{m}\).

La profondeur totale du terrassement sera :

\[ \begin{aligned} H_{\text{total}} &= H_{\text{eau}} + \text{Revanche} \\ &= 1.5 \, \text{m} + 0.3 \, \text{m} \\ &= 1.8 \, \text{m} \end{aligned} \]
Schéma (Après les calculs)
Dimensions du Bassin
Fond: 19.0 m x 9.5 mH_total = 1.8 m
Réflexions (l'interprétation du résultat)

Nous avons maintenant une géométrie concrète pour le bassin. Les dimensions au sommet seront de \(19 + 2 \cdot 3 \cdot 1.8 = 29.8 \, \text{m}\) par \(9.5 + 2 \cdot 3 \cdot 1.8 = 20.3 \, \text{m}\). L'emprise au sol totale est donc significative, ce qui est une contrainte majeure dans les projets urbains denses.

Points de vigilance (les erreurs à éviter)

Ne pas oublier la revanche dans le calcul de la profondeur totale de terrassement. Oublier les talus et calculer un simple "réservoir" rectangulaire est aussi une erreur grave qui sous-estime grandement l'emprise au sol nécessaire.

Points à retenir (permettre a l'apprenant de maitriser la question)
  • Le volume utile doit être converti en dimensions physiques.
  • La forme d'un bassin avec talus est un tronc de pyramide.
  • Il faut fixer certaines contraintes (profondeur, ratio) pour trouver une solution unique.
Le saviez-vous ? (la culture de l'ingénieur)

Pour réduire l'emprise au sol, on peut utiliser des structures de stockage enterrées, comme les Structures Alvéolaires Ultra-Légères (SAUL). Ce sont des "caisses" en plastique qui créent un grand volume de vide souterrain, capable de stocker l'eau sous un parking ou un espace vert.

FAQ (pour lever les doutes)
Résultat Final (la conclusion chiffrée)
Le bassin aura une profondeur totale de 1.8 m, avec des dimensions au fond d'environ 19 m par 9.5 m.
A vous de jouer(pour verifier la comprehension de l'etudiant parrapport a la question)

Si la profondeur d'eau maximale était limitée à 1.2 m, la surface au sol du bassin serait-elle plus grande ou plus petite ?

Question 4 : Calculer le diamètre de l'orifice de sortie

Principe (le concept physique)

Pour réguler le débit de sortie, on utilise souvent un simple trou (un orifice) dans la paroi de l'ouvrage de vidange. Le débit qui s'écoule à travers cet orifice dépend de sa taille et de la hauteur d'eau au-dessus de lui. Le calcul consiste à déterminer le diamètre de l'orifice qui laisse passer exactement le débit de fuite autorisé (22.5 L/s) lorsque le bassin est à son niveau d'eau maximal (1.5 m).

Mini-Cours (approfondissement théorique)

La relation entre le débit, la hauteur d'eau et la section d'un orifice est régie par la loi de Torricelli, une application du principe de Bernoulli. La formule \(Q = C_d \cdot S \cdot \sqrt{2gh}\) montre que le débit n'est pas proportionnel à la hauteur, mais à sa racine carrée. Le coefficient de décharge \(C_d\) (typiquement 0.6-0.65 pour un orifice à paroi mince) corrige la formule théorique pour prendre en compte les pertes d'énergie dues à la contraction du jet d'eau.

Remarque Pédagogique (le conseil du professeur)

C'est une étape d'ingénierie hydraulique fondamentale. Nous concevons ici le "robinet" de notre baignoire géante. Un orifice trop petit, et le bassin se videra trop lentement. Trop grand, et on ne respectera pas la contrainte de débit en aval. La précision est donc de mise, notamment dans la gestion des unités.

Normes (la référence réglementaire)

Il n'y a pas de norme stricte sur le diamètre, mais des recommandations de bonne pratique. On évite les orifices trop petits (inférieurs à 100-150 mm) qui risquent de se boucher facilement avec des débris, ce qui compromettrait la vidange du bassin.

Formule(s) (l'outil mathématique)

Formule de l'orifice :

\[ Q = C_d \cdot S \cdot \sqrt{2 \cdot g \cdot h} \]

Section d'un orifice circulaire :

\[ S = \frac{\pi \cdot D^2}{4} \]
Hypothèses (le cadre du calcul)
  • On considère un orifice circulaire à paroi mince.
  • Le coefficient de décharge \(C_d\) est pris égal à 0.62.
  • L'accélération de la pesanteur \(g\) est de \(9.81 \, \text{m/s}^2\).
Donnée(s) (les chiffres d'entrée)
  • Débit de fuite cible, \(Q_f = 22.5 \, \text{L/s} = 0.0225 \, \text{m}^3/\text{s}\)
  • Hauteur d'eau maximale, \(h = H_{\text{eau}} = 1.5 \, \text{m}\)
Astuces(Pour aller plus vite)

Travaillez impérativement en unités du Système International (mètres, secondes). Convertissez le débit de L/s en m³/s en divisant par 1000 dès le début. Le diamètre sera alors obtenu directement en mètres, qu'il suffira de convertir en millimètres pour un résultat plus parlant.

Schéma (Avant les calculs)
Orifice de Vidange
h = 1.5 mQ_f = 22.5 L/sD = ?
Calcul(s) (l'application numérique)

1. Isoler la section \(S\) de la formule :

\[ S = \frac{Q}{C_d \cdot \sqrt{2 \cdot g \cdot h}} \]

2. Appliquer les valeurs numériques :

\[ \begin{aligned} S &= \frac{0.0225}{0.62 \cdot \sqrt{2 \cdot 9.81 \cdot 1.5}} \\ &= \frac{0.0225}{0.62 \cdot \sqrt{29.43}} \\ &= \frac{0.0225}{0.62 \cdot 5.425} \\ &= \frac{0.0225}{3.363} \\ &\approx 0.00669 \, \text{m}^2 \end{aligned} \]

3. Calculer le diamètre \(D\) à partir de la section \(S\) :

\[ \begin{aligned} D &= \sqrt{\frac{4 \cdot S}{\pi}} \\ &= \sqrt{\frac{4 \cdot 0.00669}{\pi}} \\ &= \sqrt{0.00852} \\ &\approx 0.0923 \, \text{m} \\ &\approx 92.3 \, \text{mm} \end{aligned} \]

On choisira un diamètre normalisé légèrement supérieur, par exemple **100 mm**.

Schéma (Après les calculs)
Orifice Dimensionné
h = 1.5 mQ_f = 22.5 L/sD ≈ 92 mm (choisir 100 mm)
Réflexions (l'interprétation du résultat)

Un orifice d'un diamètre commercial de 100 mm est une solution viable. Il est assez grand pour ne pas se boucher facilement et permettra d'assurer un débit de fuite très proche de la cible réglementaire. Le débit réel sera légèrement supérieur à 22.5 L/s, ce qui est acceptable car cela va dans le sens de la sécurité (le bassin se videra un peu plus vite).

Points de vigilance (les erreurs à éviter)

La principale source d'erreur est la gestion des unités. Ne jamais mélanger des litres, des mètres et des millimètres dans la même formule. Tout convertir en unités SI (m, kg, s) est la méthode la plus sûre pour éviter les erreurs de facteur 1000.

Points à retenir (permettre a l'apprenant de maitriser la question)
  • Le débit d'un orifice dépend de sa section et de la racine carrée de la hauteur d'eau.
  • La formule de Torricelli (\(Q = C_d S \sqrt{2gh}\)) est l'outil de base.
  • Il faut être rigoureux sur les unités et choisir un diamètre normalisé.
Le saviez-vous ? (la culture de l'ingénieur)

Comme le débit de fuite diminue lorsque le niveau d'eau baisse, la vidange complète d'un bassin peut être très longue (plusieurs jours). C'est pourquoi on parle de "temps de vidange", un paramètre important pour s'assurer que le bassin est prêt à recevoir une nouvelle pluie.

FAQ (pour lever les doutes)
Résultat Final (la conclusion chiffrée)
Le calcul mène à un diamètre théorique de 92.3 mm. On choisira un orifice de diamètre normalisé de 100 mm.
A vous de jouer(pour verifier la comprehension de l'etudiant parrapport a la question)

Si la hauteur d'eau maximale était de 2.0 m, le diamètre de l'orifice devrait-il être plus grand ou plus petit pour le même débit ?


Outil Interactif : Paramètres du Bassin

Modifiez les paramètres du projet pour voir leur influence sur le volume de rétention nécessaire.

Paramètres d'Entrée
1.5 ha
0.80
15 L/s/ha
Résultats Clés
Débit d'Apport (Q_apport) (L/s) -
Volume de Rétention (m³) -

Le Saviez-Vous ?

Au-delà des bassins "secs" classiques, il existe des solutions de gestion des eaux pluviales fondées sur la nature, comme les noues paysagères, les jardins de pluie ou les toitures végétalisées. Ces techniques favorisent l'infiltration et l'évapotranspiration, réduisant d'autant le volume d'eau à stocker et créant des îlots de fraîcheur en ville.


Foire Aux Questions (FAQ)

La méthode des pluies est-elle toujours applicable ?

C'est une méthode simplifiée, idéale pour des projets de taille petite à moyenne. Pour des bassins versants plus grands et complexes, les ingénieurs utilisent des modèles hydrologiques dynamiques qui simulent l'écoulement de l'eau heure par heure (voire minute par minute) à partir de séries de pluies réelles ou synthétiques, offrant une précision bien supérieure.

Comment choisit-on la période de retour de la pluie ?

La période de retour (10 ans, 20 ans, 100 ans) est une notion statistique qui représente la probabilité qu'une pluie d'une certaine intensité se produise. Une pluie de retour 10 ans a 1 chance sur 10 de se produire chaque année. Le choix de la période de retour est réglementaire et dépend de l'enjeu à protéger. On dimensionne généralement les réseaux courants pour 10 ans, et on vérifie que pour des pluies plus rares (100 ans), il n'y a pas d'inondations catastrophiques.


Quiz Final : Testez vos connaissances

1. Si la surface d'un projet double, le volume de rétention nécessaire (tous autres paramètres égaux)...

2. Quel paramètre n'a PAS d'influence sur le volume de rétention calculé par la méthode des pluies ?


Bassin Versant
Surface géographique qui collecte les eaux de pluie et les draine vers un point commun (exutoire), comme un cours d'eau ou un bassin de rétention.
Coefficient de Ruissellement (C)
Ratio sans dimension (entre 0 et 1) représentant la proportion de la pluie qui se transforme en ruissellement. Un C de 0.9 signifie que 90% de l'eau ruisselle et 10% s'infiltre ou s'évapore.
Méthode des Pluies
Méthode de calcul simplifiée pour estimer le volume d'un bassin de rétention, basée sur un bilan des volumes entrant et sortant pendant une averse de durée et d'intensité données.
Dimensionnement d’un Bassin de Rétention

D’autres exercices d’assainissement:

0 commentaires
Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *